Biathlon : Corinne Niogret se souvient de Kontiolahti
« Quand je pense à Kontiolahti, même si avec le temps qui passe les souvenirs peuvent se perdre, c’est l’épisode des Mondiaux 1999 qui me revient en tête. Quand on a déboulé là-bas en plein de mois de février, il faisait super froid ! Au début, franchement, cela allait et on pouvait s’entraîner dans des températures plutôt correctes. »
« Seulement, le jour de la première course, le samedi, il faisait -28°C ou -30°C. La course a été reportée, mais on n’a également pas pu courir le dimanche. Même aller dehors bien habillée était compliqué ! Je me souviens que je me me faisais des déchirures aux cuisses rien qu’en marchant dehors tellement ce froid te cristallise. »
« Ces quelques jours, on sortait donc le moins possible pour ne pas s’abîmer les poumons. Je me souviens de Raph’ [Raphaël Poirée, NDLR] faisant des intervalles en piscine, mais aussi de séances collectives de musculation ou autre. On essayait malgré tout d’aller au stade au moins une fois par jour, mais c’était très compliqué de faire du ski. On avait des cagoules, mais elles nous laissaient la figure au vent donc on avait découpé dans les manches de nos sous-vêtements de sport les yeux et la bouche pour avoir un visage totalement couvert ! Dans les gants, comme ils n’étaient pas chauffant à l’époque, j’avais mis du scotch double face avec de la couverture de survie pour couper l’air et me protéger comme je le pouvais. On aurait pu faire breveter deux, trois trucs [rires] ! »
« L’IBU, aussi, avait fait preuve d’ingéniosité en bâchant la piste à 3 mètres de haut. Ils avaient fait des feux pour que les bâches retiennent la chaleur et qu’on puisse skier sans avoir froid. On a tenté, ça réchauffait bien, mais la fumée restait sous les bâches et on ne pouvait pas respirer [rires] ! Ils ont donc débâché et, le lendemain, ils ont eu l’idée de faire tourner des hélicoptères pour réchauffer l’air grâce aux pâles. C’était également un échec et il a fallu attendre que les températures remontent, le week-end d’après. »
« On a seulement pu faire le sprint, la poursuite et le relais alors que l’individuel et la mass-start ont été reportés en fin de saison à Oslo. Quand on a enfin pu courir, il faisait meilleur, mais il y avait du vent ! Ce vent, c’étai ma hantise quand on allait là-bas. Sinon, pour cette vague de froid, l’IBU ne s’attendait pas à cela. C’est de là qu’il a été décidé de faire les Mondiaux en mars dans les pays où il existe ce risque de grand froid. »
« Personnellement, j’étais vraiment dégoûtée de la situation parce que j’avais gagné à Antholz juste avant et j’allais à Kontiolahti pour l’or. Je fais hors du top 30 sur le sprint et la poursuite. On était donc revanchardes sur le relais où on voulait une médaille et on gagne le bronze. A l’époque, d’ailleurs, il y avait aussi déjà ce grand mur caractéristique de Kontiolahti sur la piste ! Je me disais de ne pas lever la tête quand je le montais [rires]. Je me souviens enfin d’un Italien qui avait fait une course de merde (sic) et qui était aller vider un chargeur dans ses skis, qui ne glissaient pas, dans la forêt. Aujourd’hui, personne ne pourrait se permettre de le faire sans être radié à vie ! »
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