De Lamoura à Mouthe, nous avons suivi Dominique Coulmy, directeur du service course et promotion de Fisher France. Entre préparation des skis et ravitaillement, il veille à ce que les fondeuses et les fondeurs dont il a la charge ne manquent de rien.
C’est Célia Bourgeois qui résume le mieux le rôle joué par les personnes qui l’entourent sur une course comme la Transjurassienne. « L’assistance logistique et technique, pour préparer au niveau glisse, c’est très important. Et, sur la course, en plus de la glisse, les ravitaillements sont primordiaux ». Vainqueur l’an dernier et troisième hier à Mouthe, la Morberande a bénéficié de l’assistance de son Team, le Team Grenoble Isère, de ses proches (Jean-Marie, son père, et Arnaud, son compagnon) et du service de course Fischer France.
Dominique Coulmy (dit « Dom »), ancien biathlète, ancien membre de l’équipe de France de Telemark, est Directeur du service course et promotion de Fisher France depuis 2003. Il a un rôle de détection, notamment auprès des clubs, pour les futurs champions qui skieront « Fisher ». Il est aussi présent sur les Biathlon challenges, sur les coupes d’Europe et sur des épreuves comme la la Foulée Blanche ou la Transjurassienne. S’il est originaire de Haute Savoie, il compte également des attaches familiales du côté des Moussières, son cousin étant un certain Olivier Grossiord.
Sur la Transjurassienne 2014, le service course Fischer est présent avec trois véhicules, l’un étant conduit par Dominique, les deux autres par Maxime Habran (dit « Max » et Eric Tournier, dit « Le Toune »). Tout au long du parcours, ces véhicules ont pour objectif de se relayer en tête des courses féminine et masculine. Le véhicule ravitaillant Bois d’Amont, roulant directement vers l’arrivée à Mouthe pour apporter les habits chauds aux fondeurs de l’équipe : « La saison est longue, il ne s’agit pas de prendre froid la ligne d’arrivée franchie ».
Présent en bordure de l’aire de départ dès 7 heures du matin, Dominique a installé une table de fartage. Le choix des skis, les derniers tests et les fartages ayant été finalisés la veille au soir, la table est utilisée seulement pour « brosser les skis, pour les finitions ». Le temps de rassembler les habits, de courir avec le matériel vers le camion garé en haut, et c’est parti !
Premier arrêt quelques kilomètres plus haut sur la route de Prémanon, à l’endroit où la route s’approche de la piste des skieurs, pour proposer des bâtons de rechange. « Le format du stade de départ ne favorise pas la casse, il y a de la place ». En effet, aucune casse à déplorer.
Pas de casse, tout va bien pour l’instant.
L’arrêt suivant se fera aux abords du Centre National de Ski Nordique de Prémanon. Là, le dispositif installé est plus complet : une oriflamme Fisher bien visible est planté dans la neige, avec des bâtons de rechange à proximité et de la boisson énergisante. L’endroit est stratégique, l’idée étant d’être visible et de permettre aux fondeurs de perdre un minimum de temps pour attraper au vol leur boisson. Florian Pinel, Jason Duperthuy ou Théo Pellegrini, n’auront qu’à tendre la main pour attraper la gourde et pourront la jeter au bas d’une petite descente juste après. Ensuite, entre Dominique, Max et Eric, le ballet est bien orchestré. Si l’un donne les gourdes au-dessus, l’autre les récupère en bas pour les faire remonter le plus vite possible. Un grand thermos, placé à l’avant du camion de Dominique, permet de proposer des boissons toujours à bonne température. « Il y en a pas un de cintré, pas de casse, tout va bien pour l’instant ».
Pendant qu’Eric va se poster vers Les Rousses, que Max prend la route de Bois d’Amont, Dominique (France Musique à fond dans le camion) prend la direction de Bellefontaine. Le temps de revenir sur le choix et la préparation des skis les jours précédant la course. « Généralement, les coureurs m’appellent en début de semaine pour le choix des skis. Selon le FA (force de mise à plat) ou le HR (la hauteur résiduelle), mais aussi la forme et le type de semelles, il y a différents types de skis. La démarche est de faire d’abord le choix du ski puis de sélectionner les bases et les poudres. Nous testons aussi les structures, l’idée étant toujours de trouver un compromis entre le fart la structure. Aujourd’hui, pour une neige pas complètement humide, mais froide et tombante sur les hauteurs, la structure est importante, notamment pour l’évacuation de l’eau ».
Quand la fringale est là… c’est trop tard.
Par exemple, en vue de la Transjurassienne, Célia Bourgeois a testé deux séries de skis, avec le groupe Fischer, l’autre avec son Team Grenoble. « Elle aime bien tester beaucoup de skis, avec son Team, nous allons tous dans le même sens pour elle ».
Arrivés à Bellefontaine, retour aux affaires. Si le choix de la préparation du matériel est une chose, le ravitaillement en est une autre… Si Dominique a toujours des bâtons de rechange et des gourdes de boisson énergisante, il propose également des gels aux fondeurs. « La gestion de l’effort est importante, la victoire peut également se jouer au ravitaillement. Quand la fringale est là… c’est trop tard, il faut la prévenir. Je leur donne un gel + watt, avec lequel nous avons un partenariat. Il ne gèle pas et est facilement assimilable ».
Le relief et les conditions font qu’il n’est pas toujours toujours facile de ravitailler. Des Mortes à la longue Combe des Cives, en passant par Chapelle-des-Bois, les ravitaillements vont se multiplier, les voitures se relayer. « Nous nous transférons les informations par téléphone, bientôt nous aurons des balises comme en trail ».
Toujours, il faut trouver la position idéale en bord de piste. La championne et Dominique n’ont pas besoin de se parler, ils se connaissent par cœur, un regard, un geste de la main, il sait ce dont elle a besoin. « Moi j’alterne boisson et gel, Dominique, mon team et mes proches travaillent ensemble », confie Célia. Au pied, du Pré Poncet, la station de Dominique et Toune sera plus longue, pour ravitailler l’ensemble des troupes, « après ils deviennent autonomes jusqu’à l’arrivée ».
Encore une belle Transjurassienne pour Dominique.
Une fois la ligne franchie pour les premiers, Dominique n’a pas terminé sa mission. « Mon travail, c’est de donner des skis attachés aux athlètes sur les podiums, pour promouvoir nos modèles les plus récents ». Il remet donc à Mathias Wibault, le vainqueur, à Olga Rotcheva et Célia Bourgeois, des paires flambantes neuves.
Encore une belle Transjurassienne pour Dominique. Et il sera sans doute là l’année prochaine… Entre temps, il aura poursuivi son travail d’ambassadeur de la marque auprès des clubs, des cadets. « La philosophie de la maison, c’est de construire sur la durée et d’amener du service. Si j’ai choisi le nordique, c’est aussi pour la relation avec les athlètes. Avec Anne-Laure Mignerey, Célia Bourgeois, avec Manu Claret j’ai beaucoup partagé ». Un regret ? « Oui, peut être de n’avoir jamais fait la Transjurassienne sur les skis. Ce matin Hervé Balland m’a proposé de la faire avec moi dans quelques années, alors je l’attends ! ».