Biathlon : Émilien Claude, l’ambition a de l’avenir
Dans cette deuxième partie d’interview, Émilien Claude revient sur son mois de janvier de folie à tutoyer l’élite du biathlon mondial, sur ses ambitions mais également sur la suite de sa saison. Entretien.
- Vous avez décidément connu un mois de janvier fort en émotions et en expériences. Qu’avez-vous appris ?
Je n’ai pas appris de chose révolutionnaire (rires) mais c’est plein de détails. Des conseils techniques avec Vincent [Vittoz] pour la piste, avec Patrick [Favre] sur le tir. Les gars du groupe ont été supers. Ça aide quand il y a une bonne ambiance et que le groupe vit bien. Ils m’ont bien aidé dès le début et bien intégré.
On se rend compte du niveau de coupe du monde. Tant qu’on ne l’a pas vécu, on ne peut pas juger. On prend aussi connaissance des petits détails qui vont donner des axes sur lesquels bosser et ceux à améliorer. Quand on monte en coupe du monde, on a l’envie de réaliser de belles performances. On voit les autres Français jouer les podiums et ça donne envie d’y aller aussi.
- Pensez-vous être désormais en pôle pour occuper ce rôle dit de « sixième homme » dans l’élite du biathlon mondial ?
Pour moi, le sixième homme, c’est quelqu’un qui vise des top 15, top 5, des podiums. Ça a bien tourné sur le début de saison pour moi et il me faudra toujours prouver que je suis là. Mes ambitions ne sont pas d’être le sixième homme, c’est de performer en coupe du monde. Je prends mois par mois cette saison. Je vais maintenant me concentrer sur les Mondiaux juniors en février et, en mars, s’il y aura la possibilité d’y retourner c’est bien mais ce n’est pas prioritaire pour le moment.
- Et courir à côté de ses deux frères Florent et Fabien, qu’est-ce que cela vous a fait ? Une grande fierté, un accomplissement ?
C’était un grand accomplissement, une grande fierté début janvier. Si on nous avait dit il y a trois-quatre ans qu’on allait monter tous les trois en coupe du monde, on n’y aurait pas cru. Faire ses débuts, c’est un objectif mais quand ça nous tombe dessus on n’y croit pas trop. Commencer avec les trois frères sur une même course, c’est vraiment plaisant.
Ils m’ont surtout conseillé avant. On a fait la préparation de Noël ensemble, mais j’avais déjà eu beaucoup de consignes. Et puis j’ai fait chambre avec Fabien pendant trois semaines du coup. On sait ce qu’on a à faire mais disons que ça rassure. C’est toujours bien de pouvoir compter sur quelqu’un de proche, de sa famille à côté de soi.
« Si je m’approche de mon maximum, alors je ne serai pas loin d’un bon résultat »
- On imagine aussi la fierté et l’émotion pour votre maman qui a vu ses trois fils courir devant son écran…
Notre mère a dû vraiment être fière de nous, c’est certain. Plus les années passent et moins on se rend compte de ce qu’on a fait. D’ailleurs, je me souviens que quand j’étais tout petit et que Florent était sélectionné en équipe de France juniors, je croyais que c’était l’équipe de France de foot tellement on sautait partout. On a passé les trois en coupe du monde, il ne faut pas banaliser la chose car c’est quelque chose de grand.
- Quelle est la suite du programme pour vous, sachant que les portes de l’élite vous sont fermées pour février avec les championnats du monde ? Et que peut-on vous souhaiter ?
Il va déjà il y avoir une semaine plutôt cool avec de la récupération et un bout de préparation avec du volume – en espérant que la pluie s’arrête même si on ira quand même (rires). On doit avoir un stage préparatoire pour les Mondiaux juniors mais il faudra aussi attendre que les sélections soient officielles, puis, fin février on partira sur Obertilliach (Autriche). C’est une piste que j’apprécie où j’ai fait mes débuts en Alpen Cup et en IBU Cup, le pas de tir est sympathique et le cadre est magnifique.
Ce seront mes derniers mondiaux juniors, mes quatrièmes comme j’avais fait un an surclassé. Plus que des médailles, ce qui amènera les résultats ce sera vraiment de faire le job, donner son 100% du jour et, de toute façon, on ne peut pas savoir ce qui va se passer. Si je m’approche de mon maximum, alors je ne serai pas loin d’un bon résultat. Je veux surtout ne pas partir sans regret.
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Photos : Nordic Focus.