La saison dernière, l’Italien Alessandro Pittin a connu une saison avec des hauts et des bas. Sur le massif du Jura, personne ne l’a oublié ! Il a enregistré trois victoires successives à Chaux-Neuve, avant de subir une blessure à l’épaule lors d’une chute pendant un entraînement de saut à ski à Klingenthal. Dès lors, la saison était terminée pour lui. Comment va-t-il aujourd’hui ? Entretien.
Alessandro Pittin, vous avez été victime d’une blessure à l’épaule l’hiver dernier et avez dû terminer la saison prématurément. Comment va votre épaule maintenant ?
Bien, merci. L’opération s’est très bien passée. Mais j’ai dû arrêter de sauter et de skier pendant une longue période ; oui, j’ai été environ six mois sans sauter ! Cela a été très dur pour moi, parce que je ne sais pas rester sans rien faire, mais, dans ce cas, je devais rester à la maison. Ce n’était vraiment pas facile.
Je passe beaucoup de temps à faire mes exercices de rééducation, exercices pour la puissance et la stabilité de l’épaule. J’ai finalement été en mesure de commencer un entraînement normal seulement en août. Bien sûr, j’ai dû rattraper le retard avec beaucoup d’heures de préparation, donc je ne suis pas vraiment en forme actuellement. Je pense que ça va venir dans le courant de l’hiver. Mais je suis sûr que je peux faire quelque chose de bien cette saison. Peut-être pas au début, mais je mise beaucoup sur les championnats du monde de Val di Fiemme.
Comment vous préparez-vous à l’heure actuelle et allez-vous être présent sur les premières coupes du monde ?
Nous nous concentrons sur la partie saut à ski parce que j’ai besoin d’effectuer encore plus de sauts pour gagner en confiance. Nous avons commencé sur le tremplin normal, le K90, il y a environ 2 semaines.
Ma première compétition pourrait être à Lillehammer, mais je ne sais pas si je vais faire le second saut sur le grand tremplin. Ce qui est certain, c’est que je ne vais pas commencer à Kuusamo et Erzurum. Je dois encore m’entraîner et me préparer pour le week-end à Ramsau. J’aime vraiment ce tremplin et j’ai réalisé mon premier podium sur cette piste. Un bon résultat à Ramsau serait très important pour retrouver ma confiance.
Est-ce plus facile pour vous de commencer la saison à Lillehammer et non à Kuusamo ?
Dans mon cas, après une blessure, il est certainement préférable de commencer à Lillehammer. Le tremplin est plus facile ; à Kuusamo, le vent change beaucoup et les conditions sont difficiles. Mais si vous sautez bien, vous avez, bien sûr, autant de chances de réussite à Kuusamo.
Qu’allez-vous faire jusqu’à Lillehammer ? Avez-vous un plan de formation personnel en raison de votre blessure ou vous entraînez-vous avec le reste de l’équipe ?
Je me suis entraîné seul au printemps et au début de l’été à cause de ma blessure, mais en août, j’ai commencé à nouveau la préparation normale avec l’équipe et je vais continuer comme ça. Nous mettons l’accent sur le saut à ski pour obtenir des sensations et une certaine confiance pour les premières compétitions.
Nous avons ainsi passé quelques jours à Ramsau pour faire du ski de fond sur le glacier et nous avons aussi fait beaucoup de sauts, ce qui était très important pour nous.
Après, nous partons quelques jours en Slovénie, à Kranj. Ce sera probablement les derniers sauts pour nous. Nous espérons toujours que la neige arrive au début novembre, car il faut s’entraîner sur la neige avant le début de la saison. En particulier dans le saut à ski ; c’est important parce que vous devez vérifier certaines configurations et vous habituer aux sensations hivernales.
Qu’en est-il de vos coéquipiers ? Un grand nombre de jeunes athlètes italiens ont participé au Grand Prix d’été de la FIS et vous avez également un champion du monde junior dans votre équipe. Que pouvons-nous attendre de vous et d’eux ?
Je suis très fier que les plus jeunes enregistrent également de bons résultats, surtout avec la victoire au championnat du monde junior. Nous sommes une équipe très jeune, donc nous avons encore beaucoup à apprendre, besoin de temps pour acquérir de l’expérience. Je pense qu’on peut très bien réussir, mais je ne suis pas sûr que ce soit cet hiver. Peut-être que l’année prochaine, nous pouvons effectuer quelques bonnes performances.
Qu’est-ce que cela signifie pour vous d’avoir les championnats du monde à la maison ?
Bien sûr, quand vous êtes à la maison, votre famille et vos amis sont là mais l’intérêt des médias est aussi plus élevé, ce qui peut être un peu stressant. J’espère obtenir de bons résultats, en particulier dans le premier concours, sur le tremplin normal. J’ai effectué beaucoup de sauts avec de bons résultats sur ce tremplin. Je vais certainement essayer de faire de mon mieux.
Quels sont vos objectifs pour ces championnats du monde ?
Je vais essayer de faire quelque chose de bien. En coupe du monde, un top 5 ou 6 pourrait être un bon résultat, mais aux championnats du monde comme aux Jeux Olympiques, la chose la plus importante est de décrocher une médaille. Si vous terminez quatrième ou dernier, il n’y a pas de différence. Donc, le but est de gagner une médaille. Et gagner une médaille dans son pays, c’est fantastique !
La pression pour les championnats du monde est-elle forte, après votre triple victoire sur les terres de Jason Lamy Chappuis ?
Bien sûr. Beaucoup de gens se sont intéressés à notre sport et à notre équipe après avoir remporté ces trois manches la saison dernière à Chaux-Neuve. Mais comme je l’ai dit, les championnats du monde sont les championnats du monde, qu’ils soient en Italie ou dans un autre endroit. Quand vous êtes en compétition, vous vous concentrez sur ce que vous avez à faire. La seule différence est que lorsque vous franchissez la ligne d’arrivée pour prendre une médaille, c’est une très belle chose pour vous. La joie est beaucoup forte que dans tout autre endroit.
Source : FIS. Photo : Nordic Magazine