Deux Vosgiens, Baptiste Noël et Romain Claudon, participent au Tour de ski China. Tout au long de cette course par étapes, Nordic Magazine publie leur carnet de route. Récit.
Oui, il y a de la neige en Chine
Tout a commencé avec l’invitation que nous avons reçue des organisateurs suédois de l’épreuve. Le Tour de ski, c’est six épreuves en ski de fond dans trois villes différentes :
– Changchun dans le Nord-Est du pays où sont prévus un sprint skate ainsi que le 50 km de la Vasaloppet China ;
– XiWuQi au Sud de la Mongolie, où cette fois-ci nous devrons réaliser un sprint et une mass-start skate ;
– et enfin Nalati, proche du Kazakhstan pour terminer sur un sprint et une mass-start skate.
Alors qu’on n’imagine pas souvent la Chine de cette manière, la réponse est : oui. Oui, il y a de la neige en Chine ! Il y fait même très froid. Dans le nord du pays, on est environ à -17°c de moyenne mensuelle en janvier. La Sibérie et la Mongolie sont toute proches.
C’est en se préparant à affronter ce grand froid chinois que nous faisions notre sac. Pour des soucis d’économies (supplément de bagages), nous décidions de n’embarquer qu’un sac pour deux et une seule housse à skis, d’autant plus que de nombreux transferts sont prévus dans le programme. Le choix des vêtements à emporter était donc aussi réduit que le nombre de paires de skis que l’on pouvait se permettre de prendre avec nous. Bagage limité à 23 kilos, et seulement quatre paires de skis à nous deux.
Jours 1, 2, 3 : départ et 7 heures de décalage horaire plus tard…
Nous sommes le dimanche 29 décembre 2013, le réveil me tire du lit, il est 5 heures. C’est parti pour 3h30 de trajet en voiture pour nous rendre à l’aéroport de Francfort. Nous décollons à 12 heures pour Vienne, puis, après quelques heures d’attente, nous voilà dans l’avion pour Pékin. En classe économique bien entendu… Les 10 heures de vols s’annoncent longues !
Un grand festival de sculpture sur neige
Difficile de dormir entre toutes les voix et langues différentes qu’on entend tout autour de nous : du Chinois, de l’Allemand, de l’Anglais… Les heures défilent et nous atterrissons à Pékin avec 7 heures de décalage sur notre train de vie habituel ! Vérification des visas, un dernier transfert où nous retrouvons nos futurs collègues de voyage ! Ça y est, c’est parti, l’aventure chinoise est lancée !
Une navette nous transporte de l’aéroport de Changchun vers notre hôtel, le « Sheraton ». Cet hôtel est incroyable, une magnifique chambre nous y attend avec en prime une piscine et un spa. Après le long vol et la fatigue, il n’en fallait pas plus pour nous redonner des forces. L’endroit est en périphérie de Changchun, une mégalopole de plus de 7 millions d’habitants.
L’hôtel donne sur un immense parc d’attraction nommé Wonderland ; ici et là poussent des quartiers formés de bâtiments en copies conformes de stations balnéaires comme celles de la Côte d’azur…
Sur place, ce qui nous interpelle le plus est un grand festival de sculpture sur neige qui a lieu au même moment dans le parc national où va se dérouler la course. D’immenses statues et palais de neige taillée nous dominent d’une bonne quinzaine de mètres. C’est impressionnant !
Une belle surprise nous attendait, nous faisions la rencontre de Samir Azzimani, un skieur Franco-Marocain
A la veille des premières hostilité,s une soirée de gala en grande pompe était organisée. De nombreuses personnalités de la région et du monde du ski étaient présentes. C’était le cas du double champion olympique Björn Lind.
Au programme : spécialités de la gastronomie chinoise, spectacles et concert afin de célébrer la nouvelle année. Une belle surprise nous attendait, nous faisions la rencontre de Samir Azzimani, un skieur Franco-Marocain, fort de sa motivation pour réaliser les minimas qui lui permettront peut-être de participer aux JO de Sotchi en ski de fond.
1er janvier : les sprints
Une boucle de 1 km 300 a été tracée. Sur la qualification, je prends le meilleur temps et Romain le sixième. Les quarts et les demi-finales se déroulent sans encombre pour enfin atteindre la finale. Tout se joue dans la dernière ligne droite, où le Suédois Victor Gustafsson prend la première position qu’il gardera jusqu’à l’arrivée.
Je prends la seconde place et Romain la troisième. L’occasion pour nous de monter sur le podium avec en toile de fond une des gigantesques
2 janvier : La Vasaloppet China
La Vasa, normalement, c’est en Suède, mais le concept s’exporte partout sur le globe. Il en existe aux Etats-Unis, au Japon et enfin en Chine. Certes allégée, la distance n’est que de 45 km étalés sur un parcours de 15 km à parcourir trois fois.
Au départ, de nombreux concurrents chinois novices se préparaient à parcourir les différentes distances proposées par l’organisation. La technique et le style étaient quelque peu hésitants mais l’engouement était bien réel.
Les plus costauds du peloton ont fait le pari de partir sans fart.
Le départ de la course élite est donné à 10h. Les plus costauds du peloton ont fait le pari de partir sans fart, uniquement en poussée. Pari gagnant puisqu’ils distancent le second groupe rapidement et finiront sur le podium. Anders Hoegberg remporte la course. Je prends la 22e place après une fin de course difficile, Romain termine 24e pour son premier 45 km classique.
Prochaine étape : direction les terres intérieures de Mongolie à XiWuQi avec au programme une mass-start et KO skate.
Bonus
Voici notre pique-nique chinois pour notre voyage de 15 heures en bus à travers la Chine. Au menu, œufs macérés, pattes de poulet et autres mets non-identifiés… Bon appétit !