Bastien Poirrier, ancien membre de l’Equipe de France de ski de fond, a participé à quinze coupes du monde, s’est classé 3e du classement général de la coupe de France et de la coupe d’Europe en 2014. Le fondeur du Comité des Vosges vient d’intégrer le Team nordique GEL Intérim Rossignol aux côtés de Benoît Chauvet, Toni Livers ou encore Adrien Mougel.
Pour Nordic Magazine, il affiche ses ambitions pour l’hiver qui approche.
Sur votre site, vous écriviez il y a quelques semaines : « Après une saison avec des bonnes courses, une bataille pour la gagne du classement général de la coupe d’Europe et un titre de vice-champion de France obtenu cette année en classique après le titre de l’année passée gagné en skate, j’ai avalé de travers le fait de ne pas être retenu en équipe de France. » La pilule, ajoutez-vous, a été dure à passer. Quel est aujourd’hui votre état d’esprit ?
J’ai encore un peu un goût amer dans la gorge, mais ça passe en s’hydratant ! J’ai pu faire quelques super stages avec le comité ou le club Markstein Ranspach, et l’état d’esprit est différent. Je me fais plaisir tout en faisant du bon boulot physique. Les courses vont bientôt démarrer, le côté rancunier va sûrement ressurgir !
L’an dernier, vous évoluiez dans un groupe «entraînement» avec notamment Romain Vandel et Adrien Mougel comme partenaires et François Faivre pour entraîneur. Ce système vous convenait-il ?
C’était vraiment un très bon groupe, on se connaît bien et on avait une très bonne entente, une bonne ambiance et les stages passaient comme des vacances, malgré le fait qu’ils étaient souvent à Prémanon ! On a pu tester des choses différentes. François est un coach génial, il est ouvert sur tout et sait créer une petite famille avec un groupe d’athlète. Le point qui fâche, c’est que ce groupe se nomme « coéquipier d’entraînement ». Mais coéquipier de qui ? Nous n’étions que très très rarement avec le groupe coupe du monde, nous étions dans un petit recoin du Pôle France à Prémanon. Du coup, ce statut tombe un peu à l’eau (et c’est le cas de le dire dans le Jura !). Cette année, les coéquipiers sont bien de nouveau greffés avec les groupes FFS.
Je vais m’envoler pour Beitostolen en Norvège pour deux semaines de stage avec le Team Rossignol fraîchement créé.
Du coup, comment vous êtes-vous repris en main ?
Bon, j’en ai pas fait une déprime non plus ! J’ai repris les bases en vélo avec mon président de club, de belles sorties VTT avec des potes, des grandes sorties trails avec mes chaussettes Compressports, des magnifiques cols en ski-roues avec mes copains motards qui me frisent les oreilles à 200 à l’heure, de la muscul avec la photo de Schwarzenegger sous les yeux et des étirements dont je ne raffole toujours pas !
Votre victoire à la grimpette du Frenz, une course à pied en individuel de 6,6 km et le stage que vous venez d’effectuer à Corrençon-en-Vercors avec le comité régional des Vosges sont-ils de nature à vous motiver ?
Bien-sûr, à Corrençon, nous avons découvert un très beau site avec cette piste de ski-roues que nous avons arpenté de nombreuses fois ! Pour les courses, ça fait toujours du bien au moral de baisser son temps de l’année passée. Ça rassure sur la prépa et ça aide à sortir de la maison quand il pleut pour aller s’entraîner !
Concrètement, quel est votre programme pour les prochaines semaines et vos objectifs pour l’hiver ?
Là je vais prendre un peu de repos car je rentre d’un bon stage à Ramsau, et ensuite je vais m’envoler pour Beitostolen en Norvège pour deux semaines de stage avec le Team Rossignol fraîchement créé. L’objectif est bien sûr de remonter sur la coupe du monde, au plus tôt à la Clusaz car je n’ai de toute façon pas le droit de jouer les sélections pour y aller avant. Ensuite, je ferai quelques longues distances avec le Team Rossignol qui raflera tout sur son passage ! Le but sera e prendre de l’expérience sur ces distances, même si je pense avoir déjà un petit bagage dans le dos.
Le but est clair : monter sur la coupe d’Europe pour rejoindre la Clusaz.
Des week-ends comme le Marathon de Bessans où sont opérées les sélections pour les premières étapes de coupe d’Europe n’en sont que plus stratégiques ?
Là c’est sûr que je serai au départ à Bessans sur les deux premières épreuves de distance avec des idées derrière la tête. Le but est clair : monter sur la coupe d’Europe pour rejoindre la Clusaz et son ambiance incroyable fin décembre.
Financièrement, ne pas appartenir à l’équipe de France, cela va-t-il être difficile pour vous ?
Forcément, ne plus faire partie des groupes fédé fait que j’ai nettement moins de stages que les années passées. J’ai la chance d’être licencié dans un des tout meilleurs clubs de France qui m’aide beaucoup pour la prise en charge des stages. Le Team Rossignol me donne également cette possibilité pour cette fin de préparation. Il faut savoir que chaque athlète des groupes fédéraux paye une cotisation à la fédé, avec un petit goût parfois salé !
En dehors du ski, c’est quoi votre vie ?
J’essaie de devenir accompagnateur en moyenne montagne pour pouvoir aller me balader avec du monde et en apprendre plus sur ce qui nous entoure. Je suis également passionné de mécanique, donc je démonte tout ce qui bouge autour de moi. Le souci, c’est que ça refonctionne rarement une fois le remontage effectué !
Qu’attend aujourd’hui le Vosgien que vous êtes ?
Petite mise au point, je suis du comité des Vosges mais sinon je suis bien Franc-comtois ! [Bastien Poirrier est né à Belfort]. Ne comptez pas sur moi pour renier mes origines ! Bon allez, j’avoue que l’Alsace m’aide bien pour ma préparation estivale ! J’espère bien trouver la bonne forme cet hiver et prendre beaucoup de plaisir que ce soit sur des coupes du monde ou sur les longues distances qui sont des courses magnifiques. Pourquoi pas réintégrer les groupes fédéraux ! Je ne pense pas que la porte soit blindée, il faudra faire parler la poudre et ça peut faire !
Photos : Agence Zoom et Nordic Magazine.