D’un jour à l’autre, Anaïs Chevalier, passée de l’argent du sprint au bronze de la poursuite, n’a pas changé. Toujours pas d’euphorie débordante pour la Dauphinoise mais une joie contenue, réservée, pudique. Mais une immense joie tout de même après ce doublé de breloques glanées lors du premier week-end des 57es championnats du monde de biathlon de Pokljuka (Slovénie). Entretien.
- Est-ce une surprise pour vous de décrocher une deuxième médaille en deux jours sur cette édition des championnats du monde ?
Ce n’est pas une surprise. On ne sait jamais ce qu’il peut se passer sur des championnats du monde mais, depuis le sprint d’hier, j’étais focalisée sur cette poursuite et, pour moi, l’objectif était de jouer devant, d’aller chercher peut-être mieux que ce bronze, qui reste une médaille de bronze ! Ça aurait pu être moins bien… On l’a vu avec Hanna Sola, troisième du sprint, qui a complètement craqué. J’aurais pu le faire aussi. Je pense que j’ai tenu mon rang, c’est très bien !
- Vous étiez frustrée à la fin de la course : est-ce toujours le cas ?
C’était à chaud. J’ai été contente puis je me suis dit que, quand même, sans cette dernière erreur, j’aurais pu mieux faire. Ça n’a pas duré longtemps : sur le podium, pendant l’hymne norvégien, j’ai remis les choses dans leur contexte. C’est quand même une deuxième médaille ! Je suis contente, il n’y a plus de frustration.
« Il était hors de question d’emmener Tiril tout le tour ! »
- Lors du quatrième tour de ski, vous vous faites lâcher par Tiril Eckhoff avec qui vous partagiez la tête : était-ce voulu ?
C’est une tactique qui n’a pas fonctionné ! Je ne voulais pas faire le boulot donc je l’ai laissé passer mais je n’ai pas réussi à la suivre derrière. Il restait encore un tir et un tour donc je lui ai donné de l’air. Tiril a su en profiter parce qu’elle fait le plein derrière, pas moi. Je n’avais pas autant les armes qu’hier pour jouer sur les skis : je n’ai pas de regrets là-dessus. Il était hors de question pour moi de l’emmener tout le tour.
- Ce samedi vous vous disiez guérie des confrontations directes : comment cela s’est-il déroulé aujourd’hui alors que vous avez dû mener bataille avec Tiril Eckhoff toute la course ?
J’étais dans ma bulle. Je prenais l’information sur son tir à chaque fois. Je savais et j’entendais ce qu’elle faisait mais ça ne m’a pas perturbé. J’ai joué devant avec la pression de jouer devant et… j’ai bien aimé ! C’est quelque chose qui ne me dérange plus, que j’aime.
« Je vais aller payer mon coup au staff »
- Quand on regarde le classement des médailles, on voit que la France, avec cinq breloques, a très bien démarré ses Mondiaux…
Pour nous, c’est très bien ! Pour l’équipe, staff et athlètes réunis, faire des médailles est toujours un peu plus sympa. Des athlètes sont déçus mais, globalement, pour l’équipe, ça fait du bien. C’est très bien d’attaquer comme ça d’autant qu’il reste une deuxième semaine. C’est chouette.
- Êtes-vous déjà à penser à la suite ou voulez-vous savourer ce soir ?
Je vous avoue que j’ai envie de savourer parce que je n’ai pas pu le faire hier. On recourt mardi donc on a que demain en jour off. Je vais me poser ce soir un petit peu, je vais aller payer mon coup au staff et, demain, je vais me reposer et penser à tout ça avant de me remettre en route.
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Photos : Nordic Focus.