SKI DE FOND – Adrien Backscheider vit un rêve éveillé cette saison. Médaillé olympique à Pyeongchang, 12e du 50 km d’Oslo, le skieur vosgien espère finir fort la saison. Et surfer sur cette belle dynamique.
- Adrien Backscheider, que vous inspire le fait d’avoir égalisé votre meilleure performance en coupe du monde en prenant la 12e place du 50 km d’Oslo ?
Je suis toujours sur le nuage des Jeux. Tout se passe merveilleusement bien depuis que je suis rentré. Je reçois beaucoup de sollicitations sympas et originales. C’est fou l’engouement qu’il y a derrière une médaille !
La forme est aussi bonne. J’ai progressé au fil de la saison et j’ai fini les Jeux pas trop usé. Du coup, je surfe sur ce mélange. Au 50 km d’Oslo, j’avais les jambes pour jouer, donc j’en ai profité. Plus qu’il y a trois ans où j’avais vraiment souffer,t mais aussi profité des gaufres ! Je vais encore tout faire ce week-end à Falun pour faire encore mieux.
Mener le 50 km était excitant à vivre !
- Pour revenir à ce mythique 50 km que vous avez régulièrement mené avec Robin Duvillard et Jules Lapierre, comment l’avez-vous vécu dans cette incroyable ferveur populaire ?
C’était excitant à vivre ! Le rythme était soutenu, mais on était placé, donc ça annonçait quelque chose de bien. Le jeu des bonifications et du changement de ski était sympa. Ce sont des éléments qui pimentent la course avec la dimension tactique et les points à prendre pour le classement général.
Ça apporte du suspense entre ceux qui changent ou pas, et ceux qui jouent les points et/ou le classement final. En plus de ça, l’ambiance était vraiment magique avec du monde tout le long de la piste et des endroits encore plus bondés que d’autres.
Pour les Norvégiens c’est la sortie de l’année : ils viennent en famille ou entre amis sur plusieurs jours. Les petits apprennent à monter la tente en même temps qu’à marcher ou skier !
C’est l’une des plus belles courses à aller voir. Le site est juste au-dessus de la ville avec une superbe vue sur la baie. Tout est super bien fait pour que la fête soit vraiment belle.
- Qu’est-ce qui vous manque encore pour vous mêler à la dernière bataille sur ce genre de course au long cours ?
J’étais content de m’en sortir comme ça parce j’ai eu un rhume les jours avant la course. J’ai aussi dû gérer des crampes dans le dernier tour.
Les bons résultats en courses me donnent confiance dans ce que je fais et vont m’aider à avancer encore plus vite.
Je préparais cette année olympique depuis longtemps
- Cette superbe 12e place sur le 50 km d’Oslo est aussi la cerise sur le gâteau d’une saison pleine et marquée par votre retour en force après une saison difficile…
Quel regard portez-vous, avec le recul, sur ces 18 derniers mois ?
Je la préparais depuis longtemps cette année et je rêvais qu’elle soit belle. Quand ça arrive, ce sont d’énormes émotions.
On travaille dur pour les vivre et les revivre. J’ai eu pas mal de changements en intégrant le groupe sprint et en travaillant sous la houlette de Cyril Burdet.
Je suis aussi très content d’avoir rejoint le Team Jobstation et de skier avec mes nouveaux skis Rossignol. Tout ça m’a enrichi dans ma quête. Beaucoup d’autres personnes m’ont énormément soutenu de près ou de loin et je tiens à les remercier chaleureusement.
- Outre la cerise, le dessert de l’hiver a bien sûr été cette fameuse médaille olympique sur le relais hommes de Pyeongchang. Après le bronze mondial de Falun, réalisez-vous un rêve avec cette breloque olympique ?
Bien sûr ! Pour un gamin qui vient de la ville et qui a appris à skier en regardant les champions, arriver médaillé à ce niveau si prestigieux c’est plus fort et plus beau qu’un rêve.
Je reçois beaucoup de messages de personnes qui s’identifient à mon parcours et qui se motivent pour atteindre leur objectif dans le sport ou dans la vie.
- Il reste un week-end de coupe du monde à Falun et des championnats de France sur lesquels vous avez régulièrement brillé, notamment à Prémanon voici quatre ans… Dans quel état d’esprit allez-vous aborder cette dernière ligne droite de l’hiver ?
Je profite de tout le positif du moment. Tout se passe bien mais tout peut aussi lâcher donc je fonce et je j’arrêterai quand ce sera le moment de redescendre sur terre.
Le mois à venir va être très chargé et excitant à vivre, j’espère que j’aurai assez de force pour profiter de tout le mieux possible.
- Et personnellement, votre printemps sera marqué par l’arrivée d’un heureux événement… Heureux d’être bientôt papa ?
C’est la belle nouvelle de l’année ! C’était aussi mon rêve de fonder une famille et que ça arrive cette année c’est merveilleux, comme si le destin l’avait fait exprès…
Ma compagne est très courageuse pour tenir la maison pendant les déplacements et nos familles nous aident aussi beaucoup. C’est très chouette ce que l’on construit et cela me renforce dans ma vie d’athlète et d’homme.
Photos : NordicFocus