BIATHLON – Après un bel été de préparation et un automne de compétition concluant, la Chamoniarde Enora Latuillière se tourne désormais vers les prochaines sélections pour la coupe du monde. Avec lucidité.
- Enora Latuillière, comment sont les conditions à Lenzerheide, station que vous avez rejointe avec l’équipe de France pour le dernier stage de préparation ?
Les conditions à Lenzerheide sont…praticables. On ne va pas dire que c’est parfait, je ne pense pas qu’il y ait beaucoup d’endroits qui le sont en ce moment mais je pense qu’on s’en sort bien ! On skie sur environ 1,5 km de neige artificielle de bonne qualité, avec un pas de tir très bien préparé. Nous y allons tôt le matin car les températures augmentent vite au fil de la journée. Mais il devrait y avoir des températures plus froides dans les jours à venir, ils espèrent pouvoir allonger la piste grâce aux canons à neige.
- C’est donc en Suisse que vous terminez une préparation marquée par un titre de championne de France de sprint court et trois autres podiums lors des courses automnales. Avez-vous fait le plein de confiance ?
Je ne pense pas pouvoir avoir le plein de confiance un jour, ce n’est pas mon caractère. Je sais que j’ai réussi à faire de belles choses sur ces compétitions, j’ai réussi à mettre des choses en place et j’en suis contente, ça rassure mais en biathlon tout peut se passer, je reste lucide là dessus. Je vais bien sûr essayer de refaire les même choses que cet automne, de faire de mon mieux, mais je sais que ce n’est pas facile. Les courses de cet automne m’ont juste prouvé qu’en faisant ce que je savais faire, je pouvais jouer devant, je vais donc continuer à travailler dans ce sens.
Rien n’est jamais acquis en biathlon
- Au-delà des belles places décrochées, vous avez souvent retenu la manière à Arçon, notamment sur le tir. Avez-vous le sentiment d’avoir retrouvé une solide régularité sur le pas de tir ?
Je vais revenir sur ce que j’ai dit précédemment juste en répétant ce qu’un « vieux » sage du biathlon français nous disait toujours « en biathlon jamais rien n’est acquis, surtout au niveau du tir! ». Le plus dur ce n’est pas de faire les choses, c’est de les refaire ! On verra !
- Sur la piste, vous avez prouvé dès l’Aix ski invitational que vous aviez la forme… Comment vous sentez-vous à quelques semaines de l’ouverture de la saison ?
J’ai bien travaillé cet été, je m esens bien physiquement, maintenant c’est la fraicheur mentale qui va jouer !
J’espère que mes années de galère m’aideront dans le futur
- Au printemps 2015, vous étiez sacrée révélation internationale de l’année avant une année compliquée suite à une blessure au dos. Puis il y a eu le retour progressif en IBU, puis de nouveau les podiums sur le circuit B. Ce parcours compliqué vous donne-t-il une force supplémentaire aujourd’hui ?
Oui j’ai connu quelques années de galère et j’ai appris à gérer certaines choses grâce à cela, en grande partie mes émotions et mon stress, ce qui, je pense et j’espère, va m’aider dans le futur.
- Vous jouerez, comme Julia Simon, Chloé Chevalier et Célia Aymonier votre sélection pour l’ouverture de la coupe du monde lors de deux sprints programmés en Suisse. Comment vivez-vous cette concurrence ?
Je le vis bien même si forcement la pression monte doucement mais on a une très bonne ambiance dans le groupe malgré ces sélections à venir, et on est, je pense, toutes les quatre lucides sur la situation.
Photo : Enora Latuillière / Nordic Magazine