Cette année, l’équipe de France militaire de ski est devenue une équipe des « sports d’hiver ». Elle sera en stage la semaine prochaine à Calvi. Entretien avec son entraîneur, le sergent-chef Alexandre Rousselet.
Sergent-chef Alexandre Rousselet, vous êtes entraîneur de l’équipe de France militaire de ski et encadrerez du 5 au 8 mai le traditionnel stage de cohésion de l’ensemble des athlètes de l’EFMS en Corse, au sein du 2e régiment étranger de parachutistes. Quels sont les divers objectifs d’un tel événement ?
Le premier est de mettre nos athlètes en immersion militaire afin qu’ils connaissent davantage et se familiarise avec les exigences de l’institution qui les emploie, mais aussi que les soldats du régiment qui nous reçoit côtoient des athlètes qui font partie de la même armée qu’eux. Le deuxième est de souder notre équipe dans un stage de cohésion où toutes les disciplines voisinent durant quelques jours dans des conditions difficiles, de dépassement de soi et d’entraide. Enfin, le troisième est médiatique, en externe et en interne.
Le programme sera chargé avec stage de survie, tir avec armes légères, séance de sport de combat, déplacement tactique de nuit, nuit en bivouac… De quoi susciter l’intérêt « guerrier » et la motivation des sportifs de haut-niveau ?
Oui, comme par le passé, à quatre reprises déjà, nous mettrons nos athlètes dans des situations inhabituelles pour eux et nous savons que leur motivation ainsi que leurs qualités physiques, phsychologiques et humaines leur permettent d’être performants dans toutes conditions.Il est difficile de les prendre à défaut physiquement ou psychologiquement, sauf s’ils dorment et mangent mal… mais le but n’est pas de les fatiguer bien sûr !
Vous avez vécu ce genre de stage de l’intérieur durant votre carrière sportive, quels souvenirs en gardez-vous ?
Oui, lorsqu’on arrive au stage et que l’on découvre la rudesse de la vie en camp ou des activités, on est souvent déstabilisé, mais à la fin ce sont des souvenirs inoubliables que chacun de ceux qui sont venus racontent encore avec émotion et plaisir.
Seule inquiétude pour moi tout au long du stage : la blessure d’un athlète.
Du coup, quand on bascule du côté de l’encadrement, c’est forcément différent non ?
Oui bien sûr, mais j’ai un grand plaisir à voir l’équipe se souder encore davantage après chaque stage de ce type. Et même si c’est l’heure de la reprise, la fin des vacances, je sais que nos athlètes se réjouiront d’y avoir participé. Seule inquiétude pour moi, tout au long du stage : la blessure de l’un d’eux.
L’armée a décidé d’ouvrir ce stage aux sportifs des équipes de ski alpinisme et short track pour réunir environ 30 athlètes à Calvi. Une façon de montrer que le soutien de l’armée est multi-disciplinaire ?
En fait, depuis cette année nous ne sommes plus une équipe de France militaire de ski mais une équipe des « sports d’hiver ». Nous avons donc perdu quelques postes du ski mais avons désormais dans nos rangs d’autres sports d’hiver, notamment 2 ski alpinistes.
Enfin, le sergent-chef que vous êtes est-il satisfait des performances de ses protégés de l’équipe militaire que ce soit sur le circuit du biathlon ou du ski de fond ?
Bien plus que ça! Nous avions un très gros objectif avec les Jeux Olympiques cette année et tout le circuit coupe du monde. Nous avons vécu des émotions intenses et atteint nos objectifs pour une saison aux résultats historiques pour l’équipe :
- JO : 6 Médailles dont, 3 Or, 2 Argent, 1 Bronze
- Championnats du monde U23 : 2 Argent
- Coupe du monde : 24 podiums dont, 8 victoires, 7 places de 2e, 9 places de 3e, 4 globes de cristal dont celui du général en biathlon
- Coupe d’Europe : 8 victoires, 8 places de 2e, 2 places de 3e
- Championnats de France : 4 titres, 4 places de 2e, 3 places de 3e
Le programme
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Photo Alexandre Rousselet : Laurent Cavagnoud
