Biathlon : les jeunes Doubistes en stage à Hochfilzen
Du 3 au 10 novembre, quelques semaines après le Summer Tour d’Arçon (Doubs) disputé à domicile, le groupe U17 de biathlon du comité départemental de ski du Doubs était en stage en Autriche… à Hochfilzen. Sur le stade qui accueille cette semaine la coupe du monde, seize jeunes Doubistes ont enchaîné les séances.
Si ce camp d’entraînement a pu se dérouler, c’est parce que le lycée Xavier Marmier de Pontarlier (Doubs) dans lequel ils suivent leur scolarité possède de très bonnes relations avec le HIB Saalfelden (Autriche). C’est ainsi que la relève du biathlon du département du Doubs a pu se rendre dans le pays de Mozart sous l’encadrement de Jules Bourgon et Gilles Marguet.
Justement, pour Nordic Magazine, ce dernier a accepté de faire le récit de cette semaine hors du temps.
« Le but était de faire un stage d’entraînement, mais il était double parce qu’il y avait tout un côté culturel associé à ce voyage »
« Cela faisait trois fois de suite que Gilles Lampert, le professeur d’EPS de la section du lycée Xavier Mamier, demandait si on ne voulait pas aller en Autriche. Eux, ils viennent tous les printemps à Pontarlier depuis Saalfelden, mais c’est souvent compliqué pour nous de trouver un créneau à l’automne. Cette fois, j’avais un moment de libre, mais c’était juste après les vacances de la Toussaint donc ça faisait rater aux jeunes une semaine d’école supplémentaire. Je ne pensais pas qu’ils allaient accepter et, finalement, ils ont été d’accord et ça s’est fait comme ça. Je remercie les professeurs d’avoir joué le jeu pour permettre cela possible ! »
« En Autriche, on était logés dans l’internat du lycée de Saalfelden, le HIB. Le but était de faire un stage d’entraînement, mais il était double parce qu’il y avait tout un côté culturel associé à ce voyage. Tout de suite, dès le premier soir, les gamins ont échangé avec les Autrichiens pour un match de foot ou de volley. C’était vraiment sympa et positif ! »
« Quand on a vu l’état de l’internat en arrivant le dimanche, ça marque d’emblée l’intérêt porté au sport en Autriche. Cet internat, il était juste exceptionnel, c’était mieux qu’une auberge de jeunesse. Ils ont trois gymnases, trois salles de musculation, c’est du délire ! Après, au niveau de la nourriture, la France reste imbattable [rires]… Tout cela montre aussi qu’on n’est pas aussi bêtes que cela en France puisque, avec des infrastructures scolaires moins bonnes, on arrive à les battre ! Notre force est de faire autrement. »
« C’était marrant parce que, pour 2 heures d’entraînement, on restait bien 4 heures sur le stade »
« Depuis Saalfelden, on était à moins de 20 minutes de route d’Hochfilzen. C’était génial ! Quand on est arrivés au stade, les gamins ont tout de suite reconnu ce qu’ils voient à la télé. J’ai laissé traîner mes oreilles et j’entendais des choses comme : « Tu te rends compte, on va pouvoir dire qu’on a skié sur la piste de coupe du monde d’Hochfilzen ! » Ils étaient émerveillés, ils ont trop kiffé ! »
« C’était marrant parce que, pour 2 heures d’entraînement, on restait bien 4 heures sur le stade. Les jeunes ne voulaient pas s’en aller, c’était génial ! Le premier soir, on a terminé à la nuit. C’était magique. On a fait deux séances mélangés avec les Autrichiens, mais pas de vrais entraînements avec eux. Il faudrait pouvoir revenir régulièrement pour le faire. Mais ce n’est pas très grave, le séjour a été suffisamment riche pour en rajouter ! »
« Ils ont pris la mesure de la folie de Kitzbühel »
« Un jour, Simon Eder s’est ainsi entraîné quand on y était. Il est pas loin d’avoir mon âge et il est venu me voir, me demandant des nouvelles et ce que je faisais là. Il est toujours aussi motivé et s’éclate ! On a pu faire une photo avec lui, il était super disponible. Alors qu’ils voient Lou Jeanmonnot pendant tout l’été, les jeunes étaient émerveillés de le voir ! On a eu plein de moments magiques comme celui-ci durant la semaine. Au pas de tir, ils se mettaient sur un tapis et se disaient que, peut-être, Johannes [Thingnes Boe] s’était aussi couché dessus ! »
