Biathlon : une formule mathématique pour décider du classement de la poursuite
Et si le classement des poursuites de biathlon était totalement remodelé ? C’est en tout cas ce à quoi réfléchit Rémi Servien, chercheur en biostatistiques à l’INRAE de Narbonne (Aude).
« En tant que fan de sport, je regardais une course de biathlon à la télévision et j’ai vu quelque chose qui m’a interpelé : un biathlète dans les cinq premiers au départ et finissant quinzième de la poursuite se classait juste devant un autre biathlète quarantième après le sprint. Il marquait donc plus de points alors que, objectivement, il avait fait une très mauvaise poursuite et l’autre une très bonne. Ce n’était pas très juste », explique-t-il à Nordic Magazine.
Ainsi, celui qui est originaire de Romans-sur-Isère (Drôme) a décidé, en parallèle de ses travaux à l’INRAE, de chercher un moyen de réduire l’influence du sprint sur le résultat de la poursuite. « Le sprint a énormément d’influence sur la poursuite [beaucoup plus que le temps passé derrière la carabine, le résultat du tir ou le temps passé à skier, NDLR], reprend-il. Comme on donne des points à la fin du sprint et de la poursuite et que le sprint est majoritaire au calendrier, sa place est vraiment immense ! »
C’est donc à l’aide d’une formule mathématique prenant notamment en compte les résultats des 148 dernières poursuites et récompensant les gains de places que Rémi Servien a mis en place son classement alternatif, où le premier reste vainqueur de la course dans tous les cas.
La lisibilité, principale faille de la méthode Rémi Servien
En prenant l’exemple de la poursuite du Grand-Bornand 2019, l’Audois montre que Benedikt Doll, passé du premier au cinquième rang, termine quarante-deuxième avec sa formule, mais que Simon Schempp, passé du trente-deuxième au dixième rang, termine troisième.
« Au début, en regardant les résultats, j’ai vu qu’il y avait de grandes variations, surtout pour ceux qui partent dans les premiers et perdent quelques places. Dans mon classement, ils peuvent énormément reculer. Mais, si on regarde à l’échelle d’une saison, finalement, les changements ne sont pas si énormes », révèle-t-il.
Avec ce travail de scientifique, le résultat de la poursuite est moins lié à celui du sprint. « Quelqu’un commençant quarantième, ne pourra faire que dixième au mieux avec le classement actuel. Grâce à ma méthode, il peut terminer deuxième ou troisième. Cela met un peu plus de suspense et tout le monde est concerné par la course. »
Comme l’ordre d’arrivée de la poursuite n’est pas le classement final, la lisibilité pour le grand public est la principale faille de la méthode mise en place par Rémi Servien. Un travail d’ailleurs récemment publié dans les colonnes du Journal of Sports Analytics.
La publication complète (en anglais)
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1 Commentaire(s)
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Ledahu39
27/06/2022 à 13 h 13 min
Etablir une loi inutilement compliquée pour mieux valoriser les performances de la seconde course « La Poursuite » en omettant que ce qui fait la beauté de cette course c’est la clarté de la situation à tout moment sur la piste (position sur la piste = position au classement de la course) et les changements de position que l’on peut voir en live (au pas de tir ou sur la piste). Tant pis pour celui qui a loupé son « Sprint » et qui part avec un handicap dans la seconde course; ainsi est faite et connue la règle du jeu.
Tanguy
29/06/2022 à 3 h 36 min
Bin exactement….autant le sprint n’est pas la plus télévisuelle des épreuves mais on le regarde justement pour ce qu’il implique pour la poursuite a 4tirs…et c’est tout le charme de ce sport…
Puis j’ai rien compris à son truc là au scientifique…mdr