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Biathlon : l’enthousiasme de Camille Coupé
Sacrée championne d’Europe juniors de l’individuel et du relais mixte en janvier à Pokljuka (Slovénie), la Féclazienne Camille Coupé, 20 ans, a marqué les esprits. Sélectionnée pour les Mondiaux juniors de Soldier Hollow (États-Unis), prévus à la fin du mois de février, elle revient, pour Nordic Magazine, sur ces deux compétitions. Entretien.
- Vous avez remporté deux titres des championnats d’Europe juniors de Pokljuka (Slovénie) il y a quelques semaines : le bilan est donc plutôt très bon…
Il est super positif ! Quelques mois en arrière, j’aurais bien signé pour deux médailles d’or sur les deux premières courses de l’Euro juniors. Je suis vraiment contente de cet individuel d’ouverture. Aller chercher un 20/20, ce n’était pas du tout évident et partager cela avec Jeanne [Richard], deuxième, c’était exceptionnel. Je suis fière de la manière dont j’ai géré cette course en partant tranquillement, sans m’affoler. J’ai construit ma course du début à la fin pour accélérer dans le dernier tour afin d’aller chercher le titre.
- Il s’agissait de votre premier tir parfait à l’international…
Je n’avais pas beaucoup eu l’occasion d’en faire, mais c’était effectivement mon premier 20. En plus, c’était sur un pas de tir qu’on ne connaissait pas trop avec des adversaires dont on ne connaissait pas le niveau. C’était sympa aussi parce qu’aux intermédiaires, Simon [Fourcade] nous annonçait l’écart de temps. C’était toujours réduit alors que je pensais avoir fait le boulot sur le tir ! Il y a eu beaucoup de stress sur le dernier debout, mais c’est passé et on sort toutes les deux une grosse course.
« J’ai vécu deux jours chargés en émotions ! »Camille Coupé à Nordic Magazine
- Comme sur un Samse finalement…
Pas vraiment [rires] ! Quand on a vu qu’on avait déjà 15 secondes de retard au premier intermédiaire situé 800 mètres après le départ, on s’est vraiment dit que ce n’était pas un Samse [rires].
- Et, dès le lendemain, vous doublez la mise sur le relais mixte…
J’ai vécu deux jours chargés en émotions ! Le relais mixte, c’était vraiment la plus belle expérience que j’ai jamais vécue dans le biathlon. C’était trop bien, d’autant que nous sommes très proches cette année en équipe de France juniors. On était un peu les favoris sur le papier et on a tenu notre rang en menant la course du début à la fin. C’était incroyable.
« C’était super sympa de voir que le travail réalisé lors de la préparation était concrétisé en course »Camille Coupé à Nordic Magazine
- D’autant que Jacques Jefferies a passé la ligne d’arrivée avec le drapeau tricolore en mains…
Avec Jeanne et Damien [Levet], on regardait la course sur le bord de la piste et, même si on avait une minute d’avance, on n’a pas paris le drapeau avant qu’il sorte du dernier pas de tir pour ne pas lui porter la poisse. Quand cela a été fait, on a couru chercher le drapeau à la cabane. On l’avait repéré le matin lors de l’échauffement et on s’était dit qu’il pourrait bien servir… C’était exceptionnel, surtout qu’on a tous fait une course pleine avec trois pioches seulement, sans double faute.
- Cela a dû donner le sourire à Claire Breton derrière la jumelle…
Carrément ! D’autant que, sur les deux premiers jours, il y a eu de très bons scores derrière la carabine. C’était super sympa de voir que le travail réalisé lors de la préparation était concrétisé en course.
« On rêvait de cette compétition depuis plusieurs semaines et nous sommes arrivés avec le couteau entre les dents »Camille Coupé à Nordic Magazine
- Justement, étiez-vous déçue à l’annonce de l’absence de l’équipe de France lors des trois premières étapes de la Junior Cup pour se concentrer exclusivement sur l’Euro et les Mondiaux juniors ?
Personnellement, j’étais hyper déçue parce que, l’hiver dernier, j’étais sur l’IBU Cup seniors [le Junior Cup avait été annulée à cause de la situation sanitaire, NDLR] et je me battais pour un top 30. C’était un peu dur à vivre et les coachs me disaient de ne pas m’inquiéter, que je jouerais devant cet hiver en Junior Cup. Au final, sur la première réunion au mois de mai, ils nous ont annoncés qu’on n’irait pas sur les premières étapes de ce circuit…
- Finalement, rester sur le circuit national était-elle une bonne décision ?
Je pense que c’était bien parce que le circuit national était bien fourni et on a pu valider autant de choses en France que si on avait été sur les Junior Cup. Là où cela a tourné à notre avantage, c’est que nous sommes arrivés sur l’Euro avec une fraîcheur mentale que les autres n’avaient pas. On rêvait de cette compétition depuis plusieurs semaines et nous sommes arrivés avec le couteau entre les dents.
« J’ai hâte d’y être surtout que ma famille viendra me voir, cela va être top ! »Camille Coupé à Nordic Magazine
- Comme vous l’avez dit plus tôt, l’ambiance est bonne dans le groupe : pouvez-vous la décrire ?
On est parvenus à former quelque chose de bien, avec du sens. Chacun avait sa place pendant la préparation estivale et automnale. J’ai senti une belle ambiance d’entraide, on prenait plaisir à partager les choses et pas qu’entre filles, aussi avec les garçons. Sur les championnats d’Europe, il y avait des nouveaux venus des comités et on les a directement intégrés pour qu’ils se sentent à l’aise. Pour être passée par là, je savais que c’était compliqué ! Cette cohésion de groupe a, je pense, fait la différence avec les autres équipes.
- Vous partez le 18 février aux USA disputer les Mondiaux juniors à Soldier Hollow : ce sera une première pour vous tous…
Effectivement, personne d’entre nous n’a encore traversé l’océan pour disputer des compétitions de biathlon ! J’ai hâte d’y être surtout que ma famille viendra me voir, cela va être top !
- Une compétition qui se déroulera sur un site olympique !
Cela fait plusieurs années qu’on parle de ces Mondiaux aux États-Unis, et on y est enfin ! Après mon individuel, c’était réellement un soulagement d’être parvenue à accrocher cette qualification pour les championnats du monde.
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