Biathlon : un an et demi plus tard, Quentin Fillon-Maillet est de retour dans le top 3
Malgré un 17/20 face aux cibles après trois fautes lors de ses trois premiers passages sur les tapis, Quentin Fillon-Maillet a mis les bouchées doubles sur les skis pour aller décrocher la deuxième place de la mass-start de la coupe du monde de biathlon de Kontiolahti (Finlande).
A tête reposée après ce lot d’émotions vécu en équipe suite au succès d’Eric Perrot, le Jurassien est revenu sur sa performance dans une visioconférence à laquelle Nordic Magazine a assisté. Entretien.
- On vous imagine satisfait après cette course où vous décrochez la deuxième place grâce à une solide performance sur les skis…
Je suis content car ce sont des émotions et des sensations que j’ai envie de ressentir. Les deux dernières saisons ont été compliquées même s’il n’y a pas eu que du négatif. Depuis le début de la saison, je retrouve des sensations physiques qui sont bonnes. Je suis très content de la prestation du jour et j’espère que cela en appellera encore d’autres.
- Sur le tir, vous fautez à trois reprises lors de vos trois premiers passages face aux cibles, comment l’expliquez-vous ?
Ce n’est pas forcément la partie que j’ai préféré. J’ai visité l’anneau de pénalité qui n’était d’ailleurs pas super bien damé. Cela manque encore de confiance. Autant, sur les skis, on le sent tout de suite, mais au tir, c’est plus subtil. Je suis encore hésitant sur certaines balles et cela fait des erreurs qui coûtent assez chères. Après, c’était mieux de les louper en début de course car il y avait le temps de revenir et d’autant plus avec ma forme en ski. C’est une chose que j’aurais été incapable de faire l’an dernier.
- On vous a vu à l’offensive sur le dernier tir. Etait-ce votre volonté de mieux finir pour remonter au classement ?
Je suis content de finaliser avec un beau dernier tir. Il était important et j’étais beaucoup plus à l’attaque. De l’extérieur, cela peut donner l’impression d’une prise de risque plus élevée mais le tir était quand même meilleur. Je vais retenir ça pour la suite. Cela crée une spirale positive autour de moi collectivement comme personnellement. Je me fais plaisir et cela augure de belles choses.
- Après une préparation où vous confiez avoir retrouvé de bonnes sensations, cela vous libère-t-il d’un point de confirmer cela en coupe du monde ?
Je ne dirais pas que cela me libère d’un poids. C’est plutôt une certaine victoire sur ces premières étapes de coupe du monde. Il y avait beaucoup de doutes et, avec l’âge qui avance, on se pose toujours la question de savoir si, physiologiquement, on est encore capable d’être performant en ski. Voir les beaux temps de ski me rassure et me motive vraiment. Le tir pose encore problème et je vais essayer de corriger ça. Ce n’est pas technique mais plus sur l’aspect confiance.
« Sur le pas de tir, je ne comprends pas tout de suite que je joue le podium »Quentin Fillon-Maillet à Nordic Magazine
- A la sortie du dernier tir, vous imaginiez-vous encore jouer la victoire ?
La gagne non. La deuxième place, pourquoi pas. Sur le pas de tir, je ne comprends pas tout de suite que je joue le podium. J’ai été toute la course aux alentours de la quinzième et c’était assez surprenant de sortir troisième du dernier tir. J’ai juste vu Eric [Perrot] sortir en tête de son tir mais je n’ai pas vu qui l’accompagnait.
J’ai ensuite vu que c’était Sturla mais je connais pas ses capacités physiques du moment. J’y suis allé pied au plancher sans savoir qui était derrière moi. Il fallait que je fasse mon train pour sécuriser ma troisième place et revenir devant. Je voulais être dans ses skis avant la dernière bosse pour l’attaquer. Il y a beaucoup d’adaptation dans un dernier tour comme celui-là. Je voulais profiter de mon expérience de la semaine dernière sur le finish du relais mixte simple.
- Vous remontez sur le podium après plusieurs mois d’attente, cela doit aussi vous faire plaisir…
Cela fait plaisir mais j’étais plus à courir après de bonnes sensations physiques et des capacités de tir qu’un résultat. Maintenant que je sens qu’elles sont bonnes, je peux un peu plus me concentrer sur la concurrence et ma place dans le classement. Le bonheur vient avant tout de la récompense du travail fourni. C’était beaucoup d’émotions car partager un podium avec un collègue de l’équipe, cela crée plus de souvenirs.
- Vous finissez derrière Eric Perrot sur cette mass-start, est-ce aussi important de voir cette réussite collective ?
Voir Eric mettre le maillot jaune, cela fait plaisir pour lui. Je connais la sensation de la mettre pour la première fois en carrière et c’est un moment fort. C’est une belle victoire d’équipe et je félicite Eric qui a montré et confirmé ses gros capacités. De me punir en voyant la réussite des autres ne m’apporte rien. J’étais content quand Emilien a gagné et de même pour Eric. Cela sert dans l’intérêt de tout le groupe et c’est une motivation supplémentaire. Je n’ai aucune raison de jalouser la performance des autres. Quand je loupe une course comme le sprint, je ne peux m’en prendre qu’à moi-même. Quand je réussis une course, je veux qu’on le partage avec mes coéquipiers.
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