Biathlon : Emilien Jacquelin satisfait de son hiver
Ce dimanche soir, l’Isérois Emilien Jacquelin s’est offert, en terminant troisième de la mass-start de la coupe du monde de biathlon de Canmore (Canada), son troisième podium de l’hiver. Revenu parmi les meilleurs biathlètes de la planète ces dernières semaines, le Villardien en profite pour terminer l’hiver à la sixième place du classement général final, au milieu des Norvégiens.
Après la cérémonie protocolaire, il s’est confié une petite dizaine de minutes lors d’une visioconférence à laquelle Nordic Magazine a assisté. Entretien.
- Vous terminez l’hiver avec trois podiums, comme la saison dernière. Cependant, le bilan que vous en faites n’est pas le même : expliquez-nous…
C’est sûr que ce n’est pas le même, ça n’a rien à voir ! L’état d’esprit n’était pas le même cette année, il était meilleur. J’y ai cru chaque jour, à chaque course j’y ai mis mon 100 % et j’ai continué à croire en mes capacités. Je savais que le chemin était long, que ça demanderait du temps pour retrouver mon meilleur niveau. Je n’ai jamais perdu espoir dont cela a une toute autre saveur que l’an dernier. Les podiums [en début de saison, NDLR] étaient arrivés presque avec facilité et c’était plus compliqué derrière.
- Vous êtes sixième du classement général final : est-ce un rang auquel vous vous attendiez ?
Je voulais jouer le top 10 en essayant de remonter dans ce classement. Sixième, si on regarde mes anciens généraux où j’ai fait deux fois cinquième et une fois septième, c’est bien. Après, je sais que j’ai les capacités pour jouer beaucoup plus haut et je sais sur quoi je dois travailler les prochains mois pour espérer mieux. Je prends déjà ce sixième rang qui casse le fameux top 6 norvégien !
- Quels sont les points sur lesquels vous souhaitez travailler ?
Comme tout le monde le voit, je peux parfois manquer de calme derrière la carabine. Aujourd’hui [Dimanche] encore, je rate des dernières balles qui s’échappent avant de finir le travail. Les émotions, ce sont autant ma force qu’un point faible. J’arrive maintenant, sur les skis, à me canaliser et à en faire une force, et il faut que je trouve la recette pour faire la même chose sur les tirs, notamment au debout. Si je suis moins performant sur les courses individuelles [sprint et individuel, NDLR], c’est lié au mental. Je sais que physiquement et techniquement, il y a tout pour viser très haut et c’est à moi de travailler sur cet aspect mental.
- Vous donnez l’impression d’être beaucoup plus apaisé depuis quelques semaines…
Le fait d’être apaisé vient aussi avec le fait d’être à peine plus confiant en mes forces. Voir chaque fois que les temps de ski et les résultats s’améliorent me permet d’aborder les courses avec un autre état d’esprit. Sur les skis, je ne me suis jamais affolé ces derniers temps et ça paye. Globalement, je me sens beaucoup plus libéré. En décembre et début janvier, il y avait encore les démons de l’an dernier qui me faisaient peur. Je n’avais tellement pas envie de revivre ce genre de moments, que je n’osais pas être à 100 % et me remettre des objectifs de performance et de résultat. Je suis beaucoup plus apaisé là-dessus aujourd’hui et je suis très content de terminer la saison là-dessus.
- Vous vous sentez prêt à repartir pour une saison d’entraînement en vous projetant sur l’hiver prochain…
Oui ! Je pense avoir trouvé un équilibre personnel qui me manquait auparavant et qui faisait que je prenais trop à cœur mes résultats. J’ai envie d’enfin assumer ce que je devais être capable de faire et ne pas jouer petit bras. C’est quelque chose qui m’a manqué les dernières années. J’ai envie de tout aligner pour viser plus haut l’hiver prochain.
- Comment avez-vous géré la frustration tout au long de l’hiver ?
En toute sincérité, il y avait zéro frustration au mois de décembre. Je n’en ai jamais trop parlé, mais en décembre, le but était déjà d’être sûr que je me sentais bien, que je n’allais pas me mettre au fond du trou. J’avais peur d’exploser en janvier et de dire stop au biathlon. J’avais cette peur présente toute la préparation et en décembre. Quand je fais sixième sur la poursuite d’Hochfilzen, c’était déjà une réelle satisfaction. J’étais plus ému que, là, sur les podiums. Cela montre bien l’état d’esprit que j’avais et avec lequel tu ne peux pas être ultra performant. J’avais besoin d’énormément de temps pour retrouver des sensations, et la confiance tant en tir que sur les skis. Là où je suis très fier, c’est qu’à aucun moment je n’ai baissé les bras et je suis resté maître de mon projet avec le staff.
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