Biathlon : Cyril Burdet se confie après le stage norvégien
Rentré en France dimanche soir après le stage de l’équipe de France de biathlon passé en Norvège et terminé par les compétitions du Blink Festival, Cyril Burdet, nouveau coach des féminines, est véritablement entré dans le vif du sujet à cette occasion.
Après les dix jours de travail norvégiens, celui qui entraînait auparavant des fondeurs a accepté de se confier à Nordic Magazine, comme il l’avait fait il y a deux mois après le tout premier stage de l’été. Entretien avec un coach en pleine réadaptation.
- Après le premier stage de l’été à Beaulieu (Haute-Loire) vous expliquiez prendre vos marques : où en êtes-vous à votre retour de Norvège ?
Dans le coaching, je me sens enfin en place ! On commence à avoir nos marques aussi bien du côté des filles que du mien. J’ai une vision plus claire du projet de chacune, les projets individuels sont plus évidents pour moi, comme le projet collectif, qui prend forme. Chacun et chacune au sein du groupe commence à comprendre le mode de fonctionnement. On est réellement en action et au travail depuis ce stage passé en Norvège. Avant, c’était consacré à la prise de contact et à la compréhension. Là, on est réellement au boulot de manière efficace.
- Êtes-vous complètement parvenu à vous réadapter au biathlon après de nombreuses années passées en tant que coach en ski de fond ?
Il y a beaucoup de choses dont j’ai pris conscience sur les trois premiers stages. C’est sûr que, sur pas mal de détails, cela va encore prendre pas mal de temps sur des adaptations. Par contre, j’ai bien mesuré l’impact de la concentration et du tir sur certaines séances physiques et d’intensité. Dans l’esprit, je commence gentiment à composer des séances de biathlon plutôt que des séances de ski de fond associées à du tir. Je ne suis pas inquiet pour la suite d’autant qu’avec Paulo [Giachino, coach du tir, NDLR], je commence à bien saisir ses demandes par rapport à l’exigence d’un tir de compétition. Petit à petit, on met en place des choses qui satisfont tout le monde.
- Quelle était la trame du stage de dix jours passé en Norvège ?
Le gros du stage était orienté vers les compétitions du Blink Festival. C’était la raison pour laquelle on est allés là-bas, pour faire de la confrontation avec une partie des meilleures mondiales. Pour nous, il n’y avait pas forcément d’enjeu de performance et de résultat, mais on a préparé ce tir de confrontation et les formats de course particuliers proposés à Sandnes. Il y avait donc une première partie de stage orientée sur le travail, le foncier habituel de l’été, et une deuxième tournée vers les courses du Blink.
- Êtes-vous satisfait de ce que vous avez pu voir de vos athlètes ?
Avec la chaleur actuelle en France, on ne peut qu’être contents d’avoir pu s’entraîner dans des conditions optimales entre 15 et 18°C. Après, il y a eu les compétitions disputées dans des formats inhabituels qui ont permis d’apprendre à gérer les aléas, les changements d’horaires, etc. Les filles se sont trouvées plus ou moins à l’aise là-dedans.
- A la suite du premier stage de l’été, vous aviez expliqué à Nordic Magazine avoir pris en main un groupe homogène : cela s’est-il confirmé en deux mois ?
Complètement ! Celles qui sont montées du groupe B [Caroline Colombo, Paula Botet et Lou Jeanmonnot, NDLR] sont proches à l’entraînement des cadres de l’équipe [Julia Simon, Chloé Chevalier, Justine Braisaz et Anaïs Chevalier, NDLR]. Cela s’est confirmé au Blink puisque c’est Lou qui fait la meilleure course lors des mass-starts. Le groupe est homogène à l’entraînement, donc c’est facile à driver.
- Finalement, avec l’absence de Justine Braisaz à Beaulieu puis celle d’Anaïs Chevalier en Norvège, vous n’avez pu compter qu’une seule fois sur un groupe au complet : est-ce gênant ?
A Prémanon, on en avait profité pour travailler les objectifs collectifs. Donc Anaïs et Justine connaissent cela. Parmi les axes de travail, il y a, bien sûr, de prendre en considération le projet collectif et le fonctionnement individuel. Entre une Anaïs, mère de famille, et une Paula [Botet], qui déboule des B, il n’y a pas les mêmes contraintes. On va faire en fonction de tout cela.
- Diriez-vous que ce que vous observez depuis le lancement de la préparation est de bon augure avant l’automne ?
Je ne suis vraiment pas inquiet pour la préparation. Tout se déroule bien, il n’y a pas de pépins physiques majeurs et la trajectoire est bonne avec un groupe investi dans l’homogénéité. Elles sont projetées sur une préparation de qualité. Ensuite, pour l’hiver, on en est encore bien trop loin pour tirer des conclusions. Là, sur le Blink, les résultats servaient juste à valider certains points techniques. Je suis plutôt confiant dans la qualité de ce groupe.
- On sent que vous vous épanouissez dans votre nouveau rôle…
Ah oui ! J’avais besoin de nouveauté et d’un autre challenge. Je suis en plein dedans ! Je dois appréhender une nouvelle discipline et je me rends compte qu’il y a beaucoup d’adaptation, voire de réinvention, ce qui est génial, à faire par rapport à mes habitudes. Découvrir sept nouvelles personnalités différentes et partir d’une page blanche, j’adore cela ! Je prends beaucoup de plaisir là-dedans.
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