BIATHLON – Depuis lundi, et jusqu’à ce vendredi, Camille Coupé, 18 ans, nouvelle venue dans les groupes nationaux français de biathlon, est en stage au CNSNMM de Prémanon (Jura). Pour Nordic Magazine, la Savoyarde revient sur ce rassemblement où les règles de distanciation sociale sont légion.
Les collectifs jeunes/juniors et de l’équipe de France B de biathlon sont en stage du côté du stade des Tuffes de Prémanon (Jura) jusqu’à ce vendredi. Pour ce premier rassemblement estival, les règles de distanciation sociale sont la norme du Centre national de ski nordique et de moyenne montagne (CNSNMM). « Pour la plupart, on a pris les voitures pour ne pas surcharger les bus où ne peut pas être plus de six au total », explique à Nordic Magazine Camille Coupé, 18 ans. La jeune biathlète a été intégrée pour la première fois dans les groupes nationaux après sa médaille d’argent mondiale décrochée à Lenzerheide (Suisse) en février.
« On mange tout seul à notre table […] On a chacun notre tapis pour la semaine »
La Savoyarde détaille ensuite le protocole à suivre au quotidien au sein du CNSNMM : « Il y a un sens de circulation, on ne se croise jamais. On doit toujours porter des masques et il y a des gels hydroalcooliques un peu partout. Pour les repas, on a des créneaux d’un quart d’heure et on mange tout seul à notre table avec notre propre bouteille d’eau puisqu’il n’y a pas de verre. »
Comme l’équipe de France A de ski de fond est également présente à Prémanon en cette dernière semaine de mai, les biathlètes sont obligés de manger tôt, à 11h30 et 19h15, « puisqu’il faut désinfecter les tables et les chaises après notre passage à 11h30 et 19h15 ».
Concernant les entraînements, la situation n’est pas modifiée… à un détail près ! « Sur le tir, on a chacun notre tapis qu’on n’a pas changé du stage », dévoile Camille Coupé.
Claire Breton aux commandes, Franck Badiou également présent
Lors de ces quelques jours de stage, les journées se décomposaient en trois parties avec deux séances de physique et une de tir où Claire Breton a pris la suite de Jean-Paul Giachino. « Claire Breton est une énorme bosseuse et Franck Badiou l’aide sur ce stage. Lors des séances, on est quatre avec eux deux. C’est super, ils font un énorme travail, tout est réfléchi. Claire est très motivée et à fond derrière nous, ça nous pousse énormément. Je pense que le nouveau a du bon et c’est super d’avoir une fille dans le staff. Un peu de mixité, c’est super bénéfique ! », s’enthousiasme la biathlète de La Féclaz.
Mercredi après-midi, le groupe jeunes/juniors de l’équipe de France de biathlon s’est entraîné sur le pas de tir couvert. « On peut faire beaucoup de précision à Prémanon, ce qui est très intéressant à cette période de l’année », lance Camille Coupé, qui a avait pu recommencer le tir dès les premiers jours du déconfinement « dans un petit stand un peu rustique » à Bois Barbu.
« Un fonctionnement à l’Allemande »
En raison des coupes budgétaires causées par la crise du coronavirus, l’encadrement a décidé de revoir son organisation estivale. « L’équipe de France B sera à Prémanon et nous dans le Vercors sur le stade de Corrençon, débute Camille Coupé. Cet été, on aura entraînement tous les jours avec une semaine par mois où on pourra rentrer chez nous. On prend tous des appartements sur le plateau du Vercors et on se verra tous les jours. C’est un peu un fonctionnement à l’Allemande. On va tirer tous les jours avec les coachs, c’est une très bonne chose. »
« Au-delà de mes espérances »
Interrogée sur son hiver passé, lors duquel elle est devenue vice-championne jeunes de la poursuite aux Mondiaux de biathlon de Lenzerheide (Suisse), Camille Coupé confie son bonheur : « C’était bien au-delà de mes espérances. J’ai été plongé dans le grand bain après avoir eu un très gros déclic début janvier et, ensuite, tout s’est déroulé… C’était merveilleux ! Il y a eu par la suite des hauts et des bas parce qu’on ne se rend pas compte comme les courses internationales sont dures dans la tête, et physiquement c’est très dur de s’en remettre. C’est une saison où j’ai beaucoup appris. »
Sur ce stage jurassien, la nouvelle venue dans les groupes nationaux fait donc la connaissance d’un groupe qu’elle connaît peu… alors que les contacts physiques sont interdits. « Ça fait un peu bizarre d’être seule. On est en chambre individuelle ce qui est particulier par rapport à l’intégration, confie-t-elle. Passer du comité au groupe équipe de France, ça change beaucoup de choses, mais c’est un petit milieu, on se connaît toutes. Après, lors des séances, on est ensemble, c’est déjà bien. Tout cela restreint un peu la communication mais on s’adapte. On a déjà beaucoup de chance d’être là. »
Photos : Nordic Magazine et Camille Coupé.