Biathlon : Émilien Claude a réussi ses championnats d’Europe
De retour chez lui après un trajet en voiture de Pologne coupé en deux, après 5 heures de route, une nuit en Allemagne dimanche soir, puis encore sept bonnes heures de route pour arriver jusqu’à Prémanon, Émilien Claude a pris quelques minutes pour répondre aux questions de Nordic Magazine.
Pour Nordic Magazine, le jeune biathlète vosgien est revenu sur ses championnats d’Europe réussis avec une médaille d’argent sur le relais simple mixte et de bonnes performances en individuel. Le cadet de la fratrie Claude revient également sur son mois de janvier de folie, ses ambitions et la suite du programme. Entretien.
- Quel bilan faites-vous, Émilien Claude, de ces championnats d’Europe entre des débuts mitigés en termes de résultats sur les premières épreuves et les deux dernières de (très) haut niveau ?
Je fais un super bilan de ces championnats. Les quatre courses que j’ai faites sont quasiment pleines, mis à part sur le sprint où la météo – et notamment la neige – m’a bien désavantagé. Je ne fais pas un mauvais tir à 8/10, mais la piste ne faisait pas trop d’écarts. Je termine 32e mais très proche du top 6 et de la tête. Je ne suis pas vraiment déçu car on fait un sport d’extérieur et parfois c’est comme ça.
Alors je me suis concentré sur la poursuite. J’avais fait une bonne course sur l’individuel mais c’était dur à skier, je n’étais pas au top sur les skis. En revanche, j’étais bien content de ce que j’avais fait derrière la carabine.
Après ces deux courses je voulais faire une bonne remontée. La piste était devenue plus compacte c’était mieux pour moi en ski. J’ai réussi à m’accrocher en ski et pour le tir à ne pas lâcher mes balles et rester concentré. La forme n’était pas au top du top, mais c’était une quatrième semaine course pour moi, donc ça s’explique par ça aussi. Je suis vraiment content de l’implication que j’ai mise sur cette semaine et de m’être classé très correctement sur chaque course.
- Racontez-nous votre course en relais simple mixte avec Caroline Colombo dans un format que vous n’avez pas l’habitude de courir…
Comme vous le dites, c’est un format que l’on fait pas souvent. Je l’ai déjà fait une ou deux fois. Caroline non plus ne court pas souvent ce genre de courses. On avait d’ailleurs fait la même équipe aux championnats d’Europe seniors à Minsk et ça ne s’était pas forcément bien passé. Sinon, c’est un format qui correspond vachement à mes capacités, et plus les années passent, plus j’arrive à gérer mes émotions. J’arrive aussi à tirer plus vite.
On savait que sur le papier on avait une des équipes les plus fortes. Encore fallait-il aller chercher le résultat. On a bien géré nos premiers relais, surtout « Caro », qui me lance sur le podium au contact et j’ai réussi à lui redonner sur le podium ou pas loin.
La Norvège, c’était presque mort pour eux et ça s’écrémait par l’arrière jusqu’à ce dernier debout. Caroline est arrivé en tête et elle est allée tourner une fois mais on était pas trop loin du podium non plus. On était encore au contact.
« C’est une médaille d’argent qui vaut de l’or »
- Et ce dernier relais incroyable, ce dernier tour de fou furieux qui vous permet d’aller chercher la médaille d’argent…
Quand je suis parti, c’était dur de s’y remettre, j’avais très mal aux jambes et je n’avais pas de bonnes sensations. J’ai vraiment assuré mon couché pour ne pas nous sortir de la course. Sur le dernier debout, je savais que je pouvais jouer la médaille. Je suis content de la manière avec laquelle j’ai tiré ce dernier debout. Je n’ai pas eu peur d’aller chercher ce résultat.
J’entends l’Italien partir et je lâche ma dernière balle très rapidement, sans réfléchir. Heureusement qu’elle est tombée [rires] ! Vient le dernier tour. Quand je sors du pas de tir, je sais que j’ai un gros finish et que, plus je pars tôt, plus j’avais de chances de terminer sur le podium. Je ne pensais même pas revenir sur le Russe. Sur 1,5 km, c’est quasiment impossible de pouvoir boucher tout ça.
Je suis parti à fond, j’ai vite lâche l’Italien et je suis rentré dans les skis du Russe à la moitié de la boucle. J’ai mis ce qui me restait pour me mettre à l’abri et sécuriser la médaille d’argent. C’était une piste qui était très bien pour moi, très compacte, très rapide et en plat montant. Je suis passé de quatrième au podium donc c’est une bonne satisfaction.
- Puis vient la médaille d’argent, la seule du clan français sur ces championnats d’Europe. Que vous vous êtes vous dits avec Caroline Colombo après la course ?
Caroline était un peu déçue de son dernier debout. Quand on ne fait pas de dernier tour, on reste là-dessus. Mais de toute façon, devant, c’était vraiment solide. Pour battre les Allemands, il fallait être impeccable. C’est une médaille d’argent qui vaut de l’or. Elle était super contente et moi aussi. Je suis content aussi pour le staff. C’est une récompense aussi pour le boulot fini.
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Photos : Nordic Focus et Stancik/IBU.