Biathlon : Claire Breton se confie sur ses élèves, qui sortent d’un long stage à Font-Romeu (Pyrénées-Orientales)
Coach de l’équipe de France B de biathlon depuis trois ans, Claire Breton était, ces dix derniers jours, en stage avec avec ses athlètes à Font-Romeu, dans les Pyrénées-Orientales. Au bout de ce rassemblement productif disputé en altitude et terminé jeudi midi, elle s’est confiée à Nordic Magazine. Entretien.
- Comment s’est déroulé le stage de dix jours passé à Font-Romeu (Pyrénées-Orientales) par l’équipe de France B de biathlon ?
C’était le deuxième long rassemblement de la préparation. Comme c’était en altitude, il a fallu gérer cet élément-là en arrivant à Font-Romeu. Ensuite, il fallait voir où les athlètes en étaient depuis la fin du dernier stage passé à Prémanon fin juin/début juillet. Après deux semaines et demie en autonomie, on ne sait jamais trop, même si on s’appelle régulièrement, comment on va retrouver les athlètes ! Ce n’est jamais pareil de les avoir avec nous que loin de nous. Cette première partie s’est super bien passée et la seconde, c’était l’entraînement en lui-même avec une montée en gamme physique.
- Comme Simon Fourcade l’avait révélé à Nordic Magazine au tout début du rassemblement, celui-ci était très chargé…
C’est effectivement cela, mais ils sont parvenus à les encaisser et à les accepter. Même si on rentre fatigués de ce stage, ce qui est logique, c’était un super rassemblement ! Il a permis de se dépayser, de se rassembler et de créer encore plus d’esprit de groupe. Finalement, jusque-là, on avait toujours été à Prémanon, dans un environnement que tout le monde connait. Là, on était dans un lieu peu connus de tous. Cela a fait du bien à la tête et au groupe et sera assurément mis dans la colonne positive du bilan fait au printemps prochain.
« Ils sont sur la bonne dynamique ! »Claire Breton à Nordic Magazine
- Les objectifs fixés en amont du stage ont-ils été atteints ?
Oui, clairement ! Avec Baptiste [Desthieux], Julien [Robert] et Simon [Fourcade], on s’était tous dis que le plan prévisionnel de ce stage, avec pas mal de charge, allait bouger, qu’il fallait rester sur le qui-vive pour le réajuster. Finalement, on a tenu ce qu’on s’était calés ! Cela a été un stage productif. C’est vrai qu’il a sorti les athlètes de leur zone de confort et, pour certains, c’était la première fois qu’ils vivaient des stages aussi longs. A la fin, il y a eu un peu de routine qui s’est installée, de l’usure, de la fatigue mentale et physique, mais aussi de la nervosité. Cela leur a demandé de prendre sur eux pour l’aspect collectif, mais aussi dans les moments où ils n’avaient pas forcément envie de faire une séance avec du tir et du ski. Le groupe les boostent ! C’est avec beaucoup de positif qu’on repart de Font-Romeu. C’est forcément un stage qu’on aimerait garder dans l’avenir.
- Comme coach du tir, êtes-vous satisfaite de ce que vous avez observé derrière la jumelle ?
Je dirais qu’il y a eu une entrée un peu timide par rapport à ce que je m’attendais. Il y a eu des petits détails à régler qui, pour moi, auraient déjà dû l’être. Au début du stage, on leur a expliqué notre vision et ils se sont remis dedans tous seuls. Il faut qu’ils pensent encore à ces détails-là, ce n’est pas de l’acquis, mais, dès l’instant où ils commencent à y repenser et qu’ils s’impliquent dans la bonne démarche, ils savent le faire. Les cartes sont entre leurs mains et, quand ils sont en période d’autonomie, il faut qu’ils continuent à y penser. Ils ont tous des points différents à travailler et à ancrer pour le prochain stage. Franchement, à la fin, on leur a même dit qu’ils avaient réalisé de belles séances alors qu’il y a eu de la charge. Mine de rien, il y a eu une seule journée où on n’a pas tiré ! Ils n’ont pas l’habitude de cela et ont bien résisté en prenant sur eux et en y mettant beaucoup d’intention. Ils sont sur la bonne dynamique !
