Biathlon : les raisons de la fin de carrière de Matéo Gardoni
Alors qu’il avait déjà repris l’entraînement aux côtés de ses coéquipiers du comité du Lyonnais – Pays de l’Ain pour préparer le nouvel hiver, Matéo Gardoni a finalement décidé de mettre un terme à sa jeune carrière. Vice-champion de France U22 de la mass-start à Bessans (Savoie) en avril dernier, le biathlète aindinois se lance dans un nouveau projet. Une décision sur laquelle il est revenu avec émotion au micro de Nordic Magazine.
- Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à arrêter alors que vous étiez en plein cœur de votre préparation ?
Je m’étais bien relancé pour refaire au moins une saison. Comme cela s’était bien passé à Bessans, ça m’avait remotivé. J’ai attaqué les stages et j’ai terminé mon Bachelor en marketing en même temps. Vu que j’ai fait toutes mes études à distance, je cherchais à avoir du concret. J’ai donc voulu faire un Master en alternance. Dans ma recherche, j’ai essayé de négocier beaucoup d’aménagements, que j’ai obtenu, jusqu’au jour où j’ai envoyé un message à une entreprise du milieu pour savoir s’il était possible de faire quelque chose. Le responsable m’a appelé et m’a proposé un poste, mais il m’a immédiatement dit que ce n’était pas compatible avec le haut niveau. J’ai donc pris un peu de temps pour y réfléchir avant de faire le choix d’arrêter le biathlon et saisir cette opportunité.
- Etait-ce quelque chose d’important pour vous de garder un pied dans ce milieu du biathlon ?
Ce qui m’a fait pencher pour l’entreprise est que je garde un pied dans les études tout en restant dans le monde du biathlon même si je ne le pratique plus à haut niveau. Si c’était une entreprise d’un autre domaine, je n’aurais pas hésité et j’aurai refusé. Au vu de l’opportunité, je ne pouvais pas la laisser passer. D’autant plus que rentrer dans ce type d’entreprise est très difficile. Je me suis vraiment questionné durant une grosse semaine. Cela n’a pas été un choix facile.
- Continuez-vous à vous entraîner régulièrement ?
Je me suis toujours dit que le jour où je ne prendrais plus de plaisir, j’arrêterai. Mais ce n’est pas le cas aujourd’hui. Je suis passionné de trail et je vais tenter d’aller chercher un haut niveau dans cette discipline car c’est un sport qui est moins chronophage pour s’entraîner, à la différence du biathlon. Je suis obligé de faire du sport car j’ai fait cela toute ma vie. Je ne me vois pas rester sans rien faire. Il faut aussi que je garde un minimum de condition physique pour mon travail.
- Vous arrêtez votre carrière en tant que vice-champion de France de la mass-start : est-ce une manière de mettre un joli point final à cette aventure ?
C’est la décision la plus dure que j’ai eu à prendre. J’ai encore les émotions de Bessans en tête. Je me dis que j’arrête sur le meilleur résultat de ma carrière. On ne peut pas savoir ce qui ce serait passé après, mais il vaut mieux arrêter sur ce genre de moment que de continuer et finir dégouté de mon sport. Je suis content de ce que j’ai fait. Je n’ai que des bons souvenirs en tête. C’est un peu un « signe » qui me dit qu’il ne faut peut être pas faire plus. J’ai demandé des conseils à beaucoup de personnes avant de faire mon choix car j’en avais besoin.
- Avez-vous des regrets concernant votre carrière, comme ne jamais avoir concurru à l’étranger avec la combinaison tricolore ?
Ne pas être allé à l’international, je ne dirai pas que c’est un regret. Pour moi, il ne faut pas en avoir au moment d’arrêter et encore plus avec la manière dont je le fais. Alors oui, dès qu’il y a eu des sélections et qu’ils en prenaient quatre, j’étais cinquième mais d’un autre côté, il faut accepter cela. Je suis content de ce que j’ai fait et de tout ce que j’ai appris. Cela m’a fait tellement fait grandir qu’il n’y a pas de regret.
La boucle est bouclée et cela ne « s’arrête pas ». Je vais travailler dans ce domaine et c’est juste un nouveau chapitre du même livre. Pour moi, c’est une continuité. Je veux remercier ma famille pour tous les engagements qu’ils ont pris, mon comité, mes entraîneurs et notamment Bastien Cerdan. Je remercie aussi tous mes partenaires que sont Rossignol, Mac Sport, le département de l’Ain, Haut-Bugey Agglomération, Ain’ des Gonflables et Sponser Sportfood.
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