Biathlon : Miriam Neureuther attend beaucoup de Selina Grotian
Médaillée de bronze sur le relais dames des Mondiaux de biathlon à Nove Mesto (République tchèque) cet hiver, la jeune Allemande de 19 ans, Selina Grotian, est l’une des principales attractions de cette saison 2023/2024 en coupe du monde.
Quarante-troisième au classement général pour sa première saison pleine dans l’élite, l’ambassadrice de cette très talentueuse nouvelle génération germanique étonne déjà par sa maturité sur le pas de tir, quatrième notamment de l’individuel des championnats du monde avec le 20/20.
Miriam Goessner – devenue Miriam Neureuther après avoir épousé le skieur alpin Felix Neureuther en 2017 – est une ancienne gloire du biathlon outre-Rhin. Double championne du monde de l’épreuve par équipes en 2011 et 2012, avec Tina Bachmann, Andrea Henkel et Magdalena Neuner, l’Allemande voit en Selina Grotian une belle promesse pour l’avenir.
« C’est toujours difficile de décrire quelqu’un dont on n’est pas vraiment proche. Je connais Selina et son frère [Tim, NDLR] depuis un certain temps maintenant, parce que nous nous sommes entraînés au même endroit. Mais à cause de la différence d’âge, je ne peux juger que par ce que j’entends dans les médias et ce que j’entends des entraîneurs », commente-t-elle pour Sport1.
« Mais je peux dire ceci : elle a de bonnes conditions préalables parce qu’elle peut courir à l’avant et aussi bien tirer. Et si vous faites quatre sans-faute lors d’une coupe du monde [comme elle l’a fait sur l’individuel des Mondiaux, NDLR], vous pouvez vraiment tirer. Maintenant, il s’agit de persévérer, de continuer à s’entraîner, de devenir plus stable et d’unir le tout. Elle a absolument ce qu’il faut. Je serais vraiment heureuse si cela fonctionnait pour elle », poursuit la vice-championne olympique du relais en ski de fond, en 2010.
Si Miriam Neureuther a pris sa retraite à la fin des années 2010 pour se consacrer à sa vie de famille, plusieurs jeunes mamans ont pu faire leur retour sur la coupe du monde avec plus ou moins de succès, comme Justine Braisaz-Bouchet ou encore la Lettone Baiba Bendika.
Une éventualité qui ne semble pas vraiment effleurer la femme de 33 ans : « Après la naissance de notre première fille [en 2017], j’y avais pensé. Beaucoup de gens m’ont dit que j’étais toujours la bienvenue, mais sans mon enfant. Et je ne voulais pas ça. J’aurais eu beaucoup de mal à poursuivre une carrière et à mettre sur un pied d’égalité le fait d’être mère. Ne vous méprenez pas : c’est faisable et cela doit être faisable. Je pense que c’est génial que des femmes comme Angelique Kerber [une tenniswoman allemande] le montrent. »
« Il est également vrai qu’en tant que mère, vous découvrez des forces complètement différentes en vous-même, que vous développez un nouveau rapport aux choses, une nouvelle sérénité qui vous aide absolument dans le sport – et ce n’est généralement pas un problème que votre carrière continue en tant que père. Pour les mères dans les sports d’hiver, en revanche, la porte est encore relativement fermée, du moins en Allemagne », conclut-elle.
Avec une jeunesse florissante assurée par Selina Grotian, Julia Tannheimer et Julia Kink, l’équipe d’Allemagne a tout de même un bel avenir devant elle – et pourra déjà en partie tenter le démontrer lors de cette tournée nord-américaine. Elle pourra également compter sur ses cheffes de file, Franziska Preuss et Vanessa Voigt, pour guider cette nouvelle génération vers les sommets.
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