« Cela va les faire relativiser à certains moments et les faire grandir dans la tête pour la suite »Claire Breton à Nordic Magazine
- Surtout qu’à Font-Romeu, il y a tout pour réussir…
On était au contact de beaucoup de disciplines ! Il y avait notamment des nageurs en eau libre et le gratin du triathlon français. Ils baignaient dans un climat de haut niveau et beaucoup se sont aperçus qu’il n’y avait pas des contraintes que dans le biathlon… Cela va les faire relativiser à certains moments et les faire grandir dans la tête pour la suite, notamment dans leur projet sportif. Il faut maintenant encaisser tout cela, mais il n’y a pas de raison que cela se passe mal.
- Comment gérez-vous cette nouvelle organisation du groupe B avec Julien Robert comme binôme pour la partie tir ?
On est deux coachs sur le physique et deux sur le tir. On fait beaucoup de séances communes. Avec Julien, sur le tir, on a envie d’apporter beaucoup de choses aux jeunes. Actuellement, on est dans une période où on fait un peu toujours la même chose, mais on essaye de faire bouger quelques petits éléments pour les stimuler. Les athlètes évoluent au même moment et il y a une belle émulation. L’année se passe bien et l’organisation est bonne. Cela apporte aux jeunes d’être dans un groupe où on retrouve des seniors, des juniors jeunes et des juniors un peu moins jeunes qui tentent de passer au niveau du dessus. Cela les aide à grandir et à passer des caps, les paliers nécessaires pour monter en Junior Cup puis en IBU Cup et, enfin, en coupe du monde. C’est l’intérêt de cette organisation et je pense que c’est la bonne.
« Beaucoup d’équipes aimeraient vivre au contact du groupe A lors d’une préparation ! »Claire Breton à Nordic Magazine
- Le prochain stage, c’est à la fin du mois d’août à Bessans (Savoie), où vos athlètes vont retrouver les membres du groupe A…
Exactement ! On sait qu’il y a un gap énorme entre le plus jeune de notre groupe et un Quentin Fillon-Maillet, mais ils vont de nouveau croiser des meilleurs mondiaux, des références pour eux [cela avait déjà était le cas fin juin/début juillet à Prémanon, NDLR]. Ce sont ceux qui les ont fait rêver et, peut-être, ceux qui ont fait naître un projet dans leur tête. C’est une super opportunité pour eux. Ils auront à cœur d’observer et de demander des conseils sur certains points. C’est le but. Beaucoup d’équipes aimeraient vivre au contact du groupe A lors d’une préparation !
Rappel de la composition complète du groupe d’entraînement B de l’équipe de France de biathlon
Dames
- Camille Bened – Ski Club Chablais Nordic (Mont Blanc) 🇫🇷
- Chloé Bened – Ski Club Chablais Nordic (Mont Blanc) 🇫🇷
- Fany Bertrand – Club des Sports de Méribel (Savoie) 🇫🇷
- Sophie Chauveau – Ski Club Grand Bornand (Mont Blanc) 🇫🇷
- Camille Coupé – Club des Sports La Féclaz (Savoie) 🇫🇷
- Gilonne Guigonnat – S.C. Villard sur Boëge (Mont Blanc) 🇫🇷
- Coralie Langel – Ski Club Mont Noir (Massif Jurassien) 🇫🇷
- Océane Michelon – Bauges Ski Nordique (Savoie) 🇫🇷
- Jeanne Richard – Les Gets Ski Compétition (Mont Blanc) 🇫🇷
Hommes
- Rémi Broutier – Bauges Ski Nordique (Savoie) 🇫🇷
- Paul Fontaine – Ski Club Grand Bornand (Mont Blanc) 🇫🇷
- Théo Guiraud-Poillot – S.C. Villard sur Boëge (Mont Blanc) 🇫🇷
- Jacques Jefferies – Les Gets Ski Compétition (Mont Blanc) 🇫🇷
- Valentin Lejeune – Basse sur Le Rupt Ski Nordique (Massif des Vosges) 🇫🇷
- Damien Levet – Ski Club Grand Bornand (Mont Blanc) 🇫🇷
- Oscar Lombardot – Entente Sportive Saugette (Massif Jurassien) 🇫🇷
- Sébastien Mahon – Entente Sportive Saugette (Massif Jurassien) 🇫🇷
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