Eric Perrot, un Blink Festival, une victoire et un stage à la maison en Norvège
À tout juste 20 ans, le Peiserot Eric Perrot incarne d’ores et déjà l’avenir du biathlon français. Performant lors des Mondiaux juniors d’Obertilliach (Autriche) en février dernier, il avait ensuite eu la chance de découvrir la coupe du monde quelques semaines plus lors des finales d’Östersund (Suède). Une expérience, malgré une 76e place qui l’avait marqué, qu’Eric Perrot avait qualifié de « bon moment » dans nos colonnes.
Ces dix derniers jours, le fils de Franck Perrot participait au stage norvégien, le pays de sa maman, des équipes de France de ski nordique en compagnie des meilleurs biathlètes de l’Hexagone. Pour Nordic Magazine, il revient sur cette expérience marquée par les coures du Blink Festival, où il se sent comme à la maison. Entretien.
- Comment s’est passé ce stage norvégien d’une dizaine de jours en compagnie de l’équipe de France A ?
J’étais ravi d’avoir cette opportunité de m’entraîner avec les A. C’était une superbe expérience de se rapprocher des meilleurs mondiaux, de pouvoir s’accrocher avec eux sur un quotidien de dix jours. Ça permet de voir ce qu’ils font dans leur routine, comment ils s’entraînent. Me caler dans leur rythme m’apprend beaucoup.
- Y’a-t-il une grosse différence entre votre rythme et celui des seniors ?
Non, ça reste des biathlètes de haut niveau avec un rythme de biathlète que j’ai également. Mais il y a certaines choses qui changent avec une allure d’entraînement différente et des routines individuelles différentes. Observer cela me rend plus fort.
« C’est un super apprentissage »Eric Perrot à Nordic Magazine
- Il y avait également le groupe sprint de l’équipe de France de ski de fond lors de ce stage : que cela vous a-t-il apporté ?
Ce sont des personnes qu’on voit seulement en course, jamais de près. Ils avaient leur entraînement de leur côté, mais ça nous est arrivés de les côtoyer un petit peu. C’est la même chose pour l’équipe A de biathlon : ça permet de voir des athlètes de haut niveau qui n’ont pas les mêmes habitudes. C’est un super apprentissage.
- Le jeudi, le Blink Festival a débuté avec la montée du Lysebotn où vous battez votre record personnel…
Comme je vais là-bas depuis que je suis petit, j’ai l’habitude de courir cette course. C’était ma première année en seniors, donc c’était forcément impressionnant avec un gros rythme. Mais ça pousse vers le haut parce qu’on se cale dans leur allure et ça nous aide à aller plus vite. Cette course est toujours aussi dure, mais j’ai rempli mon objectif en améliorant mon temps.
« Je n’aime vraiment pas prendre le vent comme excuse. Les erreurs viennent du biathlète »Eric Perrot à Nordic Magazine
- Vous remportez ensuite le super sprint juniors le vendredi à Sandnes : racontez-nous votre course…
J’avais très envie de bien entrer dans la compétition parce que ce n’est pas facile de se mettre en mode compet’ en pleine préparation estivale. J’étais vraiment content de rentrer fort dans le week-end même si j’ai eu un souci lors du premier tir couché. J’ai éjecté une balle sans m’en rendre compte, ce qui m’a surpris en arrivant à la cinquième. J’ai pris une balle dans un autre chargeur avant d’en demander un nouveau. C’était un petit contre-temps pas bien méchant.
- Le samedi lors de la mass-start, pour la dernière course de la semaine, vous terminez cinquième…
J’ai de nouveau réussi à gagner le prologue, mais sur la finale j’ai fait trop de fautes au tir en étant pas assez percutant. Ça fait partie du biathlon, c’était un bon apprentissage.
- Il y avait beaucoup de vent lors de cette course : cela a-t-il joué ?
Ce sont des courses assez spéciales à Sandnes, mais je n’aime vraiment pas prendre le vent comme excuse. Les erreurs viennent du biathlète. Je n’ai pas été capable de gérer ce vent de la bonne façon et le résultat n’a pas payé. Ce sont des bonnes leçons à tirer pour les prochaines courses.
« C’est encourageant mais en aucun cas quelque chose sur quoi se reposer »Eric Perrot à Nordic Magazine
- Quelle était l’adversité sur ce Blink Festival ?
Très forte ! Déjà, il y avait Oscar Lombardot, qui est un très bon concurrent. Ce qui est intéressant sur ses courses-là, c’est qu’on se confronte directement aux meilleurs de la catégorie avec les Norvégiens de l’équipe nationale et ceux qui n’en font pas partie.
- Tout cela doit vous donner de la confiance pour la suite…
Bien sûr ! Ça fait plaisir de réussir dès l’été, de sentir que la préparation fonctionne, que la progression est bonne. Après, je ne tire pas de conclusions là-dessus parce que ce sont seulement des courses estivales en ski à roulettes. Mon but est de continuer à progresser jusqu’à l’hiver où ça comptera vraiment. C’est encourageant mais en aucun cas quelque chose sur quoi se reposer.
« J’étais un peu à la maison parce que ma mère vient de Sandnes, mes grands-parents aussi »Eric Perrot à Nordic Magazine
- Votre maman étant Norvégienne, vous avez couru à la maison lors de ce Blink Festival : que cela vous-a-t-il fait de concourir là-bas ?
Le Blink Festival, c’est un événement que je cours chaque année. C’est un festival que j’apprécie particulièrement. Je n’avais jamais eu la chance d’y gagner avant, donc je suis très heureux de l’avoir fait pour la première fois. J’étais un peu à la maison parce que ma mère vient de Sandnes, mes grands-parents aussi. Je connais beaucoup de monde sur place, donc c’est un peu courir à la maison ! Ça m’a vraiment fait plaisir d’y participer et d’y performer.
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