« On est allés à Kitzbühel et c’était étonnant de voir que pas mal de biathlètes ne savaient pas ce que ça représentait… On est montés droit dans la pente du final de la Streif avec le dernier schuss et le dévers. On montait à quatre pattes, ils mettent des pancartes pour dire que les skieurs passent ici à 140 km/h ! C’est juste fou. Je leur ai raconté que j’y étais allé une fois pendant une coupe du monde et que je n’arrivais pas à m’arrêter. Ils ont pris la mesure de la folie de Kitzbühel. En plus, il faisait un super beau temps et ils ont adoré ! On s’est arrêtés, aussi, au Hangar-7 de Red Bull à Salzbourg. C’était également top, un peu plus que la maison de Mozart [rires] ! »
« On a fait un cours de français aussi ! Un prof a accepté et ils se sont retrouvés à une petite vingtaine. C’était très timide, mais une première approche magnifique. Ils ont bien compris les freins que le manque de maîtrise des langues étrangères pouvaient leur donner. Ils avaient parfois envie de communiquer, mais n’ont pas toujours pu le faire. A ce niveau, ce stage a été positif et ça leur a permis de se motiver ! Ils ont été émerveillés toute la semaine et, moi, j’étais émerveillé de les voir émerveillés. On aurait pu faire 10 fois plus dans le même laps de temps à Arçon, mais l’apport en énergie et en étoiles qui brillent dans les yeux, c’est beaucoup plus positif ! C’était une semaine de rêve. »
« On a distribué les feuilles, c’était comme si on était au bac de français ! On entendait toutes les mouches voler pendant 55 minutes »
« Avec Jules [Bourgon], on a aussi surveillé un devoir de français des premières ! L’Ingénu de Molière, paragraphe 3, ça envoyait du gros [rires]. C’était une petite explication de texte… et un peu de la science-fiction. Les consignes de la prof, ce n’était pas de téléphone ou de chat GPT, aucune possibilité de causer les uns avec les autres. On a installé les tables à 3 mètres les unes des autres dans une grande salle. On a fait ça de manière très théâtrale. On a distribué les feuilles, c’était comme si on était au bac de français ! On entendait toutes les mouches voler pendant 55 minutes. J’ai halluciné parce que je connais ces jeunes, je sais comment ils sont à longueur de temps, et je me suis demandé ce qui leur arrivait [rires] ! »
« Hochfilzen, c’est tout près de Ruhpolding et, quand on est partis pour rentrer en France, j’ai appelé un copain qui travaille à l’organisation de la coupe du monde en lui demandant si c’était possible d’y faire une séance. Malheureusement, ils commençaient à ce moment-là à étaler la neige de snowfarming, mais on a quand même pu y aller pour voir le site ! On a fait le tour à pied et, là-bas, des souvenirs personnels chargés en émotion me sont revenus. C’est cool de revoir ça avec les jeunes qui s’émerveillaient de voir ce stade mythique du biathlon. Ils rêvent de pouvoir s’y produire un jour… »
La liste complète des biathlètes U17 présents au stage d’Hochfilzen (Autriche) du comité départemental de ski du Doubs
2009
- Maya Perrey – ES Saugette
- Canelle Midez – ES Saugette
- Noémie Penalvert – ES Saugette
- Romane Chardon – ES Saugette
- Timéo Rieu – Risoux Club Chaux-Neuve
- Samuel Morin – Olympic Mont d’Or
- Noé Humbert – AS Oye-et-Pallet
2008
- Léa Marguier – AS Oye-et-Pallet
- Rose Marguet – ES Saugette
- Elie Roussel – ES Saugette
- Joé Guinchard – ES Saugette
- Timéo Amiote – SC Morteau
- Augustin Remonnay – SC Morteau
- Charly Roy – ES Saugette
- Thimothée Lambert – SC Morteau
- Alexis Provost – AS Mouthe
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