Biathlon : une préparation des championnats du monde dans le Vercors pour Emilien Jacquelin
L’équipe de France de biathlon est de retour aux affaires ce samedi à l’occasion du sprint de la coupe de France organisée à La Féclaz (Savoie). Comme l’hiver dernier, les meilleurs biathlètes tricolores viennent se tester en terres savoyardes avant de rejoindre la station de Lenzerheide (Suisse), théâtre des championnats du monde qui auront lieu du 12 au 23 février prochain.
Deux semaines après la dernière épreuve de la coupe du monde à Antholz (Italie), Emilien Jacquelin sera lui aussi au départ de cette dernière répétition avant l’échéance planétaire. A l’entraînement chez lui, dans le Vercors, ces derniers jours, le Villardien a pris le temps de répondre aux questions de Nordic Magazine.
Il s’est notamment confié sur ses ambitions, mais aussi sur son envie de briller aux Jeux olympiques ou encore les raisons de sa rédemption depuis le début de l’hiver. Entretien.
- Tout d’abord, quelles sont vos premières sensations après près de deux semaines à la maison ?
Les deux semaines passées à la maison m’ont permis de bien récupérer. Physiquement, je trouve que cela allait encore en coupe du monde. C’était plutôt mentalement où j’avais du mal à repousser mes limites sur chaque jour de course. J’avais besoin de fraîcheur et c’est chose faite. Il faut remettre en route avant la course de La Féclaz donc ce n’est pas le plus simple [Rires] !

- Comment abordez-vous les championnats du monde de Lenzerheide (Suisse) où les compétitions débuteront ce mercredi ?
J’ai vraiment envie de bien faire. Je veux aller chercher des podiums voire des titres. Je veux aussi, et surtout, me concentrer sur l’état d’esprit. J’ai envie d’être audacieux et engagé. C’est un peu philosophique, mais pour moi, j’ai déjà glané un titre de champion du monde et je me dis que cela ne changera rien à ma vie. La seule chose, et sans doute la plus importante, c’est que je serais très fier de moi si je prends un troisième titre individuel ou un en collectif avec les copains. Mais cela ne changera rien à qui je suis. Je ne suis pas obnubilé par cet aspect de « sacre qui me fera grandir ».
Par contre, j’aime les courses d’un jour et j’aime les championnats du monde. J’ai cette pensée là qui pourrait être un frein par rapport à d’autres qui veulent aller chercher leur premier titre mais je me dis aussi que cela peut me donner une énergie supplémentaire en me concentrant pour me faire plaisir dans un élément et sur des épreuves que j’aime.
- Y’a-t-il une course en particulier dans votre viseur ?
Dans l’ensemble de ma carrière, je suis content d’avoir réussi à progresser en sprint. Cet hiver, j’ai gagné pour la première fois de ma carrière sur ce format et je suis monté sur le podium à Oberhof. Globalement, cela marche plutôt bien et j’aimerais bien viser le titre. Et derrière, on le sait, quand tu joues devant sur le sprint, tu joues aussi sur la poursuite ! C’est forcément une épreuve que j’affectionne aussi.

Après, toutes les courses sont intéressantes. Aujourd’hui, c’est un peu frustrant de passer à côté des mass-starts. Même si elle a été très bonne à Ruhpolding, cela reste des compétitions avec des profils peu exigeants et beaucoup de monde peut jouer devant. Je sais que j’ai les capacités pour bien faire sur toutes les courses. Maintenant, il faut être là le jour J et cela le plus important. C’est là-dessus qu’il faut se focaliser.
« Cela serait vraiment le point d’orgue de ma carrière »Emilien Jacquelin à Nordic Magazine à propos des Jeux olympiques de Milan/Cortina 2026
- Dans désormais moins d’un an, les Jeux olympiques s’ouvriront à Milan/Cortina (Italie). Que cela vous inspire-t-il ?
Cela arrive vite. Il y a pas mal de choses que j’ai mises en place cet été qui sont dans l’optique des ces Jeux. J’ai déjà essayé de nouvelles choses pour être performant l’an prochain. Pour moi, cela serait vraiment le point d’orgue de ma carrière. Depuis que je sais que les Jeux auront lieu à Antholz, je me suis dis que ce serait un bel endroit pour finir ma carrière ou être le plus performant possible. C’est une quête que j’ai depuis quatre ans. Je n’y pense pas tous les jours pour autant [Rires] !
- Les Jeux de 2030 dans les Alpes françaises ne sont pas dans un coin de votre tête ?
C’est dur de savoir de quel côté de la piste je serais en 2030. C’est une question d’équilibre. Si je me sens bien dans ma vie, je n’ai aucun souci à m’entraîner et à me dépasser pendant les périodes de préparation car j’adore ça. Mais comme tout le monde, j’ai aussi envie d’évoluer. Je ne suis pas fermé à y aller mais cela sera un projet sur quatre ans et il faut y réfléchir. Dans tous les cas, je serai un acteur de ces Jeux !

- Vous avez connu des saisons difficiles avant de relever la tête cet hiver. Quelle est la grande différence qui vous permet d’être de retour au meilleur niveau aujourd’hui ?
La première chose, c’est que la passe compliquée que j’ai connu était vraiment personnelle et pas en rapport avec le biathlon. J’avais toujours les capacités quelque part car l’année où j’arrête ma saison après les Mondiaux, je reste sur un titre de champion du monde en relais et trois podiums durant le mois de décembre. Finalement, c’est plus que correct et beaucoup de biathlètes signeraient pour ça. Et quand je prends du recul, je me dis que ce n’est que du vécu et du ressenti.
A un moment donné, cela n’allait plus. Aujourd’hui, j’arrive à avoir ce recul nécessaire pour continuer à avancer même dans lors des séances compliquées ou quand cela va moins bien. Je m’écoute un peu plus aussi. Mentalement, j’ai évolué sur beaucoup de choses.
« Ce n’est pas un titre qui fait de toi quelqu’un de plus respectable ou meilleur »Emilien Jacquelin à Nordic Magazine
Quand j’étais plus jeune, j’étais plutôt dans une quête personnelle où je voulais réussir pour me prouver des choses et également le faire pour les autres. Je me suis rendu compte que ce n’était pas le plus important. Ce n’est pas un titre qui fait de toi quelqu’un de plus respectable ou meilleur. Quand tu comprends, cela te met un coup car ça fait quinze ans de ta vie que tu mets beaucoup là-dedans en pensant qu’un titre te réglera tes problèmes.
Aujourd’hui, j’aborde mon sport d’une manière différente. Je me suis recentré sur la volonté de bien faire les choses. Performer me faire plaisir mais j’aime le faire à ma manière en étant authentique. C’est ça qui me rend plus heureux aujourd’hui plutôt que d’aller chercher un podium ou une médaille.
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