Lors du sprint d’Östersund, le biathlète du team Savoie élite nordique Baptiste Jouty a réalisé une énorme performance pour un premier week-end de coupe du monde. Il a réalisé un top 15. Pour Nordic Magazine, il revient sur cet exploit.
Baptiste Jouty, heureux de votre premier week end en coupe du monde ?
Oui bien sûr ! J’étais impatient de goûter au plus haut niveau et cette première expérience à Ostersund a été riche en émotions. J’ai adoré ce nouvel environnement si différent de l’IBU Cup. J’avais une certaine appréhension en arrivant sur ce circuit mais le bon résultat de samedi dernier m’a désinhibé et j’ai pu profiter pleinement des bons côtés.
Après avoir gagné votre sélection sur les épreuves d’IBU Cup à Idre, vous avez d’abord pris la 65e place de l’individuel avec un 15/20 face aux cibles. Un mot sur cette découverte de la coupe du monde ?
J’ai connu des débuts moins difficiles… Concernant le tir, je me suis sabré d’entrée en prenant 3 minutes de pénalité sur le premier couché, ce qui a calmé mes ardeurs de jeune rookie.
Sur les skis, avec mon dernier dossard, je me suis battu en solo dans la forêt d’Ostersund pendant 1 heure. Au fur et à mesure que la forêt se vidait des derniers coachs (sauf les Français bien sûr) et coureurs, j’ai jeté mes dernières forces pour aller m’échouer sur la ligne à 8 minutes de Martin. Bref, une course éprouvante et un début qui remet les pieds sur terre comme on dit.
Samedi lors du sprint, vous signez le 13e temps avec un sans faute au tir, à seulement 1 sec de Bjoerndalen et laissant derrière vous des références comme Shipulin, Malyshko, Fak… Réalisez-vous la portée de ce top 15 ?
Il est vrai que ce résultat est un peu déconcertant du fait des noms qui m’entourent au classement final. Mais je n’ai pas le sentiment d’avoir skié et tiré à un niveau exceptionnel. J’ai réalisé une course pleine comme il faudrait que je le fasse plus souvent. Justement, à cause de ce sentiment, je pense que je peux refaire cette performance à court terme.
Comment s’est déroulée votre arrivée dans le groupe A de l’équipe de France ?
L’équipe A m’a très bien accueilli. Ils m’ont fait découvrir le site et mis à disposition tous leurs services. Il y a une grande différence de moyens humains entre la coupe du monde et l’IBU cup : cela va des techniciens très disponibles aux kinés qui vous tiennent une ombrelle avec un thé dans l’air de départ 😉 L’ambiance est excellente et professionnelle au sein de ce groupe. On se sent bien encadré et très fier quand on voit la performance d’ensemble réalisée par l’équipe de France à Ostersund. Il y a une émulation qui donne envie de réussir.
Nous restons tout petits face à l’expérience
Serez-vous aligné sur la prochaine coupe du monde d’Hochfilzen ?
Oui ! Je participerai aux épreuves d’Hochfilzen.
Avec vous et Simon Desthieux, avez-vous le sentiment que la jeunesse peut prendre le pouvoir dans cette équipe de France déjà très dense avec Simon Fourcade, Jean-Guillaume Béatrix et Alexis Bœuf ?
Je ne pense pas. Il est vrai que Simon Desthieux a fait une saison complète en coupe du monde, qu’il a franchi un cap en ce début de saison et que j’ai fait une belle performance à Ostersund. Mais nous restons tout petits face à l’expérience, à la régularité des « anciens » et à ce qu’ils ont accompli avant nous. Ma « promotion 91 » commence à montrer de belles choses mais il nous reste de la route avant de devenir une vraie équipe de coupe du monde comme les Fourcades, Jean-Guy et Alexis en forment une aujourd’hui. Pour ma part, je pense plutôt que j’ai beaucoup à apprendre d’eux pour l’instant sans pour autant me priver de les battre le plus souvent possible 😉