En route pour l’aéroport de Genève, la fondeuse pontissalienne nous a livré ses dernières impressions avant de s’envoler pour Sochi. Même si elle souhaite vivre pleinement ses premiers Jeux olympiques, Anouk Faivre-Picon reste concentrée sur ses objectifs, notamment le relais et le 30 kilomètres skate.
Cette sélection olympique représente quoi pour vous ?
Quand tu fais du sport de haut niveau, les Jeux olympiques, c’est un rêve. Mes souvenirs les plus anciens remontent aux Jeux d’Albertville, j’avais 6 ans ! Et depuis je les ai tous suivis, ma plus grande émotion restant le titre olympique de Vincent Defrasne, un biathlète de mon club de Pontarlier, le CSRP. C’était le 18 février 2006, le jour de mon anniversaire, mon plus beau cadeau. Je me souviens très bien aussi de la quatrième place du relais français à Turin, de la course fantastique de Vincent, Alex, Manu et Christophe, je ne les connaissais pas du tout et rêvais de faire comme eux. Alors j’ai envie de profiter de ces quinze jours, ce n’est qu’une fois tous les quatre ans et c’est ma première sélection, mais aussi de performer. Je ne participerai pas à la cérémonie d’ouverture vendredi, car le lendemain nous participons au skiathlon.
J’ai passé un cap il y a trois ans, je me sens physiquement plus en forme
Quelle est la différence par rapport à 2010 ?
Il y a quatre ans j’avais 24 ans. Pour ma discipline, j’étais peut être encore trop jeune pour décrocher une sélection. Par rapport à Karine Philippot, qui avait déjà disputé trois olympiades, mais aussi une fille comme Emilie Vina. Elle n’a quatre ans que plus que moi, elle était en pleine maturité au moment des Jeux de Vancouver pour le sport d’endurance que nous pratiquons. Ma sélection, c’est le fruit de mon travail depuis la dernière olympiade. J’ai passé un cap il y a trois ans, je me sens physiquement plus en forme et arrive à réaliser des tops 15 chaque saison.
Comment abordez-vous l’événement ?
C’est sûr que pour ne pas se mettre trop la pression, il faudrait l’aborder comme une coupe du monde, mais ce n’est pas une coupe du monde ! J’ai eu quatre ans pour y penser, mais tout sera différent ! La logistique est plus importante, le voyage plus long, nous resterons plus longtemps à Sochi que sur une autre épreuve et, même s’il y aura beaucoup de Français là-bas, il y a la barrière du téléphone que je n’utiliserai pas beaucoup. Je n’ai pas demandé des conseils sur la manière d’aborder l’événement à des sportifs d’autres disciplines, car pour cela je peux d’abord m’adresser à Aurore qui a l’expérience de Vancouver. Trois courses qui figurent parmi mes objectifs, le skiathlon, le relais et le 30 kilomètres se disputeront le samedi.
D’après ce que l’on m’a dit, le site ressemble un peu à celui de Falun
Vous connaissez le site ?
Je ne connais pas du tout la piste, j’étais malade l’an dernier pour les préolympiques. D’après ce que l’on m’a dit, le site ressemble un peu à celui de Falun. Je ne pense pas que cela soit un désavantage, car nous sommes habituées à découvrir des sites et que nous avons presque une semaine pour découvrir la piste et ses passages techniques.
Vous bénéficiez d’un bon effet de groupe
C’est idéal. Avec Aurore, Célia [Aymonier], Cora [Coraline Hugue], nous partageons le même groupe d’entraînement depuis deux saisons. Nous nous sommes entraînées avec Aurélie tout l’été et avec Marion nous nous connaissons bien aussi. Je suis en terrain connu, nous sommes collègues mais aussi copines.
En plus de vos affaires de ski, vous avez emporté de quoi dans vos bagages ?
J’ai seulement pris mon ordinateur, avec mes photos et ma musique, et trois livres : deux polars d’Arnaldur Indridason et Jean-Claude Izzo, et un roman de Luis Sepulveda. Et si j’ai failli prendre le dernier Nordic Mag, je l’ai finalement laissé à la maison pour le lire en rentrant !
Photo : Agence Zoom