Biathlon : deux podiums de suite pour Emilien Jacquelin
Dimanche, on avait laissé le Dauphinois Emilien Jacquelin sur le podium, son premier de l’hiver, de la poursuite de Kontiolahti (Finlande). Ce vendredi après-midi, on l’a retrouvé à Hochfilzen (Autriche), deuxième du sprint tyrolien.
Pour Nordic Magazine, l’Isérois revient sur sa performance qui lui permet de prendre la troisième place du classement général de la coupe du monde. Entretien.
- On vous a vu engager votre tir debout, une attitude qui vous a permis de garder quelques secondes d’avance sur Sturla Holm Lægreid pour accrocher cette deuxième place : était-ce décidé d’avance ?
L’objectif premier n’était pas de tirer hyper rapidement, mais juste d’engager mon tir comme je sais le faire. Par le passé, j’ai parfois eu des problèmes sur le debout à Hochfilzen où j’ai souvent terminé à 8/10 avec deux fautes sur le debout où je manquais d’engagement. Aujourd’hui, j’ai donc voulu prendre les devants. J’en rate une, mais cela reste une course satisfaisante, notamment sur les skis.
- Vous enchaînez une deuxième course sur le podium : c’est forcément de bon augure pour la suite…
On peut même dire que, hormis l’individuel d’ouverture où j’ai manqué de conviction au tir, la forme monte petit à petit. Je fais cinquième du sprint puis un bon relais et une bonne poursuite à Kontiolahti avant de faire ce nouveau podium. Je suis satisfait de ce que je mets en place, mais je ne m’enflamme pas. Il faut que je prenne les courses les unes après les autres en donnant le maximum chaque jour.
« J’ai des pistes pour essayer d’être encore un petit peu meilleur en ski de fond pour essayer de rivaliser avec Johannes »Emilien Jacquelin à Nordic Magazine
- Êtes-vous là où vous vouliez en être à ce moment de la saison ?
C’est toujours dur de le savoir parce qu’on attend toujours le mieux pour nous-mêmes. Après, comme je le dis souvent, il y a une différence entre les résultats et la performance. On peut très bien faire une super course et ne pas être sur le podium ou gagner une course. Je pense que c’est actuellement mon cas parce qu’il y a des concurrents en très grande forme tant sur les skis qu’au pas de tir. De mon point vue, je suis satisfait de ce que je fais et dans mes temps de passage. Cette année, on a retrouvé un grand Johannes [Thingnes Boe] donc je ne vais pas me prendre la tête plus que cela et continuer mon petit bonhomme de chemin.
- Justement, Johannes Thingnes Boe vous paraît-il accessible ?
Encore une fois, je me concentre que sur moi-même avec le but d’être tous les jours meilleur que la veille. J’ai des pistes pour essayer d’être encore un petit peu meilleur en ski de fond pour essayer de rivaliser avec Johannes. L’an passé, on a déjà prouvé qu’il était prenable même au top de sa forme sur des courses en confrontation. C’est vrai qu’il est très fort sur les formats individuels comme le sprint.
« [Une boucle de 2,5 kilomètres], autant mentalement que physiquement c’est perturbant »Emilien Jacquelin à Nordic Magazine
- On a assisté à un sprint particulier avec une boucle utilisée de 2,5 kilomètres à emprunter à deux reprises entre les deux tirs : cela a-t-il changé beaucoup de choses ?
Bien sûr ! On passe d’un effort d’environ 6 minutes à quasiment 12 après le tir couché. Autant mentalement que physiquement c’est perturbant parce qu’il faut être très concentré pendant une durée plus longue qu’habituellement. Un tour de 5 kilomètres, même sur les individuels, on n’en fait pas. Il fallait encore mieux gérer que d’habitude et ce sont les athlètes expérimentés qui s’en sortent le mieux avec un dernier tour encore plus explosif.
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