Anamarija Lampic : sa première interview aux lecteurs francophones
À 26 ans, la Slovène Anamarija Lampic est devenue une des figures incontournables de la coupe du monde de ski de fond. Surtout dès que l’effort est court et intense : sur les sprints.
Pour la première fois, à quelques jours des Jeux olympiques de Pékin, la meilleure sprinteuse de l’hiver 2020/2021 se confie à un média français. Elle a choisi Nordic Magazine.
- Comment vous présenteriez-vous à nos lecteurs francophones ?
Merci de me donner l’occasion de parler de moi et de mon pays aux Français. J’ai grandi à Valburga, une petite ville près de notre capitale Ljubljana, dans une petite maison avec mes parents, mon frère (Janez Lampic, fondeur lui aussi, NDLR), ma sœur et mes grands-parents du côté paternel. Mes parents étaient tous deux des athlètes (Janez, le père, a participé aux Jeux olympiques 1984 en cyclisme, NDLR), nous avons donc fait beaucoup d’activités et de sports.
Tous les week-ends, nous partions en voyage, en randonnée, en baignade dans les rivières locales, en ski, à vélo… Nous n’étions jamais fatigués parce que c’était toujours sympa. C’est comme cela que j’ai continué le sport. Et je le fais toujours avec le même plaisir.
Sinon, j’ai d’abord obtenu mon diplôme avec ’a spécialité économie au lycée, et je me suis ensuite pleinement consacrée à ma carrière. Je veux faire de mon mieux en ski de fond et je verrai ce que l’avenir me réserve.
« Le bonheur est le remède à tout »Anamarija Lampic
- Et lorsque vous ne skiez pas, qu’aimez-vous faire ?
J’aime beaucoup voyager, j’aime chercher de nouveaux lieux dans le monde. Certes, nous voyageons tout le temps pendant la saison d’hiver, mais cela ne compte pas. C’est seulement hôtel-trajet-hôtel, c’est un peu ennuyeux. En vérité, j’aime tout ce qui est lié à la fête. S’il y a aussi des sucreries et des bonbons, c’est encore mieux parce que j’adore ça ! (rires)
- Ce sourire justement. Il vous accompagne quasiment tout le temps, dans les bons moments comme dans les moins bons de votre carrière. Est-ce un trait indélébile de votre personnalité ?
Le bonheur est le remède à tout. Même dans les moments les plus sombres, je lui trouve une place. J’ai aussi mes moments de tristesse. Après tout, je ne suis pas un robot, mais, dans ces moment-là, je me dis : « Pourquoi perdre du temps avec des pensées négatives et tristes ? »
- Il y a eu de moments de joie l’année dernière pour vous. Vous êtes devenue la meilleure sprinteuse du monde en ramenant le dossard rouge en Slovénie. Ce devait être une grande fierté…
Oui. Mais ce qui me rend la plus heureuse, c’est de pouvoir apporter de la joie aux gens de chez moi avec mes résultats et ma joie.
- Vous êtes sprinteuse, évidemment, mais vous avez aussi signé de bons résultats en distance. Est-ce quelque chose que vous souhaitez améliorer à l’avenir ?
Peu de gens savent que j’aime aussi les courses de distance. L’année dernière, sur le Tour de Ski, j’ai fait ma meilleure course de distance sur une poursuite de 10 km à Val Müstair, avec 4e place à l’arrivée. J’aimerais me voir un jour sur le podium en de distance.
Anamarija Lampic, une louve solitaire
- Vous apparaissez clairement comme la leader de l’équipe slovène, par vos résultats mais aussi par votre personnalité.
Je ne veux pas me mettre dans cette position de leader, mais quelqu’un doit forcément prendre le leadership. Si c’est moi, j’espère que mon influence aura un impact positif sur tout le monde, en particulier sur les jeunes athlètes qui font leurs premiers pas dans le monde du sport.
- Comment vous sentez-vous au sein de cette équipe slovène. ? Ressentez-vous une certaine émulation et une montée en puissance ?
Je ne peux pas dire que nous sommes vraiment une équipe. Certes, nous voyageons ensemble pendant la saison, mais tout le reste, nous le faisons séparément. J’ai décidé de m’entraîner différemment parce qu’avec les conditions qu’ils m’offrent, je ne pourrais pas obtenir de tels résultats. Les autres aussi s’entraînent seuls. Mais je suis positive et je sais que l’avenir nous réserve de meilleurs moments.
« Je veux rendre service à tous ceux qui m’ont aidée à arriver là où j’en suis aujourd’hui »Anamarija Lampic
- Les Jeux olympiques de Pékin 2022 sont dans quelques jours. Que visez-vous pour cette olympiade que vous avez évidemment dû cocher ?
J’ai hâte de commencer les courses à Pékin ! (sourire) J’aime vraiment les grands événements. Je vais me concentrer sur le sprint et le sprint par équipes où je ferai de mon mieux.
- Justement, parlons du sprint par équipe. Vous êtes devenue, avec Eva Urevc, la première équipe slovène à gagner un sprint par équipes à Ulricehamn l’année dernière. Vous avez ensuite obtenu une médaille de bronze à Oberstdorf. Travaillez-vous ensemble sur ce type de course spécifique ?
Il semble que nous soyons vraiment compatibles pour les épreuves par équipes et j’aime rivaliser avec Eva. Nous ne nous sommes jamais entraînées spécifiquement. Nous nous rencontrons sur la course et nous savons exactement ce que nous devons faire.
- Pour finir, quels sont vos plus grands rêves, en tant qu’athlète, mais aussi en tant que femme ?
En tant qu’athlète, je voudrais laisser une bonne empreinte dans le sport, non seulement avec de bons résultats, mais aussi par mes actions et mes paroles. En tant que personne, mon rêve est de donner à mes enfants une enfance aussi bonne que la mienne, et de rendre service à tous ceux qui m’ont aidée à arriver là où je suis aujourd’hui.
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