Biathlon : les explications de Chloé Chevalier après son annonce de retraite
Depuis vendredi après-midi, et son annonce d’arrêt de carrière réalisé sur les réseaux sociaux, la biathlète dauphinoise Chloé Chevalier, 29 ans, n’avait pas repris la parole. Peu à l’aise dans l’exercice médiatique, comme elle l’avait expliqué cet automne dans nos colonnes, elle a décidé d’expliquer sa décision plus longuement ce dimanche matin dans Chalet Club, sur l’antenne d’Eurosport.
« C’est un choix qui est mûrement réfléchi, a-t-elle commencé par dire. L’annonce peut paraître surprise, mais, dans ma tête, cela fait un moment que j’y pense. Il a juste fallu franchir le cap de me lancer. Pourquoi ? Parce que j’ai l’impression d’avoir fait le tour. J’ai beaucoup donné au biathlon depuis de nombreuses années, je me suis beaucoup épanouie. J’ai eu des moments plutôt compliqués, surtout l’année dernière, et ça me tenait à cœur d’essayer de revenir au plus haut niveau. J’ai trouvé beaucoup de plaisir cette année à retrouver un groupe plus jeune. [Mais] je me suis dit que j’avais fait le tour, que j’étais heureuse et apaisée. Il est temps de découvrir de nouvelles choses. »

Si elle avait retrouvé le plaisir tant recherché ces derniers mois, Chloé Chevalier a donc, tout de même décidé, de mettre la flèche. « C’est du sport de haut niveau donc le plaisir est important, mais il y a aussi la performance, indique-t-elle. L’IBU Cup, c’est un super circuit, mais j’aspirais à mieux. Avec la densité qu’il y a aujourd’hui en France, c’était compliqué de retrouver une place en coupe du monde. C’est pas mal, aussi, de s’arrêter sur des bonnes sensations et un plaisir retrouvé, plutôt que de pousser encore le truc au risque de retomber, peut-être, dans une sorte de lassitude et de frustration de ne pas réussir à retrouver la coupe du monde. »
« L’humain a toujours été très important pour moi. C’était ça, aussi, que je ne retrouvais plus dans le sport de haut niveau »
Un autre facteur explique aussi cet arrêt décidé en plein cœur de l’hiver : le déplacement de l’IBU Cup dans des contrées lointaines. « Je me demandais si j’étais encore prête à traverser l’Europe pour faire des courses. La réponse était non. Je n’ai plus assez de motivation et d’envie pour faire du sport en compétition, avoue l’Iséroise. J’ai préféré en rester là et regarder la fin de saison depuis mon canapé. »

« L’humain a toujours été très important pour moi. C’était ça, aussi, que je ne retrouvais plus dans le sport de haut niveau, continue-t-elle. La coupe du monde, c’est génial, mais ça va à mille à l’heure. On est centrés sur notre propre performance et on n’a pas le temps de partager avec ceux qui nous entourent, comme le staff, le kiné et les coachs, parce qu’il faut être au top du top. Tout ce côté humain et chaleureux, ça commençait à me peser parce qu’il n’y en avait pas assez à mon goût. »
Pour la suite, enfin, Chloé Chevalier expliquer fourmiller d’idées et de projets. « Mais il n’y a rien de clair [pour le moment] à part de profiter et de prendre du temps, précise-t-elle. Je le mérite après toutes ces années à fond à viser un objectif. Ne pas savoir ce que je vais faire dans trois semaines, ça fait du bien ! »
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