Biathlon : les confidences d’Emilien Jacquelin, numéro un mondial
Deuxième du sprint d’Oberhof (Allemagne) ce vendredi midi, le Dauphinois Emilien Jacquelin (8/10) a signé une très jolie première course de l’année 2022, seulement battu par le Russe Alexander Loginov (9/10). Toujours leader du classement général de la coupe du monde, il se confie à Nordic Magazine. Entretien.
- Deuxième d’un sprint, c’est une superbe performance avec un 8/10 : avez-vous pensé pouvoir l’emporter ?
Non parce qu’avec le dossard 40, il reste une soixantaine de concurrents derrière. Surtout, avec mon 8/10, j’étais surpris de me retrouver en tête du classement donc j’imaginais bien que cela pouvait me passer devant. Je suis satisfait de ma course parce que, malgré les conditions compliquées, j’ai su garder ma ligne de conduite sur la piste et au niveau du pas de tir. Ce n’est pas la course parfaite, mais je vais m’en contenter aujourd’hui.
- Avez-vous senti le poids du dossard jaune lors de ce sprint ?
Pour ne rien vous cacher, j’étais joyeux lors des essais de tir, content de porter ce maillot. Mais c’est très vite retombé parce que je savais que ce n’était pas le maillot qui allait faire la performance du jour et qu’il fallait que je reste concentré sur ce que j’avais à faire et pas sur la couleur de mon dossard. Je ne me suis pas pris la tête par rapport à quelconque classement, j’ai juste voulu donner mon maximum.
« Commencer par un podium me fait d’autant plus plaisir parce que je vois que la forme est toujours présente, comme mon tir »Emilien Jacquelin à Nordic Magazine
- Votre déconvenue de la poursuite du Grand-Bornand (Haute-Savoie) vous a-t-elle permis de mieux gérer la pression du maillot jaune ?
Je pense. La poursuite du Grand-Bornand m’a permis de faire un point sur moi-même et de prendre du recul pour ne plus me projeter, ce qui ne permet pas de performer. J’étais parvenu à le mettre en place dès le lendemain sur la mass-start. On dit souvent qu’un échec, c’est soit on n’en fait rien, soit on apprend et on avance. Pour ma part, j’ai beaucoup appris de cette course-là, c’est certain. Cela m’a fait évoluer et m’a permis de ne pas me prendre la tête sur ce dossard jaune lors des deux semaines passées à la maison.
- Ce podium est également une belle manière de commencer l’année 2022…
C’est certain ! Je suis quelqu’un qui regarde souvent en arrière et, l’an dernier sur Oberhof, j’ai eu beaucoup de mal sur les courses individuelles. J’avais eu mal au dos pendant la coupure et je n’étais pas parvenu à être en forme sur le mois de janvier. Cette année, commencer par un podium me fait d’autant plus plaisir parce que je vois que la forme est toujours présente, comme mon tir.
« Il y a toujours moyen de s’en sortir en donnant son 100% pour ne pas avoir de regrets à la fin de la course »Emilien Jacquelin à Nordic Magazine
- Comment étaient les conditions climatiques lors de votre course ?
Il y a eu du brouillard et des rafales de vent, mais c’était tirable. Personnellement, sur on tir couché, j’ai eu peu de vent, c’est pourquoi j’ai décidé de l’engager. Cela reste du biathlon, un sport en extérieur, donc il faut faire avec. Sur mon debout, j’ai eu du vent. Sportivement parlant, ces conditions sont toujours dommages parce que différentes selon les athlètes, mais il y a toujours moyen de s’en sortir en donnant son 100% pour ne pas avoir de regrets à la fin de la course.
- Cette course était donc un bon entraînement avant les Jeux où des conditions similaires sont attendues…
Clairement ! C’est ce que je me suis dit avec ce vent venant de la gauche, exactement ce qu’il peut nous arriver dans quelques semaines en Chine. Ce sont des courses où il faut apprendre mentalement à s’arracher ou à être patient parce qu’il a certains endroits de la piste où on était à l’arrêt. Il faut vivre ces petits détails pour ne plus les appréhender.
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