16e du sprint et auteur d’une belle remontée sur la poursuite des France à Arçon, le Vosgien installé aux Rousses analyse les points positifs et négatifs de son week-end. Et rend hommage au talent des frères Fourcade.
Maxime Habran, Samedi, vous terminez 16e du sprint masculin remporté par Simon Fourcade. Vous n’étiez pas content de vous. Que vous reprochiez-vous ?
J’avais certainement trop de pression ou d’une manière générale, j’ai mal géré ma préparation mentale pour cet évènement. Du coup, je réalise un mauvais tir, une erreur de parcours qui me coûte environ 30 secondes et en plus de ça, pas super sur les skis. C’est le sport ! Parfois il y a des jours avec mais aussi des jours sans, comme samedi…
Dimanche, vous finissez par contre 8e de la poursuite. De quoi se rassurer ?
Oui d’avoir signé le 5e temps de la poursuite a été une grande satisfaction pour moi. J’ai essayé de courir sans pression, juste me faire plaisir, prendre le temps de faire bien les choses et de les ressentir. Courir avec de la lucidité en gros. J’ai donc abordé la course d’une manière complètement differente et elle s’est bien passée. j’ai été bien sur les skis. Egalement bons tirs (malgré les jambes qui tremblaient en debout) et bonne gestion de A à Z. Ça va certainement m’aider pour la suite.
Comment s’est déroulée votre poursuite ?
Déjà je suis parti sans pression, sans me poser trop de questions, en voulant me faire plaisir. En partant 16e, c’etait difficile de remonter trop haut dans le classement. Donc j’ai fait le vide dans ma tête et pris le temps de faire bien les choses. Puis de fil en aiguille, mes 4 tirs se sont bien passés : 2 fois 5/5 en couché enchaînés par 2 fois 4/5 en debout. Ces bons résultats sur le stand m’ont permis de grapiller pas mal de places. Et la forme était là sur les skis aussi, ce qui m’a fait décrocher le 5e temps du jour, avec le sourire.
Je deviens mentalement plus fort »
A Arçon, avez-vous ressenti les bienfaits de vos différents stages estivaux ?
J’ai effectivement ressenti du changement en positif. Mais je ne dirais pas que celui-ci vient uniquement des différents stages effectués cet été puisqu’il y en a eu trop peu. Mais c’est un tout. J’ai appris certaines choses importantes concernant la technique de ski durant le stage avec l’équipe de France B à Prémanon. J’ai également bien évolué avec les conseils de Patrice Bailly-Salins et Férreol Cannard (mes entraîneurs référents) Autant en tir que dans la gestion psychologique. Pour ce qui est du physique, nous ferons le bilan cet hiver. Durant ma préparation estivale, j’ai également pu rencontrer d’autres personnes, parfois représentant l’élite mondiale dans leurs disciplines respectives (comme la triathlète Carole Péon par exemple) et il est certain que ces gens m’on également aidé à « me forger ». Je deviens mentalement plus fort.
Le tir reste encore votre point faible. Trop irrégulier, comme on l’a remarqué.
Le tir est effectivement encore mon point faible. Comme je le dis souvent, il peut être un atout pour moi, comme une faille à cause de mon irrégularité. Mais je progresse, et durant la saison à venir, mes moyennes de tir devraient être meilleures que l’an passé, suite à ma préparation mentale.
Dans le Haut-Doubs, que pouvait-on faire face aux frères Fourcade ? Ne semblaient-ils pas intouchables ?
Ils sont effectivement très forts, voir « presque » intouchables. Mais un jour de mauvaise course pour eux qui serait en revanche un excellent jour pour moi, je pense que je ne serais vraiment pas loin d’eux et pourquoi pas devant ? Mais en attendant, même s’ils ne sont pas complètement intouchables, ils restent de très bons exemples et c’est génial de pouvoir courir à leurs côtés. Ils sont très ouverts, je m’entends bien avec eux et je peux parler sans souci de points techniques et d’autres choses avec Simon et Martin. Ça tire forçément les jeunes comme moi vers le haut. C’est très appréciable.