Biathlon : Corinne Niogret se souvient d’Oslo-Holmenkollen
« J’ai fait ma dernière là-bas, dans le brouillard, et ça a été annulé [rires] ! La seule course qui a été annulée de ma carrière, c’était cette mass-start… Malgré le brouillard, on avait commencé la course et j’avais fait 4/5 au premier tir couché. J’était bien classée puis ils ont dit stop quand on est arrivées pour le second couché. Ma carrière s’est donc terminée comme ça… Pour ma dernière, j’ai ainsi été confrontée à une situation que je n’avais encore jamais vécue, malgré toutes les années passées sur le circuit ! A Oslo, ça nous pendait souvent au nez, mais démarrer et ne pas finir, ça a été la seule et dernière fois de ma carrière. »
« Pour le ski nordique en général, Holmenkollen, c’est un lieu mythique. A l’époque, le 50 km d’Oslo, c’était vraiment quelque chose de dingue ! Les spectateurs passaient la semaine sur le bord de la piste par -15°C et vivaient dans des tipis. Il y a aussi ce tremplin majestueux qui tu vois depuis la ville d’Oslo. C’est vraiment génial ! »
« Les premières fois où on est allés là-bas, le biathlon n’avait pas pris en Norvège comme c’est le cas maintenant. Il n’y avait peut-être pas autant de monde autour des pistes comme ces dernières années avec des milliers et des milliers de personnes qui montent sur le site de compétition pour les trois journées. »
« Après être devenue championne du monde, Pascal Etienne et Jean-Pierre Amat, les coachs, m’ont dit que j’avais la crosse fendue… »Corinne Niogret à Nordic Magazine
« J’ai été championne du monde de l’individuel là-bas, en 2000. C’était mon deuxième titre sur ce format après 1995 à Antholz ! Ce n’était pas sur un malentendu, mais il y avait tout, ce jour-là, pour que ça aille mal et, finalement, tout s’est bien goupillé. J’ai d’abord eu un contrôle antidopage sanguin avant la course et, du coup, je n’ai pas eu le temps d’essayer mes skis. C’est Gilles [Marguet], qui venait de la Vasaloppet, qui a essayé mes skis avec le gars de chez Rossignol. C’était une paire avec des structures toutes nouvelles et je ne suis pas montée dessus avant la course. A l’époque, c’était impensable de faire ça parce qu’on choisissait nos skis nous-mêmes ! »
« Ensuite, mes essais de tir étaient laborieux, je n’arrivais pas à grouper les balles… Je me disais que c’était le stress de la course, mais après être devenue championne du monde, Pascal Etienne et Jean-Pierre Amat, les coachs, m’ont dit que j’avais la crosse fendue… »
« Ils avaient décidé de ne pas me le dire avant la course pour ne pas me stresser et ont prié tout au long de mon passage que ça tienne les quatre tirs… Pour expliquer le problème, au bout d’un moment, le bois a cassé et le canon était moins bien serré. Ils ont donc serré au maximum de ce qu’ils pouvaient faire et ont posé un cierge pour ça tienne ! Je suis donc devenue championne du monde un jour où ça aurait pu finir très mal. »
« A la deuxième place du podium, il y avait d’ailleurs la Chinois Shumei Yu. Elle était différentes des autres Chinoises puisqu’elle était grande et costaud ! Elle a fait quelques années sur le circuit et a même gagné [la mass-start d’Oslo-Holmenkollen en mars 2001]. Il y avait une équipe autour d’elle avec d’autres filles, mais elle sortait clairement du lot ! »
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