TRAIL – Dimanche, le Trail du Petit Saint Bernard va mettre en concurrence près de 600 coureurs. Présentation des favoris.
Connue en France en tant que précurseur dans l’organisation de trail technique de haute altitude (Ice Trail Tarentaise puis Vertical K2 Villaroger-Les Arcs), l’association TPS revient le 1er octobre prochain avec la 2nde édition du Trail du Petit Saint Bernard, une course de haute altitude une nouvelle fois atypique de part sa position tardive dans le calendrier et un départ donné « au milieu de nulle part » au col du Petit Saint Bernard à 215 8m d’altitude pour des trailers à la recherche d’authenticité. Visiblement le concept fait mouche car cette 2e édition se jouera à guichets fermés avec près de 600 coureurs attendus au sommet du col transalplin pour une épreuve disputée dans le plus pur Esprit Montagne !
Le trail du petit St Bernard affiche 40km au compteur et 2300m de dénivelé positif. Particularité de cette épreuve automnale, il vous faudra franchir 4 cols à plus de 2500m d’altitude. On peut s’attendre à de beaux tableaux d’automne car à cette période la montagne se pare de ses couleurs jaunes et orangées, tout comme un doux manteau blanc peut déjà venir habiller les chemins.
Le départ aura lieu à l’hospice du Petit Saint Bernard. Ce bâtiment du XIIe siècle accueillait jadis les voyageurs en quête de réconfort. Il est depuis 2014 réhabilité en refuge, une bonne adresse tenue par Grégory Henri. Depuis ce monument chargé d’histoire, vous évoluerez tantôt sur le parcours de la TDS, tantôt sur celui de l’UTMB, mais aussi au milieu de nulle part sur des chemins de traverse à peine dessinés. Le parcours sauvage à souhait à cette époque de l’année emprunte des zones peu courues l’été par les randonneurs telle que la vallée des Veiss entre le col de l’Ouillon et le col de la Forclaz. Alors début octobre, vous avez de fortes chances de ne croiser âme qui vive hormis quelque animal non effrayé par votre présence.
Première difficulté avec le col des Chavannes (2603m), de là vous attend une traversée technique à travers les pierriers pour rejoindre le col de la Seigne (2516m), puis le col de l’Ouillon (2612m). Ce dernier est certainement le plus technique et le plus pentu, avec son point de vue imprenable sur la ville des glaciers du côté des Chappieux. Enfin il vous restera le col de la Forclaz, un mur lui aussi, très sauvage également. Si quelques passages sont techniques, ils restent néanmoins accessibles. Cette course très typée montagne s’adresse avant tout à des traileurs aguerris, montagnards dans l’âme et capables d’affronter des conditions climatiques qui peuvent être difficiles à cette période de l’année.
Si la course se joue en solo, il y aura également la possibilité de courir en binôme, nouveauté 2017. Le relais s’effectuera alors au refuge des Mottets. Le premier relayeur aura 23km à parcourir sur une partie jugée plus « roulante » alors que le second n’en aura que 17 mais sur une partie beaucoup plus « technique ». Cette première portion de parcours réserve de belles surprises avec de véritables murs à franchir. En plein cœur de la Haute Tarentaise, vous découvrirez des espaces vierges en pleine nature. Embarquez ainsi sur une course authentique, vous aurez à cœur de dévaler dans des vallées repeintes pour l’occasion par le charme de l’automne. Bien loin du bruit urbain vous emprunterez un parcours jonglant entre Italie et France sur les communes de Bourg st Maurice, Séez, La Thuile et Courmayeur.
Vers un duel Sert-Santelli
Yoann Sert et Lambert Santelli devraient jouer les premiers rôles. Le premier, sportif polyvalent (VTT, Ski Alpinisme…) et spécialiste des « Vertical Race », enchaine depuis le début de l’été et de manière impressionnante les bons résultats : vainqueur sur le KV du Marathon du Mont Blanc, il s’est imposé ensuite avec autorité sur le 22km du Trail de la Rosière laissant Sébastien Fayolle et Sébastien Hours respectivement à 6 et 10 minutes ! Les connaisseurs apprécieront la performance… La semaine suivante, il a littéralement fait le show sur le très exigeant K2 de Villaroger-Les Arc en battant son propre record réalisé en 2015. Il a ensuite remporté l’ultra Raid de la Meige en VTT (70 km)et vient d’accrocher une nouvelle fois la Wider Classic à son palmarès. Bref, bien que n’ayant pas de référence sur la distance et qu’il aurait sans doute préféré quelques mètres de D+ supplémentaires, il ne devrait pas loin de la vérité ! Le second possède déjà des solides références : 6ème de la Saintélyon, 10e l’année dernière aux Templiers et 12e place cette année au Trail du Ventoux. Avant le coup, le corse paraît difficile à battre d’autant que le parcours devrait lui convenir. Réponse dimanche vers 12h00 !
Derrière, Il faudra se méfier en priorité du trailers/speakers Ugo Ferrari qui affiche un palmarès remarquable (4e de la TDS l’année dernière ).
Chez les dames, la lauréate de l’année dernière Noémie Grandjean remet son titre en jeu. Elle n’aura pas la tâche facile au regard de la densité du plateau féminin. En effet, les ultra-traileuses italiennes Francesca Canepa et Liza Borzani (2ème Maxi-Race 2017, lauréate de l’UT4M 2017), bien connues au niveau international seront de la partie. La pensionnaire du Team WAA l’ultra-traileuse Mélanie Rousset est capable de leur donner la réplique. La traileuse de Valloire Lucie Bidault, dont on ne compte plus les podiums dans la région et Marion Mathieu, 2ème l’année dernière et qui tentera de prendre sa revanche, sont toutes les deux capables d’aller prendre un lot.
Photos : Christophe Angot