À 19 ans, le Savoyard Eric Perrot réalise une première saison juniors de haute volée. Performant sur le circuit de l’IBU Cup depuis le mois de janvier, il vient, à Obertilliach (Autriche), de devenir vice-champion du monde juniors de la poursuite derrière son coéquipier Emilien Claude. Alors que la journée de jeudi était consacrée au repos et à la récupération « parce qu’il y a de la fatigue qui s’est accumulée avec trois courses en quatre jours », le biathlète de Peisey a répondu aux questions de Nordic Magazine. Entretien.
- Il y a deux jours vous êtes devenu vice-champion du monde juniors de la poursuite derrière Emilien Claude : c’était une très belle journée pour le biathlon français…
C’est clair ! C’était vraiment une excellente journée. On a passé un très bon moment. La veille, Emilien était déjà champion du monde et je n’étais pas très loin. Médaille ou pas, j’avais l’ambition de faire une belle course. J’espérais faire du bon biathlon et c’est ce que j’ai pu faire lors de cette poursuite. Quand je vois que j’arrive juste derrière Emilien, c’est magique. Magique de partager ça avec lui.
- Y’a-t-il eu beaucoup de partage entre vous après cette course ?
Rien que dans l’aire d’arrivée, c’est dingue ! Ce n’est pas comme lors d’une course individuelle où on ne se croise pas forcément. C’est un beau moment, sur le podium également avec La Marseillaise. Pour toute l’équipe à l’hôtel, c’était une belle ambiance, un beau moment de partage.
« J’ai tout donné sur les skis ! »Eric Perrot, vice-champion du monde juniors de la poursuite
- Parlons de cette course : cinquième au départ, vous manquez une balle dès le premier couché avant d’enchaîner et de terminer en argent. Comment avez-vous vécu cette poursuite à rebondissements ?
La balle que je loupe me surprend et j’étais forcément un petit peu déçu de ne pas pouvoir directement rentrer dans le match pour jouer devant. Finalement, en mettant les balles au fur et à mesure, on avait une chance de remonter. C’est ce que j’ai fais en restant concentré sur mon boulot à moi et pas trop sur mes adversaires. Après le premier debout, je me rends compte que je reviens dans la lutte pour le podium. Je ne pensais pas à la gagne parce que je savais Emilien très solide.
- Et vous sortez deuxième du dernier pas de tir…
C’est ça, je me retrouve à jouer l’argent sur ce dernier tour. Je n’étais pas surpris mais c’était très agréable. J’ai tout donné sur les skis !
- Justement, ce dernier tour à skis a été une énorme bagarre pour conserver l’argent…
Très dur parce que toute la course on s’économise pour en garder sur les tirs et pour le dernier tour et devoir lâcher les chevaux tout seul dans ce dernier tour, ça change un petit peu la donne. Au final, même si on s’est économisé, c’est mentalement difficile. Quand on a un camarade devant nous et qu’on peu jouer le doublé, ça donne quand même des jambes.
« Je suis monté en puissance alors que, sur les événements précédents, j’avais eu du mal à enchaîner deux ou trois courses de haut niveau d’affilée »Eric Perrot, vice-champion du monde juniors de la poursuite
- Cette médaille a-t-elle beaucoup de valeur pour vous ?
Au-delà de la médaille, c’est la performance sur la semaine qui me fait plaisir. Je suis monté en puissance alors que, sur les événements précédents, j’avais eu du mal à enchaîner deux ou trois courses de haut niveau d’affilée. Le réussir sur les Mondiaux en m’améliorant course après course pour finalement terminer sur une médaille, c’est ce que je trouve génial. Forcément, ça donne encore plus de valeur à cette médaille.
- Vous êtes en première année juniors, Emilien Claude dans sa dernière : quelle est votre relation ?
On est de la même génération, dans le même moment de carrière. On progresse chaque année et la différence d’âge ne se fait pas trop ressentir. Je reste le plus jeune du groupe, mais ça ne change pas beaucoup au niveau des performances. On s’encourage tous, on est tous là pour progresser. Même si Emilien, comme il est plus grand, me pousse à progresser pour aller le chercher. Et je pense que ça le pousse aussi de voir que des jeunes soient très proches derrière lui.
- Au niveau international, vous brillez depuis le mois de janvier : vous y attendiez-vous ?
Comme j’ai des ambitions, je ne peux pas dire complètement que je ne m’y attendais pas, mais une saison comme ça, c’est génial ! Il y a encore de belles choses à vivre sur cette fin de saison. Je suis très satisfait et c’est encourageant pour la suite.
« En biathlon, on se retrouve vite devant, c’est le cas pour moi sur ses deux dernières saisons, mais on peut vitre se retrouver derrière »Eric Perrot, vice-champion du monde juniors de la poursuite
- Tout cela doit vous donner l’envie de voir plus haut…
Bien sûr ! Je suis jeune et j’évolue avec plein d’autres jeunes : on a tous beaucoup d’ambitions pour la suite. Forcément, on a envie d’encore plus progresser sur cette fin de saison et les autres à venir. On a plein de choses devant nous. En biathlon, on se retrouve vite devant, c’est le cas pour moi sur ses deux dernières saisons, mais on peut vitre se retrouver derrière. Je reste bien concentré sur ce que j’ai à faire mais j’ai beaucoup d’ambition.
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