Biathlon : Camille Bened de retour à l’entraînement
Début novembre, lors du premier jour de stage de l’équipe de France relève de biathlon sur les skis de fond à Bessans (Savoie), la Chablaisienne Camille Bened a chuté. Une cabriole synonyme de fracture du coccyx et d’épaule gauche luxée pour la Haut-Savoyarde de vingt-trois ans aux deux victoires en IBU Cup.
Eloignée des stades depuis cette mésaventure, elle a pu retrouver les joies de la glisse il y a quelques jours. Sélectionnée pour l’IBU Cup de Val Martello (Italie) prévue le premier week-end de janvier, Camille Bened a accepté de se confier à Nordic Magazine sur cette période difficile. Entretien.
- Il y a un mois et demi, à Bessans (Savoie), vous vous cassiez le coccyx et vous luxiez l’épaule gauche à Bessans : pouvez-vous revenir sur les circonstances de cet accident ?
C’était notre premier jour sur neige et il y avait beaucoup d’excitation et d’envie à l’idée de remettre les skis. Je me sentais bien, mais, malheureusement, j’ai mal lu ma trajectoire dans une descente et j’ai pris mon virage trop large. En temps normal, cela aurait pu ne pas avoir d’incidence et j’aurais simplement fini dans la poudreuse, mais, là, avec le snowfarming, j’ai comme sauté une marche… et j’ai fini les fesses contre un bloc de glace, avec une épaule déboîtée. Par chance, mon épaule s’est remise en place toute seule dès que je me suis relevée.
- Une fois le diagnostic posé, dans quel état d’esprit étiez-vous ?
Le diagnostic s’est fait en plusieurs étapes. Lorsque je suis allée aux urgences après mon accident, on m’a tout de suite dit que le coccyx était cassé, mais il y avait une incertitude autour de l’épaule. J’ai donc attendu quelques jours de plus avant de savoir qu’elle était luxée. Cela été dur dans un premier temps d’accepter que j’allais devoir renoncer à une certaine partie de la saison, sans savoir vraiment combien de temps j’allais être absente. Ensuite, j’ai su me remotiver et trouver des objectifs aux quels m’accrocher pour avancer.
- Cette blessure était votre deuxième de la préparation après le poignet au cours de l’été : avez-vous le sentiment que le sort s’acharne ?
C’est vrai que cette année a été particulièrement compliquée pour moi entre le surentrainement de l’hiver dernier, la fracture au poignet cet été et la nouvelle blessure début novembre… ça fait un peu beaucoup ! Aujourd’hui, j’ai hâte que l’année se termine pour en débuter une nouvelle et repartir sur du positif.
- Quel a été votre programme de rééducation et qu’avez-vous mis en place depuis votre blessure ?
J’ai commencé par trois semaines d’immobilisation pour mon épaule lors desquelles j’en ai profité pour partir en vacances afin de digérer tout cela. Ensuite, j’ai eu la chance d’être accepté au CERS [Centre européen de rééducation du sportif, NDLR] de Capbreton immédiatement après la fin de mon immobilisation pour commencer ma rééducation. J’ai passé trois semaines très bien entourée. J’ai remobilisé, renforcé mon épaule et repris un rythme d’entraînement. J’avais un programme soutenu, mais qui m’a permis de récupérer beaucoup plus rapidement que si j’étais restée chez moi. J’ai toujours gardé l’envie et la motivation de retrouver la compétition dès que possible.
- Où en êtes-vous précisément l’heure actuelle ?
J’ai repris le ski et le tir. Je suis très contente de pouvoir retrouver des sensations petits à petits. Je suis repartie dans une dynamique de retour à la compétition.
- Justement, vous êtes dans la liste pour l’IBU Cup de Val Martello programmée le premier week-end de janvier, mais votre participation aux compétitions n’est pas encore totalement sûre…
Pour l’instant, je ne sais pas encore comment va se passer la suite. On s’appelle régulièrement avec les coachs afin de voir au jour le jour les avancées de mes sensations et de mon état physique afin de faire les bons choix. J’espère pouvoir être de retour à mon meilleur niveau, et je vais m’entraîner pour. Bien sûr, j’aimerais pouvoir prendre le départ d’une compétition le plus rapidement possible, mais il est important aussi de respecter ma santé. Le staff a fait le choix de me sélectionner pour l’IBU Cup de Val Martello, mais j’irais uniquement si je suis prête à y être performante.
- Mentalement, cette période n’a pas dû être simple en voyant les copines briller en IBU Cup : comment avez-vous vécu cette période ?
Cela n’a pas toujours été facile… Quand on est compétitrice, c’est dur de voir les autres courir alors qu’on ne le peut pas. Mais je me suis raccrochée au fait que j’arriverais sûrement à reprendre la compétition avant la fin de l’hiver. Finalement, c’est motivant, aussi, de voir les autres filles réussir, ça donne envie de faire pareil !
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