Anne Valero, dont la réputation n’est plus à faire dans le milieu de la course et du trail en particulier, est aujourd’hui préparateur physique. Elle conseille Lucas Humbert dont elle nous dresse un portrait plutôt flatteur…
Anne Valero, forte de votre immense palmarès dans le monde de la course à pied, vous êtes aujourd’hui préparateur physique. A ce titre, vous coachez désormais Lucas Humbert. A quand remonte votre relation sportive ?
Notre collaboration a commencé au mois de mai, donc il y a peu de temps, Stephane Agnoli (Technica et organisateur de la Maxi Race) nous a mis en relation, j’ai tenu à tout de suite rencontrer Lucas et ça s’est fait sur le petit parcours du grand raid 73, qu’il a gagné ! Tout de suite le courant est passé, j’ai été même surprise de la confiance qu’il m’a tout de suite octroyé, il recherchait quelqu’un pour mettre de l’ordre dans sa préparation et lui expliquer « le pourquoi du comment », je suis tombée au bon moment et voilà…
Lucas sera une des têtes d’affiche de la CCC ce vendredi. Il a prouvé qu’il était très fort cette année avec l’UTTJura et le défi de l’Oisans. Quels sont ses qualités et ses défauts de traileurs longue distance ?
Jusqu’à présent Lucas se préparait seul, passionné par la montagne et la liberté que lui procure la course à pied, il accumulait des kms et du dénivellé trop d’organisation, c’était un diamant à l’état brut. Ce que l’on a entrepris de faire, c’est la taille du diamant ! C’est un coureur assez neuf dans le milieu de l’ultra, sa première vraie expérience a été l’ultra de la 6000 D l’année dernière. Il fait part d’une certaine fraîcheur et découverte sur ce genre de courses. De plus, deux qualités sont favorables pour lui sur ce format c’est qu’il est patient et qu’il est confiant sur sa préparation réalisée. C’est un coureur qui arrive à courir dans tous les registres il est encore très rapide et je me soucie à continuer de travailler ses qualités. Son passé et son métier d’AMM (accompagnateur en moyenne montagne) font qu’il a acquis des grandes qualités foncières et des connaissances du milieu de la montagne. C’est un sacré bosseur, réfléchi qui souhaite simplement mettre tout en oeuvre pour progresser. Il est très pro dans sa démarche. Sa grande humilité lui permet de prendre le départ aux côtés des autres coureurs en relativisant sur l’adversité, il discute avec tout le monde ( c’est ce qu’il préfère en ultra) il fait sa bulle et pour lui le meilleur gagnera !Pour ses défauts, je parlerais plutot de points faibles, et bien je ne sais pas trop, peut-être ses chevilles qui ont fait un peu des caprices, avec quelques entorses lors d’une course en juin.
C’est un sacré bosseur, très pro dans sa démarche”
Il aura fort à faire vendredi car le plateau s’annonce très relevé. Quels conseils lui donnez-vous pour gérer au mieux les 98 km de course de la CCC ?
C’est l’une des premières fois où Lucas est tant attendu, vu ses derniers résultats, il va falloir qu’il fasse sa bulle et qu’il ne change rien sur son approche de sa course jusqu’au départ. De la prudence, c’est long ! D’y croire jusqu’au bout, de ne jamais renoncer et de mettre en application tout ce qu’il a travaillé sans rien innover le jour de la course.
Qu’est ce qui peut faire la différence entre des athlètes ayant un niveau homogène sur une telle épreuve ?
C’est sûr que les athlètes qui jouent les avants postes ont préparé cette course toute la saison. La fraîcheur physique et mentale vont beaucoup jouer, l’envie de se battre et de repousser le plus loin possible ses limites. Celui qui arrivera aussi à soutenir un rythme soutenu sur les parties roulantes malgré le dénivelé accumulé, fera la différence, car cette course « se court » tout de même pour les meilleurs !!! Après il y a bien entendu la gestion de l’hydratation et de l’alimentation qui devra être sans faille !
Plus d’infos sur le site internet d’Anne Valero.