Le palmarès de Benoît Chauvet est impressionnant. Le fondeur de Megève a notamment remporté La Transjurassienne en 2011. L’hiver dernier, il a fini 2e de la Foulée blanche. On peut encore évoquer une troisième place en coupe du monde, des victoires en coupe d’Europe ou championnats de France… Mais ce n’est pas le Benoît Chauvet “sportif de haut niveau” dont nous vous proposons l’interview.
Le skieur est aussi un auteur de nouvelles et un aventurier. Avec sa soeur Clara, il a parcouru 3 500 km en rollerski l’été dernier, soit un tour de France.
Benoît Chauvet, le livre que vous venez de signer, Et sinon vous faites quoi dans la vie ?, va être réédité. Etes-vous surpris par ce succès ? Vous signez 25 nouvelles. Qu’est-ce qui vous plaît dans ce format ? En fait, au fil des pages, vous soulignez le fossé qui existe entre l’image que se font les gens du ski de fond et du sport de haut niveau et la réalité que vivent les sportifs et les athlètes de haut niveau. Comment est-on arrivé à une telle incompréhension ? Que faudrait-il faire pour y remédier ?
Succès est un bien grand mot. J’ai fait un premier tirage à 500 exemplaires, je suis en train d’écouler le dernier carton. 500 exemplaires, c’est en général les tirages que font les maisons d’édition pour les nouveaux auteurs. Dans ce sens, oui, je suis plutôt satisfait de les avoir pratiquement écoulés. Par contre, on peut commencer à parler de succès lorsque l’auteur dépasse les 6 000 exemplaires, et je suis encore loin du compte. Mais je n’imaginais quand même pas écouler mon stock si rapidement, et ce malgré une diffusion très faible.
Ce qui n’est pas évident dans l’écriture, c’est de trouver une trame, et de la respecter tout en tenant l’attention du lecteur. Mais l’avantage des nouvelles, c’est leur simplicité, leur durée de lecture, et si l’une ne plaît pas, on peut passer à la suivante sans mettre le livre à la poubelle !
Question ambiguë… J’imagine que ce décalage vient du fait que le spectateur ne s’intéresse pas au sport en lui-même, mais plutôt à l’image du sportif. Globalement, un sportif en réussite deviendra médiatisé, et l’intérêt du grand public ira de paire avec cette médiatisation. Il suffit de voir comme les sports absents de champions tombent dans l’oubli.
On a aussi une image ringarde du ski de fond, qu’il convient de moderniser. Et donc de médiatiser davantage.
Euh… Changer notre approche globale, intéresser les jeunes au sport, à sa pratique, se calquer sur les systèmes éducatifs étrangers… (en Allemagne, l’après-midi est consacré aux loisirs). Il faudrait que les médias s’intéressent davantage aux sports plus confidentiels, et pas seulement en période olympique.
Autre cliché contre lequel vous luttez : un sportif ne saurait pas écrire, ni lire… de vrais livres. Comme si le sport ne pouvait se marier avec une vie intellectuelle.
Non, bien sûr, ce n’est pas toujours le cas. Mais parfois, quand on voit que certains athlètes millionnaires se mettent en grève alors qu’ils défendent des valeurs, un pays, et vous sortent ensuite des arguments sans queue ni tête, moi, je me pose des questions…
On vous sait aventurier. Cette année, vous avez réalisé un tour de France en ski à roulettes avec votre sœur Clara. Avec le recul, que vous reste-t-il de ce périple ? Plus généralement, que garde-t-on d’épopées comme celle-ci ?
Ce que j’aime dans ce genre de périple, c’est l’aventure qui en découle. On vit au jour le jour, au rythme des rencontres, des imprévus, et c’est ça qui est fantastique. On se laisse guider par nos envies du moment, tout se joue sur un choix momentané, entre hasard et instinct, qui va nous amener à rencontrer des personnes et des paysages inattendus.
Déjà un autre projet en tête ? Sur votre site, on a découvert un autre Benoît Chauvet. Une vidéo vous montre assis devant un piano, chantant Mad World, de Gary Jules, une reprise des Tears for fears, groupe célèbre des années 80. Là encore, envie d’aller plus loin ? A cœur vaillant rien d’impossible : cette devis de Jacques Cœur vous convient-elle ? Ou préférez-vous : La foi déplace des montagnes ? Ou encore : Qui veut peut ; et qui ose fait ?
Oh, pour les autres projets, ce sera une question de temps, d’opportunité. Et j’ai un peu tendance à prévoir les choses au dernier moment. C’est aussi ça, l’aventure. Je n’aime pas ce qui est trop planifié.
L’apprentissage du piano m’est venu comme un besoin obsédant il y a six ans. Je suis autodidacte, mais aidé par quelques années de pratique du violon dans ma jeunesse.
Après le violon, j’avais arrêté la musique pendant huit ans, et le besoin est revenu. Je fais de petites compositions de temps en temps, il y en a une que je vais finaliser d’ici quelques jours, ça sera ma première, je n’attends pas grand-chose, si ce n’est de pouvoir le partager
C’est marrant, j’aime bien utiliser ces trois-là… Une grande partie de notre vie se joue sur nos convictions, notre courage. J’aime l’idée de vivre sa vie par passion, et de vivre jusqu’au bout chacun de ses rêves.
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Benoît Chauvet