BIATHLON | ANTHOLZ 2020 – En remportant l’individuel d’Antholz (Italie), Martin Fourcade est redevenu champion du monde pour la première fois depuis 2017. Une libération pour le biathlète français de 31 ans.
1102 jours après. Trois ans et une semaine après sa victoire lors de la poursuite des Mondiaux d’Hochfilzen (Autriche), Martin Fourcade est de nouveau au sommet de son sport. L’individuel, ce marathon des biathlètes avec sa minute de pénalité par faute sur le pas de tir et ses 20 kilomètres à parcourir, est de nouveau sien. Après 2013, 2015 et 2016, Fourcade est champion du monde de la spécialité pour la quatrième fois. Si la saison passée a été compliquée pour le Catalan, celle-ci est complètement différente. Le soleil a remplacé la grisaille, l’or mondial les places d’honneur.
« Je suis très heureux. Le début de ma carrière a été trop beau pour que je me rende compte de la difficulté de remporter une course. Celle-là, je sais d’où elle vient. Ce sont de grosses émotions. À aucun moment, j’ai débuté le ski de fond et le biathlon pour battre des records. Mais je suis fier de rejoindre Ole Einar Bjoerndalen. L’hiver passé, quand j’ai fais le choix d’arrêter ma saison à Östersund, c’était beaucoup de doutes. Je suis heureux de m’être montré à moi-même que je pouvais revenir. C’est une belle histoire. »
(Martin Fourcade sur La Chaîne L’Équipe)
« Il fallait être Martin »
Pour remporter cette onzième médaille d’or individuelle, « il fallait être Martin », explique, rempli de fierté, son père Marcel sur La Chaîne L’Équipe. Celui qui est maintenant l’égal du grand Ole Einar Bjørndalen au nombre de sacres planétaires, revient de loin, de très loin. Pour redevenir Martin après le creux de la saison passée, il a dû travailler encore… et encore. D’abord cet été puis, aussi, entre les fêtes de fin d’année avant les épreuves d’Oberhof et de Ruhpolding, où il a rayonné. C’est effectivement en stage solo et en famille à La Féclaz (Savoie) entre Noël et la Nouvelle Année, qu’il a posé les bases de ce titre, libérateur.
Marcel Fourcade continue, sur le canal 21, le panégyrique de son fils, de nouveau sur le toit du biathlon mondial : « C’est juste fabuleux. Il nous a fait vivre des moments terribles, mais on s’en est sortis. On est contents pour lui. C’était vraiment important pour Martin de ramener l’or. On a toujours envie du meilleur, mais ce n’est pas évident, il fallait être le plus précis. Il fallait être Martin, c’est tout ! »
« Je suis très heureux pour lui »
Ce titre mondial de Martin Fourcade sonne comme une renaissance. Ce que confirme son frère Simon, entraîneur national de la relève tricolore et consultant sur La Chaîne L’Équipe. « C’est une immense joie pour Martin, je suis très heureux pour lui. S’il s’est donné le challenge de continuer c’était pour revenir au niveau qui était le sien. Il l’a fait avec ses armes et 100% de son potentiel du jour », explique l’aîné de la fratrie, ému.
« Je suis peut-être plus ému que lors de son premier titre de champion du monde »
Stéphane Bouthiaux, l’homme qui a construit l’extraordinaire biathlète qu’a été Martin Fourcade pendant sept années, était, lui aussi, très ému par la performance de son ancien poulain, allant jusqu’à déclarer : « Je suis peut-être plus ému que lors de son premier titre de champion du monde. » Rien que ça.
C’est dire si cet hiver 2019/2020 était important pour le tricolore. Il s’est assuré un 25e petit globe et une 82e victoire sur le circuit mondial. En attendant un probable huitième gros globe. Va-t-il continuer sa carrière jusqu’aux Jeux de Pékin 2022 ? « Il y a trop de choses à aller chercher sur cette fin de saison et c’est si difficile de se remettre en question après chaque course pour parler maintenant de la suite. Je suis concentré sur le relais de samedi avec les copains », disait le principal intéressé sitôt son titre acté. Réponse à la fin de l’hiver.
Photos : Nordic Focus.