Emilien Jacquelin : « Le but est d’aller chercher la première place »
- Pouvez-vous nous raconter le dernier tour et cette attaque placée dans la dernière montée pour déborder Johannes Thingnes Boe ?
C’est au même endroit que l’an dernier quand je suis allé m’offrir mon premier podium à Hochfilzen. Mais je ne sentais pas que j’avais l’énergie pour tenir toute la bosse en attaquant donc je l’ai faite en plusieurs fois. Ça faisait depuis la sortie du dernier tir que je m’y préparais…
- Avec ce podium, vous reprenez le dossard rouge de leader du classement de la poursuite à Fabien Claude…
C’est vrai que j’étais très frustré après Kontiolahti où je fais le deuxième temps de la poursuite en remontant de la 38e à la huitième place. C’était une très belle poursuite mais le résultat n’était, entre guillemets, qu’une huitième place. C’est une course que j’affectionne et que j’aime bien. La semaine dernière, derrière un Quentin parfait, je finissais deuxième sans frustration. Aujourd’hui, c’est une deuxième place derrière Lægreid. Bien sûr, le but est d’aller chercher la première place mais c’est à moi de trouver le même état d’esprit sur les sprints. On voit bien que sans peur et avec de l’audace, ça fait deux 20/20 sur les poursuites et ça montre bien les capacités que je peux avoir.
- Sur les cinq 20/20 réussis dans votre carrière, quatre l’ont été sur une poursuite : pourquoi ?
Je pense que ça va tout simplement avec mon état d’esprit. Je suis quelqu’un qui fait les choses naturellement, avec envie et entrain. Le cinquième 20/20 est sur mass-start, un format qui me réussit et où j’ai toujours bien tiré. Sur un individuel, la pénalité vaut une minute et je me bride parce que la sentence paraît irrévocable. Sur la poursuite, j’accepte vraiment de pouvoir perdre, ce qui me pousse.
« Cette fois, j’ai mis la balle de pioche… »
- Sur le premier tir couché, vous vous êtes repris avant de mettre la cinquième balle : que s’est-il passé ?
J’ai mal culassé [rechargé l’arme, ndlr.] et j’ai coincé ma balle qui s’est éjectée. Il a fallu que je prenne une balle de pioche et, contrairement au relais, je l’ai mise assez rapidement. Plus de peur que de mal.
- Vous semblez avoir pris du plaisir dans le dernier tour : est-ce quelque chose qui vous plaît d’être à la bagarre comme aujourd’hui ?
J’aime bien quand il y a du stress, quand il y a de la tension et quand ça ressemble à du vélo, qui reste mon sport de cœur. Je prends d’autant plus de plaisir quand il y a un finish comme ça. Quand le biathlon est comme ça, il est vraiment plus beau.
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Photos : Nordic Focus.