Biathlon : Eva Laine sort d’une période difficile
Les derniers mois de la carrière de la biathlète savoyarde Eva Laine, 21 ans, n’ont pas été des plus évidents. Après une saison 2023/2024 marquée par des top 10 en Junior Cup, elle avait gagné sa place en groupe Excellence 2030. Seulement, une tendinite au tendon d’Achille est venue arrêter sa progression.
Si elle a participé, notamment, aux championnats d’Europe juniors l’hiver passé, elle a dû mettre un terme prématuré à son exercice à cause des douleurs. Quelques mois plus tard, Eva Laine, qui évoluera cet été au sein de l’Equipe Savoie Nordique, se confie longuement à Nordic Magazine. Entretien.
- Début mars, vous annonciez mettre un terme prématuré à votre saison pour soigner votre tendon d’Achille. Pouvez-vous nous expliquer de quoi il en retourne ?
Tout a commencé par une tendinite au tendon d’Achille qui s’est aggravée au fil du temps. L’inflammation chronique a fini par provoquer une excroissance osseuse, ce qu’on appelle la maladie d’Haglund. C’était devenu très douloureux, et j’ai dû me faire opérer le 4 avril 2024. Après l’opération, j’espérais pouvoir reprendre rapidement, mais les douleurs ont persisté. Cet hiver, comme rien ne s’améliorait, j’ai passé une IRM, et c’est là qu’on a découvert une fissure tendineuse. A ce moment-là, j’ai donc décidé de mettre un terme à ma saison pour pouvoir me soigner correctement.

- Comment allez-vous à l’heure actuelle ?
Je suis entrée dans une phase de rééducation prévue sur 6 mois. J’ai pu reprendre l’entraînement : je fais du vélo, de la musculation, de la natation et de la marche. L’objectif, pour l’instant, c’est de ne plus avoir de douleur dans toutes mes activités quotidiennes et sportives. Le but est aussi de pouvoir reprendre le ski-roues et la course à pied progressivement.
« Ce qui a été particulièrement dur, c’était de voir les autres tout faire normalement »Eva Laine à Nordic Magazine
- Cette blessure a impacté votre hiver passé alors que vous sortiez d’un été en collectif Excellence 2030. A quel point cela a-t-il été frustrant pour vous ?
D’abord, je voudrais dire que cet été a été l’un des plus difficiles de ma carrière. Je vivais entre la rééducation et des entraînements sans cesse adaptés. J’ai passé deux séjours de trois semaines à Capbreton, mais les douleurs restaient présentes, comme si mon corps refusait d’avancer. Ce qui a été particulièrement dur, c’était de voir les autres tout faire normalement. Elles enchaînaient les séances et progressaient pendant que, moi, je devais adapter chaque mouvement et chaque séance. J’ai repris le ski-roues très tard, et je n’arrivais même plus à suivre les filles de mon groupe.

- Ensuite, la saison a suivi ce schéma…
L’hiver a effectivement été à l’image de cet été : frustrant et en dents de scie. Je ne pensais même pas pouvoir prétendre à des sélections internationales, donc les quelques compétitions que j’ai faites, même si elles étaient loin de mes attentes, ont été presque une victoire. Globalement, cette période m’a forcée à apprendre la patience, à accepter de ralentir et à écouter vraiment mon corps. C’est dur, mais ça m’a changée.
« On va forcément se tirer vers le haut »Eva Laine à Nordic Magazine
- Après cela, vous n’avez pas été conservée en groupe fédéral. Etait-ce une évidence de revenir au comité de Savoie ?
Revenir à l’Equipe Savoie Nordique, ça s’est imposé naturellement. C’est un environnement que je connais bien, qui me rassure, et, surtout, c’est un cadre très structurant pour me reconstruire après une période comme celle-là. J’ai pu échanger avec les coachs, on a bien réfléchi au projet, et je suis contente de repartir ici.

- Vous intégrez un collectif hyper relevé complété par Fany Bertrand, Camille Coupé, Léonie Jeannier, Violette Bony et Thémice Fontaine. Que cela vous inspire-t-il ?
C’est un groupe vraiment solide, avec beaucoup de talent, d’expérience et d’ambition. Je suis très heureuse d’en faire partie ! On est plusieurs filles, avec chacune notre parcours, notre énergie, et je pense que ça peut créer une super dynamique. On va forcément se tirer vers le haut.
« Cette préparation, c’est une étape essentielle pour reconstruire mon corps, retrouver de la confiance, et poser des bases saines pour la suite »Eva Laine à Nordic Magazine
- Diriez-vous qu’il s’agit d’une équipe de France B ?
Oui, clairement ! Il y a un très bon niveau dans le groupe, et c’est super motivant. Trois filles ont déjà évolué sur le circuit IBU Cup, donc, forcément, elles ont plus d’expérience. Ce que je trouve génial aussi, c’est qu’on n’avait jamais été toutes réunies dans un même groupe avant. On est six filles avec des profils très différents, chacune avec sa propre histoire et son vécu. Cela crée une belle richesse et une vraie dynamique de groupe. Je sens que ça peut vraiment nous tirer vers le haut.

- Quels sont votre objectifs de la préparation ?
Le tout premier, c’est de guérir complètement. Je veux revenir forte, solide, et surtout à 100 % de mes capacités. Aujourd’hui, mon plus grand objectif, c’est de pouvoir reprendre la course à pied, ne plus ressentir de douleur, et réussir à enchaîner les heures d’entraînement sans contrainte. Cette préparation, c’est une étape essentielle pour reconstruire mon corps, retrouver de la confiance, et poser des bases saines pour la suite. Je prends le temps qu’il faut, mais je suis déterminée à revenir plus forte.
« J’espère pouvoir retrouver mon niveau, faire de belles courses et, surtout, profiter pleinement de la saison sans douleurs ni inquiétudes »Eva Laine à Nordic Magazine
- Et de l’hiver prochain ?
J’ai vraiment envie de revenir à fond et prête à donner le meilleur de moi-même. Après cette phase de guérison et de reconstruction, j’espère pouvoir retrouver mon niveau, faire de belles courses et, surtout, profiter pleinement de la saison sans douleurs ni inquiétudes. L’objectif est aussi de pouvoir performer sur le circuit IBU Cup tout en étant régulière et compétitive, course après course et tir après tir.
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