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L’avènement de Lou Jeanmonnot au plus haut niveau : « C’est la classe »
« On a assisté, au début du mois de décembre, à l’avènement attendu de Lou Jeanmonnot. Pour la voir régulièrement à l’entraînement sur Arçon pendant la préparation, on voit bien, dans son engagement et sa manière d’être, que c’est devenue une femme qui sait où elle va et quelqu’un qui a trouvé son équilibre. Son travail ajouté à son talent, cela donne les performances réalisées à Östersund avec ce doublé sprint/poursuite. Je ne vais pas dire que c’est normal, mais ça me paraît être une évidence. Encore fallait-il le faire ! »
« On a l’habitude de voir des Français faire de telles performances donc je ne sais pas si elle m’a impressionné, mais c’était la classe de faire cela alors que tout le monde annonçait qu’elle était forte. Je ne suis pas impressionnée par son niveau, mais par sa capacité à le faire malgré tous les bruits et la pression autour d’elle. Elle a dû sentir le poids de tout cela quand elle avait le maillot jaune. Je me rappelle, il y a quelques années au Grand-Bornand, j’étais monté en salle de presse après le sprint masculin et Johannes [Thingnes] Boe était toujours là. Le dossard jaune, ça change la donne sur la récupération. Il faut être sacrément solide pour y résister. Il est lourd à porter ! »
« Elle a donc quand même eu le maillot jaune, ce n’est pas rien ! C’est la classe. C’était une expérience incroyable et riche qui lui servira quoi qu’il arrive. Les résultats de Lou [Jeanmonnot] ajoutés à ceux de Justine [Braisaz-Bouchet] et Julia [Simon], c’est un truc de malade ! Ce sont trois filles qui peuvent viser le général cette année et, derrière, le groupe français est juste hallucinant de niveau tandis que les jeunes Jeanne Richard et Océane Michelon sont impressionnantes. »
Le mois de décembre fabuleux de Justine Braisaz-Bouchet : « C’est devenu une grande »
« Pour le coup, j’ai été très impressionné par son week-end réalisé à Lenzerheide. Sur les skis, elle était à son niveau, supérieure aux autres, donc il n’y avait rien d’étonnant, surtout sur des pistes terribles comme celles de ce stade. C’est fait pour elle là-bas, mais gagner trois courses de suite comme elle l’a fait, c’est assez monstrueux ! Elle a assumé jusqu’au bout et je pense qu’elle a passé un cap. C’est devenu une grande. J’ai revu son dernier tir de la mass-start et wow, c’était magnifique et construit. »
« Il y a cet effet maman connu de tous les parents : quand tu as un petit boutchou à la maison, ta vie change radicalement. Par rapport à la vie de famille, tous les déplacements pour les stages, les entraînements et les compétitions sont des sacrifices. Quand elle est au épart d’une course, elle sait donc pourquoi elle y est et y met du sens. Elle est déchargée de cette pression qu’elle pouvait avoir auparavant et elle se réalise. Elle n’invente rien et fait ce qu’elle sait faire. La sérénité, ensuite, fait que ça déroule. »
« Je ne suis pas étonnée que ce retour au plus haut niveau si rapide. La première qui l’a fait, c’est Liv Grete Skjelbreid quand elle était avec Raphaël Poirée. Elle était revenue encore plus forte, avec plus de détermination et de force mentale. Je ne suis donc pas étonné de voir Justine [Braisaz-Bouchet] revenir si vite. C’est juste un message génial pour les femmes et c’est un exemple de plus qui prouve que c’est possible de le faire. »
Julia Simon et le retour de son « caractère de guerrière »
« On connait Julia [Simon] et son caractère de guerrière. C’est une fille qui est revenue avec les crocs après son lancement compliqué et, là, on retrouve une Julia [Simon] qui va très vite être capable d’aller cogner devant. Je me mets à sa place : elle a été seule tout l’été et il a fallu qu’elle revienne dans le groupe. C’était une charge mentale incroyable avec des questionnements immenses tout le temps dans sa tête. J’imagine qu’en livrant ses faiblesses mentales après l’individuel d’Östersund, elle s’est déchargée de tout cela pour repartir au combat et mettre ses forces en avant. »
Une bataille serrée pour le général : « J’aimerais bien que ça fasse un gros suspense jusqu’au bout »
« En face des Françaises, il y a, je trouve, Ingrid Landmark Tandrevold qui est balèze côté norvégien. Derrière elle, il y a des jeunes qui arrivent un peu de nulle part comme Juni Arnekleiv et Marit Ishol Skogan. Cela donne une grosse équipe qui va matcher sur les relais. Ensuite, il y a les sœurs Oeberg, Franziska Preuss et Lisa Vittozzi qui vont venir jouer les places tout devant. Pour la beauté du spectacle, j’aimerais bien que ça fasse un gros suspense jusqu’au bout de la saison ! »
Le retour des Allemandes : « C’est très bien que le biathlon allemand revienne aux affaire »
« Cela fait deux ans que Sverre Olsbu Roeiseland et Uros Velepec sont dans le staff. Mark Kirchner est parti et cela a dû enlever une part de l’ancien système allemand très vieillissant. Les nouveaux, eux, ont dû apporter de la modernité dans la manière de faire ! C’est très bien pour le biathlon que l’Allemagne revienne aux affaires avec, chez les filles, plusieurs podiums dont le maillot jaune en Suède de Franziska Preuss. Je serais super curieux de voir la manière dont ils ont bossé depuis deux ans. »
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