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Biathlon : le mois de janvier de coupe du monde vu par Ferréol Cannard
Tout au long de l’hiver, un biathlète tricolore à la retraite débriefera pour Nordic Magazine les différentes compétitions de la coupe du monde. C’est le Franc-Comtois Ferréol Cannard, médaillé de bronze olympique du relais en 2006 à San Sicario (Italie), qui se lance pour revenir sur le mois de janvier de la coupe du monde.
Une équipe de France féminine au top du top
« C’est à peu près la meilleure équipe de France féminine de tous les temps ! Elles sont vraiment toutes surprenantes. De l’extérieur, on a l’impression qu’elles ont toutes une grosse force de caractère, mais dans le bon sens du terme. Ce sont de grosses compétitrices. L’entraîneur [Cyril Burdet, NDLR] a dû voir cela arriver et, durant l’été, elles se sont toutes tirées vers le haut malgré les soucis d’ordre privés qu’il y a eu au sein du groupe. Chapeau à cette équipe qui prouve qu’il ne faut pas mélanger le sportif et le privé. Elles donnent la meilleure réponse et on sent qu’il y a du respect entre les athlètes qui font le mieux la part des choses entre le privé et le sportif que n’importe qui d’autre. »
« Elles m’impressionnent toutes différemment. Justine [Braisaz-Bouchet], c’est par ses capacités physiques pures, on sent que c’est elle qui a le plus gros moteur. Julia [Simon], on sent qu’elle a le plus gros mental, un secteur dans lequel elle est hyper impressionnante. Clairement, elle est un gros cran au-dessus de toutes les autres, étrangères comprises. Dès que c’est la bagarre, elle sort toujours gagnante, comme on l’a vu lors de la mass-start d’Antholz en fin de bloc de janvier. Les jeunes qui arrivent derrière, on sent qu’elles ont déjà commencé à emboîter le pas à l’entraînement cet été et que ça se confirme sur les courses. J’imagine qu’elles ont toutes des grosses ambitions à titre individuel pour les Mondiaux et, forcément, le titre collectif, leur premier, dans le viseur. Elles partiront archi favorites… avec la pancarte dans le dos. Il faudra qu’elles fassent toutes le boulot ce jour-là ! »
Une domination norvégienne masculine « jamais-vu »
« C’est clairement du jamais-vu ! En tant que spectateur lambda qui regarde les courses à la télévision, c’est moins sympa et un petit peu lassant. Avant, il y en avait un qui était tout le temps premier, Johannes Thingnes Boe. Maintenant, ils font des triplés une course sur deux. Mais ils sont les plus forts, tout simplement ! On ne va pas leur demander de faire du chasse-neige dans les descentes. »
Les Français dans le dur
« On sent qu’ils sont dans le coup pour jouer des choses. Après, les Norvégiens sont tellement au-dessus du lot et denses qu’ils monopolisent toutes les premières places. Faire un podium est un petit exploit face à eux ! Sur la mass-start d’Antholz, Quentin Fillon-Maillet n’avait clairement pas la glisse pour aller sur le podium malgré son 20/20. Quand cela se voit à la télévision, c’est que c’est archi flagrant ! Il était hyper déçu parce qu’il fait des sacrifices énormes pour être sur le podium et gagner… Cela met en colère, mais je sais qu’il sait que, s’il avait eu le même matériel que les autres, il était de sûr parmi les trois premiers. Il s’est rassuré sur ses performances. »
« Les autres garçons aussi avec Emilien [Jacquelin] qui fait deux fois quatrième à Ruhpolding. On sent qu’il est dans le coup et qu’il ne lui manque pas grand-chose pour arriver à monter sur la boîte. Face à l’équipe de Norvège, il faut simplement être parfait pour y accéder ! Alors qu’il y a des garçons très forts dans cette équipe, ne pas parvenir à monter sur le podium, il doit y avoir petit à petit une forme de doute qui s’installe… Ils savent qu’ils doivent être parfaits et peut-être que cela leur met la pression. »
Ingrid Landmark Tandrevold, dossard jaune par défaut ?
« Ingrid Landmark Tandrevold se retrouve leader du classement général au bout de ce mois de janvier. Je pense qu’elle a bénéficié des performances en demi-teinte de Justine [Braisaz-Bouchet] sur les deux dernières étapes de Ruhpolding et d’Antholz. Elle a été un peu malade, et je pense qu’avec une Justine à 100 %, la Norvégienne ne serait pas première à l’heure actuelle. Après, chez les filles, j’ai l’impression, de manière générale, que la qualité de tir s’est améliorée. La différence se fait de plus en plus à ski… tout en ayant cette qualité de tir, primordiale. »
Jeanne Richard, un premier mois en coupe du monde remarqué
« Il y a aussi eu Jeanne Richard qui arrive sur ce mois de janvier en Coupe du Monde et qui y fait sensation ! Généralement, pour la première, l’athlète, et c’est humain, a tendance à beaucoup regarder ce qui se passe autour. Cela le fait vite sortir de sa bulle. C’est rare de performer à ce point dès le début et, là, elle a enchaîné les super performances en s’installant presque en tant que cadre. De plus, elle gagne un relais ! »
Une préférence pour Justine Braisaz-Bouchet pour le gros globe
« J’aimerais bien qu’une Française gagne le général en mars ! Faire un pronostic est difficile avec Julia [Simon], qui revient très fort et qui peut encore jouer le gros globe. Justine [Braisaz-Bouchet], même si elle n’a plus le jaune, est encore totalement dans le coup. Au début de saison, elle disait qu’elle avait cet objectif dans un coin de la tête. À titre personnel, cela me ferait plaisir que ce soit elle qui sorte vainqueure de cette bagarre ! Il reste huit courses pour départager tout ce beau monde, ce qui est beaucoup et peu. »
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