Biathlon : Julia Simon, la quatrième Française sur le toit du monde
En remportant ce samedi le gros globe de cristal de vainqueure du classement général de la coupe du monde de biathlon, la Savoyarde Julia Simon a rejoint un cercle très fermé jusque-là composé de trois biathlètes : Anne Briand, Emmanuelle Claret et Sandrine Bailly. Nordic Magazine revient sur les trajectoires de ces trois athlètes d’exception.
1995 : Anne Briand
En tous sens une pionnière. En 1992, aux Saisies (Savoie), c’est la native de Mulhouse (Haut-Rhin) aux parents professeurs d’EPS qui a passé la ligne d’arrivée du relais féminin des Jeux olympiques d’Albertville, offrant le sacre à la France et faisait entrer le biathlon tricolore dans une nouvelle dimension.
Un an après avoir remporté deux nouvelles médailles olympiques à Lillehammer (Norvège), elle gagne donc le classement général de la coupe du monde en 1995 devançant la Biélorusse Svetlana Paramyguina et l’Allemande Uschi Disl. Vétérinaire en parallèle de son sport à compter de 1993, cette grande passionnée d’environnement quitte le monde du biathlon en 1999 pour prendre le chemin de l’INRA (Institut national de la recherche agronomique). Chargée de recherche, elle publie un livre sur les OGM (organismes génétiquement modifiés) puis devient, dans les années 2000, professeure des écoles dans le Haut-Doubs.
En 2018, portée par ses valeurs écologiques, elle faisait gagner à sa classe de CM1/CM2 de l’école intercommunale de Montperreux-Malbuisson (Doubs) le prix Perrin de Brichambaut. C’est un projet portant sur les mesures météorologiques, le changement climatique et l’engagement solidaire et citoyen qui permettait cette victoire.
1996 : Emmanuelle Claret
Comme Anne Briand, Emmanuelle Claret est une pionnière du biathlon français. Pour la Haute-Alpine, tout a commencé en 1989, quand elle a intégré l’équipe de France de ski de fond, avant de bifurquer vers le biathlon en 1993. Un changement de trajectoire qui lui a souri puisque « Manue » a connu une première victoire en coupe du monde dès sa cinquième course. Son palmarès a été complété par deux autres succès, trois médailles mondiales en relais, un titre de championne du monde en 1996, sur l’individuel, jusqu’à son globe de cristal cette même saison, succédant à sa coéquipière Anne Briand.
Après sa retraite, en 2000, elle s’est reconvertie comme douanière à Pontarlier (Doubs), jusqu’à son décès prématuré, à seulement quarante-quatre ans. Atteinte d’une leucémie aiguë, Emmanuelle Claret était en attente d’une greffe de moelle osseuse lorsque la maladie l’a emportée. L’association La Sapaudia, alors présidée par le médaillé olympique Sylvain Guillaume, a souvent rappelé l’importance des dons, une démarche entreprise il y a quelques années par les biathlètes franc-comtoises Léna Arnaud, Lou Jeanmonnot et Caroline Colombo.
2005 : Sandrine Bailly
La Bugiste elle est la grande star du biathlon féminin français des années 2000. Avec un palmarès long comme le bras (quarante-trois podiums en coupe du monde, un titre de championne du monde, un gros globe de cristal et deux médailles olympiques), Sandrine Bailly est issue d’une famille où le sport est une religion. C’est à Ruffieu (Ain), petit village accroché au relief du plateau de Retord, qu’elle grandit. Débutant par le ski de fond, elle est rapidement intriguée par le tir. En 1995, c’est le début de la grande aventure pour « Sansan », qui rencontre rapidement le regretté Pascal Etienne, son ange gardien. « Il m’a fait passer de la chenille au papillon », a l’habitude de répéter l’Aindinoise.
Sandrine Bailly s’envole rapidement entre sélections en équipe de France juniors et victoire au général de la coupe d’Europe. C’est en mars 2000 qu’elle entre dans le grand monde, à Lahti (Finlande). Une quarante-neuvième place anonyme comme résultat, mais de l’expérience acquise. La saison suivante, lors de l’individuel d’Antholz (Italie), elle remporte sa première coupe du monde, à la surprise générale, avec un 19/20 au tir.
La suite ? Un titre mondial partagé avec Martina Glagow sur la poursuite et la première place du classement général en 2005, une première au XXIe siècle, des podiums à la pelle et les deux médailles olympiques partagées avec ses coéquipières tricolores. C’est après la seconde, décrochée en 2010 à Whistler (Canada), que Sandrine Bailly décide de se retirer, sans aucun regret. Maman de deux enfants, elle est aujourd’hui, et depuis la fin de sa carrière, consultante pour Eurosport.
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