Biathlon : Chloé Chevalier deuxième du sprint d’Antholz
Pour son quatre-vingt-cinquième départ en coupe du monde, Chloé Chevalier, 27 ans depuis quelques semaines, a décroché, ce jeudi après-midi à l’occasion du sprint d’Antholz (Italie), son tout premier podium individuel. Deuxième à moins de 3 secondes de la Transalpine Dorothea Wierer, elle connaît donc son premier grand bonheur en carrière. « Je n’ai pas encore tout à fait atterri », expliquait-elle à la descente du podium, également partagé avec Elvira Oeberg.
Pour Nordic Magazine, Chloé Chevalier revient sur sa course, cette longue attente pour arriver à ce podium et son plaisir retrouvé dans la pratique du biathlon. Entretien.
- Avec les années qui passaient, commenciez-vous à désespérer d’atteindre ce fameux podium individuel en coupe du monde ?
Si j’avais désespéré, j’aurais [déjà] abandonné l’affaire. J’y croyais et je m’y accrochais. J’avais envie d’y croire. Je suis très contente de ce podium qui montre qu’il ne faut jamais baisser les bras. Je fais maintenant partie des plus vieilles [de l’équipe], mais, quand on y croit, cela peu fonctionner.
- La semaine passée, vous aviez réalisé de belles performances à Ruhpolding (Allemagne) que ce soit en individuel ou lors du relais : à l’intérieur de vous, sentiez-vous que vous étiez sur la pente ascendante ?
J’avais vraiment l’impression d’empiler des briques, mais je sentais qu’il manquait tout le temps un petit quelque chose même s’il y avait du positif à en tirer. Je me focalisais d’ailleurs uniquement sur cela. Aujourd’hui [Jeudi], avant la course, j’étais très stressée parce que je me demandais si j’allais être capable de me servir de ce que j’avais fait de bien les semaines d’avant tout en ajoutant encore du positif. J’ai réussi ! Il faut vraiment que me m’accroche à la manière. Je suis super contente du résultat, il me met du baume au cœur, mais il faut surtout que je me rappelle de la manière. C’est cela qui me permettra de reproduire [cette performance] dans le futur.
- Vous avez souvent été dans l’ombre des leaders de l’équipe de France et vous n’êtes pas passée loin de raccroche la carabine au printemps : dans ces conditions, que représente ce podium ?
Ce podium représente beaucoup de choses pour moi. J’ai souvent été dans l’ombre, mais je ne suis pas quelqu’un qui aime la lumière non plus. C’est peut-être ce qui me faisait défaut, d’aller chercher cette lumière par moi-même. Aujourd’hui [Jeudi], je me rends compte qu’on a un super groupe avec une performance collective assez incroyable. C’est chouette de pouvoir être cette fois-ci devant.
- Au moment où vous aviez annoncé la poursuite de votre carrière, en mai, vous disiez repartir pour retrouver de la passion dans la pratique de votre biathlon : on a le sentiment que le but a été atteint…
Clairement ! J’ai laissé de côté le résultat derrière lequel je courrais depuis de nombreuses années. Ce podium est la preuve que c’était la bonne solution pour prendre du plaisir dans ce que je fais. Ce n’est pas toujours facile de rester focalisée sur le plaisir parce que l’on fait de la compétition. Le résultat est important, mais la manière et le chemin à prendre le sont d’autant plus. C’est cela qui me remplit de joie. Non seulement je prends du plaisir dans ce que je fais, mais cela fonctionne. C’est tout bénef’ pour moi.
- Comment avez-vous vécu votre tir debout et votre ultime boucle de ski de fond, que vous abordez en tête ?
J’étais relativement calme sur ce tir debout. On m’avait annoncé que j’étais en tête à la sortie du couché, mais, au fur et à mesure du tour, je ne savais plus où j’en étais. Je suis donc arrivée presque décontractée sur mon debout. Quand on m’annonce de nouveau en tête après ce tir, il a fallu que je reste calme, sans paniquer et me précipiter. C’était excitant de pouvoir jouer la gagne sur ce dernier tour, cela n’a pas tourné à mon avantage, mais j’ai su gérer mes émotions, chose qui n’est pas facile pour moi.
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