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L’ultra domination norvégienne : « C’est hallucinant »
« Le truc qui me choque, c’est que Vetle Sjaastad Christiansen est obligé de sortir du groupe coupe du monde ! Ils veulent faire monter Johan-Olav Botn pour l’essayer en coupe du monde et c’est le septième mondial qui en fait les frais… Vebjoern Soerum, quinzième du général, lui, il est presque mort pour cette saison sur le plus grand circuit. C’est hallucinant. Il n’y aura bientôt plus de places face à eux. Que faire pour les contrer ? Heureusement qu’il y a un peu les Suédois et les Allemands pour venir les embêter régulièrement. Les Français, eux, sont en attente en deuxième rideau. »
« Dire que les Norvégiens sont impressionnants, ce n’est même pas suffisant. J’en parlais récemment avec Florence [Baverel, sa compagne championne olympique 2006, NDLR] et on se disait que cette densité était incroyable. Avoir du monde est une chose, mais de cette qualité, c’en est une autre ! C’est affolant. Le quatorzième Norvégien est peut-être le cinquième Français… La maîtrise de l’entraînement qu’ils ont est folle. Je pense que Siegfried [Mazet] a amené une rigueur dans leur manière de faire et un plus mentalement pour rendre les mecs combatifs jusqu’à la mort. Techniquement, sur les skis, ils sont monstrueux. »
L’hommage à Johannes Thingnes Boe : « C’est un génie »
« Son début de saison un peu de deçà, je dirais que c’est du Johannes [Thingnes Boe] tout craché ! Il arrive sur les premières courses en se disant qu’il faut s’y mettre, il sort des punchlines puis se met en route. Tu ne peux rien faire comme ce mec-là, c’est un monstre ! C’est un génie comme Usain Bolt ou Martin Fourcade. Ce sont des mecs qui ne sont pas de notre monde. Ce sont des exceptions et c’est chouette de pouvoir les voir à la télévision. »
La stratégie de l’équipe de France au tir : « Hyper osé et très audacieux ! »
« J’ai parlé de leur stratégie au tir, rapide et engagée, avec Jean-Pierre Amat [leur coach de tir, NDLR]. Je trouve cela hyper osé et très audacieux ! Personnellement, j’aurais le sentiment de tenter le diable à chaque fois. Après, c’est un projet à long terme avec 2026 dans le viseur. Il faut être confiant et patient dans cette optique, mais, aujourd’hui, évidemment que cela fait peur ! Ils sont derrière la carabine et tu as l’impression qu’ils ne visent pas. On voudrait qu’ils prennent leur temps, mais c’est leur stratégie d’engager et ils maintiennent cela en ne remettant rien en cause. Dans leur tête, limite qu’ils savaient que ça pouvait ne pas fonctionner tout de suite. »
« Bien sûr qu’on voudrait les voir tous devant, mais ils sont aussi à une vingtaine de secondes sur les skis donc il faudra également aller creuser là-dessus. La glisse, en tout cas, va vraiment bien, ce qui est apaisant. Pour revenir au tir, ils sont rentrés dans un truc où tu sors réellement de ta zone de confort. J’ai vu Oscar [Lombardot] s’entraîner à Arçon et je me demandais comment ils allaient faire pour balancer des tirs comme ceux-là en course où il y a les émotions et l’enjeu en plus. J’ose espérer qu’ils sont dans une phase où tout est en train de s’aligner et que la mayonnaise va vite prendre. J’ai le sentiment que, pour eux, c’est le seul moyen d’aller chercher la gagne. Ils sont en mission et sont partis pour jouer. On ne peut pas leur enlever ce courage. »
Tarjei Boe toujours au sommet : « Il vit sa passion et s’amuse »
« C’est top de le voir retrouver le très haut niveau et c’est un beau message pour les gens voulant persévérer. Avec la pression qu’il a, comme son frère, il est très détaché en se marrant tout le temps. Il vit sa passion et s’amuse. Tarjei [Boe] est amoureux de son sport et il n’est pas si vieux que cela ! Ce n’est pas tant le corps qui te dit de t’arrêter, mais ta tête. Aller chercher des secondes par ci, par là, aller tous les jours à l’entraînement malgré les gamins, ce n’est pas rien. Il a trente-cinq ans et vient encore cogner tous ses copains sur le sprint d’Hochfilzen pour prendre le dossard jaune, son premier en douze ans. J’adore ! »
L’incident Sturla Holm Lægreid : « On ne peut pas jouer avec cela »
« Sur le circuit national, on parle beaucoup de sécurité depuis le début de la saison et c’est tellement important. En 1994, j’ai été témoin d’un accident mortel à Tignes et, depuis ce jour-là, la sécurité est quelque chose d’hyper important pour moi. Dès que je vois quelque chose qui ne va pas, je réagis tout de suite. Je sais que c’est une arme mortelle et qu’on ne peut pas jouer avec cela. »
« Ce que Sturla [Holm Lægreid] a fait, ça peut arriver à tout le monde. Le seul truc qui me paraît bizarre, c’est que, normalement, tu sens quand tu engages une balles quand tu fais ça des milliers de fois tous les ans. S’il l’a fait, c’est forcément qu’il n’a pas senti cette balle, mais ça fait froid dans le dos. Je pense à lui et à ce qu’il s’est passé dans sa tête quand il a tiré la balle… On peut être sûr qu’il ne le fera plus et qu’en équipe de Norvège, ils vont tout vérifier. »
Sebastian Samuelsson : « Il va venir embêter les Norvégiens »
« C’est un mec qui pouvait venir jouer le titre au classement général jusqu’à cette maladie. Avec trois courses non disputées, je n’en suis plus si sûr même s’il va venir embêter les Norvégiens cet hiver. Les Allemands, aussi, se sont prouvés qu’ils pouvaient le faire. »
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