BIATHLON – Ce vendredi après-midi, la France du biathlon a vibré au rythme du sprint de Chloé Chevalier. En course pour un podium, voire mieux, jusqu’au debout, elle a manqué deux cibles, terminant vingtième. Pour Nordic Magazine, la Dauphinoise revient sur cette course en forme de renaissance.
Avec son dossard barré du numéro 100, la Dauphinoise Chloé Chevalier, 25 ans, n’est pas passée loin, ce vendredi lors du sprint d’Hochfilzen (Autriche), de signer le meilleur résultat de sa carrière. Parfaite sur le couché, celui-là même qui lui avait coûté très cher une semaine en arrière, elle arrivait au debout avec le podium au bout de la carabine. Malheureusement, Chevalier craquait par deux fois, terminant vingtième mais placée pour la poursuite de samedi.
Pour Nordic Magazine, la championne du monde juniors du relais en 2015 revient sur cette course où elle est passée proche d’un grand bonheur. Elle s’épanche également sur l’absence de Jean-Paul Giachino derrière la lunette et sur la supériorité norvégienne.
- Vous êtes plutôt contente ou frustrée par votre sprint ?
Aujourd’hui, je suis satisfaite de cette vingtième place par rapport à ce qu’il s’était passé la semaine dernière. Il y a vraiment de la satisfaction, c’était correct sur les skis. Mais il y a toujours la frustration d’en lâcher deux sur le debout. Globalement, il y a beaucoup de positif.
- Comment avez-vous abordé ce dernier tir ?
Je dois dire que c’était un peu difficile. J’étais un petit peu sur la défensive, il m’a manqué un peu de relâchement. C’est rare pour moi d’être annoncée aussi haut dans le classement après le premier tir donc j’imagine que ça fait partie de l’apprentissage et que, maintenant, je ne me ferais plus dépassée par la situation sur le tir debout.
- Vous disiez plus tôt être satisfaite par rapport à votre sprint de la semaine passée lors duquel vous aviez manqué quatre cibles sur le couché : est-ce revanche ?
Non, je ne pense pas. Mon niveau est simplement plus autour de la vingtième place que comme la semaine dernière. J’ai réussi, non sans mal, à faire table rase de ce qu’il s’était passé [elle avait cliqué dans le mauvais sens, ndlr.]. Je suis restée concentrée à attendre patiemment cette nouvelle course pour montrer ce que je sais faire.
« Il m’a fallu quelques jours pour retrouver l’envie et le sourire »
- Juste après la course, vous avez dit avoir passé une semaine difficile : comme vous êtes-vous remobilisée ?
C’était difficile parce qu’en coupe du monde, on n’est pas là pour attendre patiemment dans la chambre d’hôtel. Ça faisait une semaine que je n’avais pas couru… Le temps est long. Malgré tout, j’avais des créneaux pour m’entraîner sur le stade ce qui m’a permis de rester active. Psychologiquement, ça m’a mis un gros coup de massue et il a fallu quelques jours pour que ça passe, que je retrouve le sourire et l’envie. C’est passé par beaucoup de discussions avec les coachs qui m’ont aidé à oublier ce qu’il s’était passé.
- Qu’espérez-vous de la poursuite ?
Aussi bien devant que derrière, c’est très dense. Le but sera de faire mon biathlon, faire ce que je sais faire et me faire plaisir. Ça me tiendrait à cœur de faire surtout des belles prestations au tir. Si la forme en ski reste la même, j’aurais des belles choses à espérer.
« Ça fait du bien d’entendre d’autres mots »
- Cette semaine, Jean-Paul Giachino est absent derrière la lunette : comment vous organisez-vous ?
C’est Patrick Favre, l’entraîneur des garçons, qui est présent pour nous. Il a pris le rôle de Paulo et ça se passe très bien. C’est un discours qui est un peu différent mais, en quatrième semaine avec la routine de la coupe du monde qui s’est installée, entendre d’autres mots fait du bien à tout le monde.
- Avez-vous été impressionné par les performances de l’équipe nationale de Norvège ses deux derniers jours ?
Quand j’ai assisté, un peu de loin dans mon lit, à leur quadruplé d’hier, ça m’a bluffé parce que je pensais que les Français avaient frappé un grand coup en début de course. Cet après-midi, j’étais à l’écart avec la musique sur la piste d’échauffement et quand je suis arrivée dans l’aire de départ, j’ai vu trois Norvégiennes devant. Je me suis dit : « Oh non, c’est pas vrai, ça se répète » [rires]. On sait qu’ils ont une grande équipe et, cette semaine, ils ont l’air d’avoir trouvé quelque chose au fart. Je garde espoir pour que ça nous arrive. Tout s’équilibre un jour !
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Photos : Nordic Focus.