Biathlon : Amandine Mengin racontée par Maëla Correia
Jusqu’à cette saison 2024/2025, les biathlètes Maëla Correia et Amandine Mengin étaient inséparables. Leaders de l’effectif de comité de ski du Massif des Vosges avec Guillaume Poirot, elles s’entraînaient ensemble tout l’été avant d’écumer le circuit national, à la recherche des convoitées sélections internationales.
Cet hiver, donc, Amandine Mengin est parvenue à remplir cet objectif, partant sur la Junior Cup en décembre puis vivant des semaines extraordinaires depuis le début de l’année 2025 entre succès et podiums en IBU Cup, notamment aux championnats d’Europe seniors, puis Mondiaux U22 bouclés avec quatre médailles autour du cou.

Autant de performances qui ont offert à la Bressaude son ticket pour les finales de la coupe du monde disputées cette semaine à Oslo-Holmenkollen (Norvège). Alors qu’elle s’apprête à découvrir ce circuit ce vendredi, Maëla Correia, sa grande amie, a accepté de raconter son Amandine Mengin à Nordic Magazine.
Comment elles se sont rencontrées et ont noué une forte relation d’amitié
« On se connaît depuis 10, 12 ans. Je suis venue à son club de La Bresse donc on a fait toutes nos années au foyer puis au club ensemble. On était quatre, cinq filles hyper copines ! Après, on s’est mises toutes les deux au biathlon, d’abord à 10 mètres. Je me souviendrais toujours des séances qu’on faisait dans son garage avec son papa, ce sont des trop bons souvenirs ! Après, on est passées la 22 long rifle. On a forcément lié les liens d’amitié et ça s’est fait hyper naturellement. »

« On est rentrées la même année au pôle espoir dans les Vosges et on s’entraînait tout le temps ensemble. On avait le même programme et on est devenues super proches, les meilleures copines. Amandine, c’est vraiment quelqu’un que je porte dans mon cœur. »
Des années difficiles avant l’été dernier, et la mise en place du Vosges Elite Ski Team
« Avant le Vosges Elite Ski Team, c’était un peu compliqué. Au pôle espoir, on avait un coach, et en post-bac, ça a été Chloé Remy, mais c’était compliqué parce qu’elle travaillait en même temps à Ze Camp. Elle n’était pas tout le temps disponible pour nous. Malgré tout, cela s’est super bien passé et heureusement qu’elle était là sinon on aurait peut-être arrêtées le biathlon, clairement ! Cela nous a aussi forgées. »

« Avoir un groupe d’entraînement avec des vraies infrastructures, des stages et un coach tout le temps là pour nous comma avec le Vosges Elite Ski Team [mis en place au printemps 2024, NDLR], ça change beaucoup de choses. Amandine a vraiment passé un cap grâce à cela. Elle a toujours été bonne en tir, mais ça pêchait en ski de fond. Le fait que Léo Ponceot, notre coach, soit un entraîneur de ski de fond, ça lui a fait beaucoup de bien, comme s’entraîner avec des fondeurs. Je pense que c’est pour ça qu’elle est devenue super méga forte ! »
Comment elle a vécu l’incroyable saison d’Amandin Mengin
« C’est une saison de dingue ! Je pense que j’étais sa fan numéro 1. Franchement, elle le mérite vraiment et n’aurait pas pu imaginer faire ça… et nous non plus ! Je la vois encore au début de saison à Bessans, stressée des sélections. Au final, elle va facilement en Junior Cup, elle performe là-bas puis va en IBU Cup après la coupe de France de Prémanon. Elle y va pour se faire plaisir et elle gagne ! J’étais trop contente pour elle. Là, elle va en coupe du monde et je pense qu’elle ne s’y attendait pas non plus… Elle m’a franchement régalée tout au long de la saison. Je suis très fière d’elle ! »

