Biathlon : Marit Oeygard se raconte à Nordic Magazine
« C’est peut-être petit miracle de Noël. » Lorsque Nordic Magazine prend contact avec la biathlète norvégienne Marit Oeygard à la suite de sa sélection (surprise) pour la coupe du monde de biathlon d’Hochfilzen (Autriche), c’est de cette façon qu’elle qualifie ses dernières semaines un peu folles.
Il faut dire qu’après avoir terminé neuvième du sprint et onzième de la mass-start des sélections norvégiennes de Sjusjøen (Norvège), elle n’avait pas été retenue sur un quelconque circuit international. C’est donc via la coupe de Norvège de Geilo (Norvège), organisée au tournant des mois de novembre et décembre, que Marit Oeygard est montée en IBU Cup.
« J’ai fait une bonne course, mais l’autre n’était pas très bonne et je pensais que beaucoup d’autres athlètes avaient de meilleurs résultats que moi. J’ai donc pensé que mes chances de participer à l’IBU Cup de Geilo étaient minimes », raconte-t-elle. Sauf que Marthe Kraakstad Johansen, favorite pour le ticket sur le circuit B, n’y allait pas et c’est la Norvégienne de 25 ans qui en profitait.
« Choquée » après avoir appris sa sélection en coupe du monde
« Je suis donc restée chez moi pendant 24 heures avant de me retourner à Geilo. J’étais fatiguée après mes deux courses, mais j’ai fait de mon mieux pour me reposer, dormir et manger afin d’être prête pour les trois courses de l’IBU Cup », témoigne-t-elle.
Deuxième de l’individuel derrière Camille Bened puis cinquième du sprint et de la poursuite, Marit Oeygard – qui a grandi dans près de Beitostølen (Norvège) dans une petite ferme au milieu des vaches et des chats, son animal préféré – a d’abord appris qu’elle poursuivait l’aventure en IBU Cup à Obertilliach (Autriche).
« J’avais donc hâte de passer une semaine à la maison, de ralentir le rythme et de récupérer après tout ce qu’il s’était passé, dit-elle. Mais dimanche en fin de soirée, j’ai reçu un appel de l’équipe de coupe du monde m’informant qu’Ingrid [Landmark Tandrevold] n’était pas en mesure de participer aux épreuves d’Hochfilzen, et que si je le souhaitais, je pouvais les rejoindre pour ces compétitions. »
« Choquée », Marit Oeygard accepte logiquement la proposition. « J’avais l’espoir d’aller en IBU Cup, mais je n’ai jamais pensé que je participerais à la coupe du monde cet hiver. Je n’ai pu dormir que trois heures cette nuit-là, tellement j’étais choquée, se rappelle-t-elle dans un sourire. Je me suis réveillée tôt, j’ai commencé à faire mes valises et j’étais en route. J’attends avec impatience les compétitions et j’espère que j’arriverai à garder des pensées positives et à rester cool [au tir]. »
Médaillée d’or aux Jeux olympiques de la jeunesse 2016 de Lillehammer
Pour revenir sur le parcours de la Norvégienne, il est plutôt haché. Après avoir découvert le biathlon à 11 ans dans les traces de son grand frère Harald Oeygard (champion du jeunes 2016 de l’individuel), elle indique que c’est très vite devenu un « hobby où je pouvais me développer et réussir ».
A 16 ans, Marit Oeygard intègre un lycée spécialisé, devenant notamment championne olympique de la jeunesse du relais mixte en 2016 à Lillehammer (Norvège).
« A 19 ans, j’ai intégré l’équipe nationale juniors de Norvège, mais la saison n’a suivante pas très bien marché et je n’y suis restée qu’un an », raconte-t-elle. Après cinq années passées dans le Team 1,5, celui d’une certaine Ukaleq Slettemark, elle a décidé, au printemps dernier, de s’entraîner en solitaire, guidée par Roger Grubben. Ce qui semble lui avoir réussi.
« Une vieille âme enfermée dans un corps de jeune »
Par ailleurs, Marit Oeygard a une idole : l’Italienne Dorothea Wierer. « J’ai hâte de me mesurer à elle et à tous les autres athlètes », indique la native de Tromsø (Norvège). Pour se décrire, ensuite, elle explique avoir l’habitude de dire qu’elle a « une vieille âme enfermée dans un corps de jeune ».
C’est que ses passe-temps, révèle-t-elle, sont la cuisine, le tricot et la lecture : « Lorsque j’ai des jours de repos, je peux passer toute la journée à la cuisine, à préparer beaucoup de nourriture, surtout des sucreries, et mes frères les mangent avant que le soleil ne se couche. S’il en reste, j’aime terminer ma journée avec une tasse de thé, un en-cas et un bon livre romantique ou dramatique. »
Vendredi à la mi-journée, Marit Oeygard va découvrir la coupe du monde, comme sa compatriote Gro Randby l’a fait il y a quelques semaines. Avec l’espoir et l’ambition d’y briller afin de continuer son chemin jusqu’à la furia du Grand-Bornand (Haute-Savoie). « Ce serait un énorme bonus », termine-t-elle.
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