SKI DE FOND – La meilleure fondeuse française cet hiver, Anouk Faivre-Picon, dresse un bilan contrasté de sa saison. La triple championne de France retient notamment sa troisième victoire sur le marathon de l’Engadine et se projette sur les deux prochaines saisons.
Anouk, si je vous demande une image forte de votre hiver ?
Ma victoire sur l’Engadine.
La troisième !
Oui, j’avais très envie de bien faire. C’est la seule course où j’ai concrétisé quelque chose, où j’ai réussi à tout mettre en face le jour J. C’était le coup d’éclat que j’attendais sur une épreuve où j’étais attendue par l’organisation, où j’espérais beaucoup. Faire trois victoires à l’Engadine, quand j’étais déjà contente de la gagner une fois, ça me rend fier.
Vous rejoignez Hervé Balland au palmarès des triple vainqueurs.
Oui, un de mes modèles ! On s’est vu la veille car il courait aussi en Suisse, c’était assez marrant.
Sur la coupe du monde, quel bilan dressez-vous de cette saison ?
Bon car j’ai été très régulière à mon niveau. Mis à part le mois de décembre où ça n’a pas scorer comme je le voulais, j’ai senti que j’étais plutôt en forme sur la durée. J’ai affiché une régularité sur le classique et sur le skate que je n’avais jamais eue jusqu’à maintenant. Mais il n’y pas eu de coup de folie pour claquer un top 10 ou mieux qui fait qu’une saison est réussie.
Comment se passe une saison à deux athlètes sur la coupe du monde ?
Ça s’est bien passé avec Coraline (Thomas-Hugue). Mais elle n’a pas été présente sur le Tour de ski ou Lahti par exemple. On était soit deux, soit seule, c’est sûr que ça change du groupe qu’on avait avant. Maintenant, je souhaite aller en coupe du monde, progresser sur le circuit, en côtoyant les garçons qui montrent que tout est possible. Je ne suis pas fataliste et m’inspire aussi de la réussite à l’américaine où Jessie Diggins est monté d’un gros niveau cet hiver. J’ai pourtant un sentiment d’inachevé car j’avais l’impression d’avoir construit quelque chose de solide mais suis restée sur ma faim en n’allant pas par exemple sur le nouveau ski-tour Canada.
Du coup, le team nordique Crédit Agricole Franche-Comté vous a permis de poursuivre la saison sur les longues distances…
Oui après Lahti, j’ai pu faire quelques courses avec le soutien du team. Ça m’a donné d’autres objectifs, de poursuivre l’entraînement pour l’Engadine, de découvrir la Birkebeinner en Norvège qui a été une super expérience pour moi en classique sur cette distance. Le côté historique et mythique de cette course m’a bien plu. Le soutien du team est important pour les épreuves que je dispute lorsque le calendrier de la coupe du monde ne me correspond pas avec des sprints notamment. C’est assez complémentaire en fait.
Comment envisagez-vous la prochaine saison ?
J’attends beaucoup de ce qu’il va se passer au niveau de la fédération, connaître le bilan, savoir ce qu’il sera possible de faire l’hiver prochain. De voir si le groupe va évoluer. C’est clair que j’ai envie de faire du ski, de m’entraîner, de faire des courses sur le circuit de la coupe du monde, j’ai envie de mondiaux et de Jeux olympiques. Aujourd’hui, je vois les longues distances comme un circuit secondaire, en marge de la coupe du monde qui reste ma priorité.