« J’essayais de suivre toutes les courses, même si j’avais entraînement je sortais mon téléphone ou je demandais des nouvelles au coach ! Dès qu’elle avait terminé une course, je lui envoyais un message pour la féliciter ou la consoler, mais c’était souvent pour la féliciter [rires]. A chaque fois, elle me disait que c’était fou, qu’elle ne comprenait pas, mais qu’elle était super contente ! »
L’annonce de sa sélection en coupe du monde pour l’étape d’Oslo-Holmenkollen
« Personnellement, je ne savais pas du tout qu’il y avait un quota nominatif pour la meilleure des Mondiaux juniors donc j’ai appris ça sur Facebook et je lui ai directement envoyé un message. Elle m’a répondu rapidement, me confirmant qu’elle partait en coupe du monde ! J’étais vraiment choquée, j’avais limite les larmes aux yeux. Elle est passée de l’année dernière où elle prend zéro sélection dans un hiver compliqué pour elle à passer tous les caps en quelques mois entre Junior Cup, IBU Cup et coupe du monde. C’est fou ! Elle se rappellera toute sa vie de cette saison. »
« C’est mon idole ! On faisait du petit ski loisir à 10 ans ensemble et, maintenant, c’est sérieux et elle va en coupe du monde. Je l’admire et j’espère que je ferais pareil qu’elle un jour ! »

« J’ai trop hâte d’être devant la télé pour cette coupe du monde ! Elle n’a rien à perdre ou à gagner. Si elle fait son biathlon, je pense qu’elle fera encore de beaux résultats. Je suis à fond derrière elle ! Malgré tout, et c’est bête à dire, mais y a un côté de moi un peu triste parce qu’on a fait toutes ces années ensemble depuis toutes petites et c’est la première où on se voit seulement deux, trois fois par mois. Après, je préfère ça parce que ça veut dire que c’est parti pour elle, c’est pour la bonne cause ! »
Un caractère de battante, une sportive sérieuse et appliquée
« Elle est toujours là à l’entraînement même quand il fait moche. Amandine est tout le temps souriante et rigolote, elle est toujours motivée ! Quand quelque chose ne va pas, elle rebondit toujours. Cette année, elle a fait un sprint à Prémanon avant les Mondiaux juniors et n’avait pas fait une très bonne course. Elle ne s’est pas démoralisée et s’est dit qu’elle savait faire et l’a montré lors des championnats du monde. Quand elle se met dans un truc, elle y va à 100 % ! »

« C’est la fille la plus sérieuse que je connaisse. Après chaque séance, la première chose qu’elle fait, c’est remplir son carnet d’entraînement. Ce qui me choque toujours, c’est qu’elle a toujours 50 000 pages pour faire ses débriefs de course [rires]. Elle fait tout hyper sérieusement et a une hygiène de vie impeccable… et ça marche ! »
Un souvenir commun marquant en compétition : le titre national du relais décroché en 2022 avec Paula Botet
« Un de mes meilleurs souvenirs avec Amandine, c’est le relais par comités des championnats de France 2022 à Prémanon. C’était une course de fou. On était outsiders et on ne pensait pas du tout gagner. J’étais moyenne, Amandine était forte, mais pas non plus la meilleure, comme Paula [Botet]. On y est allées les mains dans les poches sans aucune pression ! »

« Je pars la première et ça se passe vraiment trop bien avec une seule pioche. Je donne le relais autour de la cinquième place puis Amandine fait un relais de dingue pour lancer Paula première ! J’étais comme une folle sur le bord de la piste. Elle se change vite puis on va encourager Paula ! Elle passe le premier couché même si elle galère bien. On avait beaucoup d’avance pour le debout. Elle en sort trois, on était en panique… mais elle met les trois balles de pioche et on savait qu’elle allait gagner ! On lui a sauté dans les bras à l’arrivée. C’était trop fou aussi parce que cela faisait longtemps que les Vosges n’avaient pas gagné. J’en garde un trop bon souvenir ! C’était magique. »
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1 Commentaire(s)
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Laurent B
20/03/2025 à 8 h 50 min
Super échange merci de nous faire partager aussi ces éclairages