BIATHLON – A l’occasion des championnats de France de biathlon d’été, à Arçon, Anaïs Bescond fait le point sur sa blessure contractée cet été. La championne olympique évoque ses attentes lors du Samse Biathlon Summer Tour et se projète sur le début de saison.
« Non, je ne suis pas complètement rétablie »
- Anaïs Bescond, vous avez contracté une blessure au cours de l’été. Etes-vous complètement rétablie? Quel est votre état de forme actuel ?
Non je ne suis pas complètement rétablie. J’ai toujours besoin d’être vigilante à l’entrainement pour l’instant, mais ça va dans le bon sens. Il est difficile de me prononcer sur mon état de forme pour l’instant, n’ayant pas encore eu de test «grandeur nature». On verra ça samedi!
- Durant votre blessure, comment avez-vous adapté votre préparation estivale?
Ce n’est pas ma première blessure et cela m’a permis d’avoir du recul, d’être relativement sereine et confiante. J’ai en effet dû adapter mon entrainement. Hormis une semaine en juillet où je n’ai absolument rien pu faire à cause de la douleur, pour le reste j’ai seulement réduit les moyens d’entrainement mais pas la qualité.
Seul le travail dans l’axe et porté m’était possible. Je me suis donc contentée de ski roues en classique, de vélo et de musculation du haut du corps. Toutefois, j’ai pu effectuer toutes mes séances de qualité avec du tir et sur roulettes. Il n’y a que peu de temps que j’ai repris l’entrainement en skating et la course à pied viendra peut-être plus tard.
- Cette blessure a-t-elle modifié vos objectifs pour la prochaine saison de coupe du monde de biathlon ?
Non, pas encore. Nous verrons cela à l’approche de la saison. C’est difficile pour moi de parler d’objectif. L’hiver dernier j’avais beaucoup d’espoirs, je sortais d’une belle saison et j’avais de beaux objectifs. Mais ils étaient trop hauts pour moi et ça a été très dur mentalement de ne pas pouvoir les atteindre.
C’est pour ça, je ne me mets pas la pression cette année, je sors d’une blessure qui m’a obligée à revoir ma préparation et même si je n’ai jamais fait autant d’heures d’entrainement dans ma carrière. Il est trop tôt pour parler d’objectif.
Mon souhait serait bien sûr d’être sur un podium tous les week-end que ce soit en individuel ou avec les filles afin que l’on engrange un maximum de confiance avant les mondiaux.
- Habituellement, l’équipe de France de biathlon effectue un stage dans le « tunnel » d’Oberhof. Cette année, vous êtes à Prémanon. Quel est votre sentiment de venir sur ce site que vous connaissez par cœur ?
On ne peut pas parler de « revenir » à Prémanon, puisqu’en fait il s’agit plutôt de ne pas quitter Prémanon pour moi! Puisque je m’y entraine tout au long de l’année!
Je n’y vois aucun inconvénient, j’aime ce site. Je trouve qu’on y fait du bon travail, et cela m’économise des voyages! Toutefois, c’est assez « bizarre » pour moi de ne pas monter sur les skis avant le mois de novembre. Il est vrai que nous nous rendions à Oberhof dans le tunnel en automne depuis de nombreuses années. Mais ce choix a été fait par nos entraineurs sans doute pour de bonnes raisons et je leur fais confiance.
« J’ai prévu de prendre le départ en skate »
- Le Samse Biathlon Summer Tour se déroule ce week-end à Arçon. Participez-vous aux épreuves? Avez-vous des consignes particulières de vos entraîneurs?
Pour l’instant, j’ai prévu de prendre le départ en skate cette fois-ci, et de tester un peu mon genou en condition de course. Ayant toujours quelques douleurs parfois, je ne prendrai aucun risque, en accord avec mes entraineurs bien entendu!
Les conditions seront compliqués ce week-end avec la pluie attendue samedi, il faudra être maligne et éviter certaines parties pièges de la piste comme les lignes blanches, toujours aussi dangereuses par temps humide.
- Cette année, la coupe du monde revient en France, au Grand Bornand, dès le mois de décembre. Pouvez-vous nous dire ce que vous ressentez de courir devant le public français?
De la fierté et un peu d’anxiété aussi. C’est tellement bien d’avoir notre épreuve à domicile, et je sais que les athlètes étrangers apprécient particulièrement de venir au Grand Bornand, c’est plaisant! Par contre, il y a forcément du stress à courir devant notre public: à moi de le transformer en stress positif !

Anaïs Bescond de passage jeudi chez son partenaire…
- Quelques modifications ont eu lieu dans le groupe fille cette année, avec l’arrivée d’un nouvel entraîneur de tir, l’arrivée de jeunes biathlètes prometteuses dans le groupe mais aussi la maternité d’Anaïs Chevalier, qui tout comme vous était une cadre de l’équipe. En temps que doyenne, comment vous sentez vous dans le groupe ?
C’est vrai qu’il y a eu quelques changements cette année au niveau du staff, tout se passe pour le mieux avec un nouveau discours et une nouvelle approche. L’expérience de Franck (Badiou) n’est plus à démontrer et apporte beaucoup de sérénité à l’équipe.
Bien que je me sois un peu entraînée en marge du groupe cette année suite à ma blessure, je suis contente de l’émulation que peut apporter l’arrivée des petites jeunes dans le groupe. Il y a une très bonne entente entre les plus jeunes et les « anciennes » et on espère faire de belles choses cet hiver.
Photo : Nordic Focus / Nordic Magazine
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