Biathlon : une alchimie parfaite trouvée en Italie
Excellent deuxièmes du relais mixte d’Antholz, à domicile, ce samedi, les Italiens ont montré qu’ils étaient un client sérieux au titre pour les Mondiaux de Nove Mesto (République tchèque) en février. Seulement battus par la Norvège, les Transalpins ont fait plaisir à leur public.
Déjà troisième du relais mixte d’Östersund (Suède) en début de saison, l’Italie s’affirme comme l’une des nations fortes de ce format. Avec notamment le retour en forme de Dorothea Wierer, qui reprend petit à petit ses repères après sa quatorzième place de l’individuel court vendredi.
« Aujourd’hui [samedi], j’ai beaucoup souffert sur les skis, mais j’ai au moins bien tiré. Je me sentais très confiante sur le pas de tir. Le rythme au début n’était pas très élevé, mais mes jambes ne répondaient pas aujourd’hui. J’espère que je vais bien récupérer pour demain, parce que sinon je ne sais pas comment je vais arriver à la fin de la mass-start. J’espère un miracle ! Je suis contente parce que, comme je l’ai aussi dit aux entraîneurs, pour le moment je ne suis pas au niveau des autres et j’avais peur de donner le relais avec plus de retard. J’espère vraiment que, petit à petit, la condition arrivera aussi sur les skis car ce n’est pas très agréable. En attendant, nous allons essayer de faire un programme personnalisé pour les Mondiaux, en espérant que cela va aider », a déclaré la biathlète de 33 ans au micro de Fondo Italia.
Dorothea Wierer, qui décrochait son 80ème podium en carrière sur la coupe du monde, occupait un poste qu’elle n’avait plus été habituée depuis un bon nombre d’années – en première relayeuse. C’est donc à Lisa Vittozzi que la triple médaillée olympique donnait la main, un nouveau choix payant du staff italien.
Car, oui, Lisa Vittozzi est sur une autre planète depuis quelques semaines. L’Italienne, vainqueure de la poursuite de Ruhpolding (Allemagne) le week-end dernier, s’impose comme une des grandes dames du biathlon mondial depuis le début de l’année civile.
A 28 ans, elle obtenait son 50ème podium en carrière dans l’élite. Tout un symbole pour la Transalpine : « L’atmosphère est vraiment spéciale ici. Le public et les amis qui sont sur le bord de la piste vous donnent de l’adrénaline et de la force supplémentaires. Même sur le podium, c’était spécial. La foule te donne une énergie folle que tu ne ressens nulle part ailleurs », explique-t-elle à Fondo Italia.
« Après la course de vendredi, j’avais une sorte de frustration que je voulais évacuer, poursuit-elle, en parlant de son tir debout expéditif. Ils m’ont dit que l’appareil n’avait pas réussi à me suivre. Je ne me sentais même pas excessivement rapide, mais j’avais de bonnes sensations. J’ai essayé de faire le job, mais malheureusement j’en ai raté une. Avec la balle de pioche, je suis allée assez vite et je n’ai pas perdu beaucoup de temps. Je suis fière de l’équipe, je me suis beaucoup amusée et nous avons bien pu profiter de cette journée. »
Seule ombre au tableau, le passage de témoin vers Didier Bionaz. Si la SVT n’était pas certaine que Lisa Vittozzi avait bien touché son partenaire, l’IBU a décidé de ne pas intervenir dans l’affaire, jugeant qu’il n’y avait pas suffisamment d’images claires pour sanctionner l’Italie à ce moment-là de la course.
Les garçons ont fini le travail
Suite aux deux relais fantastiques de Dorothea Wierer et Lisa Vittozzi, Didier Bionaz s’élançait en tête devant un Tarjei Boe assoiffé de victoire. Pas habitué à partir dans cette position, l’Italien a pourtant longtemps regardé dans les yeux le numéro deux mondial et a su garder son calme pour rester dans la lutte.
« Courir à domicile, c’est tellement excitant. Sur le tir couché, j’ai préféré prendre quelques secondes pour ne pas faire d’erreurs et je pense que c’était le bon choix. Ce n’était pas facile de garder mon sang-froid dans la confrontation avec Tarjei Boe, mais c’était une grande satisfaction pour moi de courir ici à Antholz », racontait le jeune italien de 23 ans à la FISI, la fédération italienne de ski.
En donnant le relais à 5 secondes de la Norvège, Didier Bionaz avait alors réussi sa part du travail. Un travail que Tommaso Giacomel finira d’une très belle manière, derrière un Johannes Thingnes Boe intouchable.
« Johannes Boe a fait un excellent tir debout, mais dès le début du relais, je me suis rendu compte qu’il avait un rythme beaucoup plus élevé que sur l’individuel. J’ai commencé à gagner quelques secondes sur les skis, mais je me suis vite aperçu qu’à moins qu’il ne fasse des erreurs, j’allais devoir défendre la deuxième position », racontait-il, lucide.
Deuxième avec cinq petites pioches ce samedi, l’Italie confirme qu’elle possède quatre athlètes de qualité à l’approche des Mondiaux de Nove Mesto dans trois semaines. Et sera, à coup sûr, l’une des nations à surveiller dans cette quinzaine qui s’annonce palpitante.
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